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L'homme de la foule
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"Quand on est plus de trois on est une bande de cons!" Georges Brassens |
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L’identification au groupe répond naturellement à deux besoins fondamentaux la sécurité et la stimulation. Elle répond aussi du reste, mais non sans risque pour l’intégrité des individus, au troisième de ces besoins : l’identité... Car l’identification au groupe répond nécessairement au besoin d’identité mais par la diminution et parfois même, dans les situations qui exigent le plus au plan émotif, par l’annulation de la conscience individuelle au profit de la conscience de groupe. Pris en charge par le groupe et reliés entre eux par un état psychique commun, les individus ne sont plus tout à fait eux-mêmes. C’est alors la conscience de groupe qui, à leur insu, commande les comportements. " Un événement vécu en groupe, écrit Carl Jung dans L’Ame et le Soi ( éd. Albin Michel), se déroule sur un plan inférieur à celui de l’événement individuel. " La conscience de groupe se traduit inévitablement par une régression psychologique à un stade inférieur et primitif. Il ne s’agit pas pour autant de condamner toute forme d’identification au groupe. C’est affaire de degré. Car la vie en société repose sur la conscience de groupe qui est à l’origine de l’esprit de famille, de l’esprit tribal, etc. Elle représente même un facteur d’efficacité et de progrès sur tous les plans. À la condition toutefois que la conscience de groupe n’absorbe pas la conscience individuelle. La conscience de groupe est créée et alimentée par les émotions. Elle prend racine dans notre animalité. Ce qui n’est pas mal en soi. Mais encore devons-nous en être conscients. Plusieurs études ont démontré les effets de la foule chez les animaux, en particulier les mammifères. Et voici quelques années, une étude faite par l’école de médecine de l’université Yale, qui portait sur ces effets chez les humains, a permis d’établir que les effets de la foule se traduisaient par un accroissement de l’agressivité, de l’émotivité, et une hausse de la pression sanguine. Parmi les conclusions, on notait que le rassemblement en foule entraîne chez les individus une perte de contrôle personnel. Par ailleurs, il est certain que la raison, une faculté spécifiquement humaine qui détermine entre autres la compassion, parvient mal à se faire entendre en situation de foule. Cela dit, l’être humain étant un animal social, il doit assumer cette dimension de sa nature, qui représente comme on l’a vu un facteur important de satisfaction de ses besoins fondamentaux. Mais il doit aussi veiller à ce que son individualité ne soit pas absorbée par la conscience de groupe. Car la conscience individuelle, son apparition à une étape de l’évolution qui marque la naissance de l’homme et son expansion depuis à travers chacun de nous, est l’essence même du phénomène humain... Si je devais juger de l’étape à laquelle nous sommes parvenus à la fin du millénaire qui s’achève, je dirais que nous ne sommes pas encore sortis de l’adolescence. |
Texte anonyme transmis par Claudius lecteur actif du Blog.
REFLEXIONS:
A la lecture de ce texte d'un anonyme, je me fais plusieurs réflexions. L'homme est un animal social, il a besoin de vivre en groupe, de s'intégrer dans une communauté, de se compter, pour compter, se comparer pour se rassurer.
Le Franc-Maçon fait l'apprentissage de lui même en se plaçant face à lui même. Le groupe est présent pour l'accompagner, l'aider dans cette recherche, ce n'est pas pour autant qu'il s'abandonne au groupe, pour se forger une identité et surtout son identité.
S'abandonner à un groupe c'est rechercher une forme d'avoir une facilité, et renoncer à être soi-même.
Est-ce qu'une somme de refléxions individuelles, peut générer une conscience collective, à votre avis ?
JFG