Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois

Le numéro 12 du livre magazine ULTREÏA est paru début juillet, il a sa place dans votre bissac, il embellira une fois de plus votre été. Au sommaire le dossier : Le corps et le sacré, l’’émir Abd el-Kader, Etty Hillesum, Thoreau, Shankara, le fabuleux voyage des manuscrits de Tombouctou et une rencontre avec François Cheng.

A lire également dans les cahiers métaphysiques : les noces chymiques de Christian Rose-Croix.

JF.

 

Quelques extraits ci-dessous.

Extraits ULTREÏA de l’été

Édito

En prenant pour fil conducteur le thème du voyage réel et spirituel, Ultreïa ! s’affirme comme un magazine-livre de passion et de conviction destiné à tous ceux qui estiment que la spiritualité universelle mérite mieux qu’un regard distancié et froid, à tous ceux qui considèrent que la philosophie et la métaphysique ont encore beaucoup à nous dire et que l’école de la  nature est une formidable source d’inspiration

ULTREÏA ! PLUS LOIN, PLUS HAUT....SUR LES CHEMINS DE LA SAGESSE


DOSSIER:

Le salut par la beauté – Françoise Spiekermeier

Le ciel dans le corps. Nudité sacrée et pudeur – Bernard Chevilliat

La voie indienne – Patrick Cicognani

Corps invisible, corps de gloire – Florence Quentin

Chakras: La roue des énergies – Florence Quentin

Ces gestes qui nous relient au sacré – Aurélie Godefroy 

INTRODUCTION:

Le langage du sacré est véhiculé aussi bien par le verbe que par la chair. Certains peuples croient que divinités et esprits investissent les corps pour leur délivrer un message, tandis que d’autres
sociétés humaines expriment leurs croyances en se parant, en décorant ou scarifiant leur peau.

Quels rapports mutuels entretiennent donc le corps et le sacré, à l’époque où de nouvelles formes de spiritualité – chamanisme, méditation – viennent concurrencer les religions traditionnelles qui, de tout temps, ont pourtant proposé aux fidèles des rites impliquant le corps dans leurs pratiques ? Existerait-il un corps “autre” que celui qui nous est visible ?
La nudité, image de l’insouciance primordiale, serait-elle le vêtement de l’intériorité ?

Françoise Spiekermeier, sociologue et photographe, axe depuis des années son travail documentaire sur les rituels de beauté dans le monde ; elle illustre magnifiquement ici, à travers sa propre traversée de la maladie et les souvenirs des peuples qu’elle a rencontrés (à Grozny en guerre comme en Éthiopie), l’adage de Dostoïevski selon lequel “la beauté sauvera le monde”, ou comment parer son corps est acte de résistance face à la violence du monde.

Pour comprendre comment nudité corporelle, pudeur et sacralité peuvent coexister, il faut revenir aux textes et aux mythes qui transmettent la sagesse au travers des siècles et les interpréter. Bernard Chevilliat s’attache à montrer ici comment, dans diverses traditions, la nudité peut marquer, pour les plus grandes sages, “le changement d’état, la manifestation de l’énergie spirituelle
et le resplendissement du vrai”. Il souligne, à la suite de Frithjof Schuon, que 
la beauté du corps, “fait à l’image de Dieu”, est sacrée car elle coïncide avec l’Intention divine de ce corps.

Leur “extraordinaire apparence physique, la somptuosité de leurs parures ont enflammé l’imaginaire européen”, rappelle l’écrivain Patrick Cicognani en évoquant les Sioux Lakotas des plaines américaines. Aux yeux de celui qui vécut durant plusieurs années à leur contact, “pour captivante que soit cette apparence, elle n’effleure que la surface d’une plus profonde et merveilleuse réalité, qui en est l’origine : le corps lui-même, lieu de pouvoir, de beauté, de communication et de dimension sacrée, que les cultures indiennes ont compris et mis en valeur, dans une approche holistique de l’être humain”. Car dans ces parures rutilantes et savantes, “chaque couleur, chaque motif, chaque texture renvoie à un aspect de la vie psychologique et spirituelle, individuelle et collective indienne”.

Existe-t-il un corps “au-delà du corps” ? C’est ce que laissent transparaître nombre de traditions spirituelles – occidentales comme orientales – qui parlent de “corps de Gloire”, de “tunique de lumière” et de Transfiguration. À partir de l’épisode évangélique du noli me tangere (“ne me touche pas”) où le Christ ressuscité apparaît, méconnaissable, à Marie-Madeleine, Florence Quentin explore les subtiles variations de cet état : “Nous sommes tous appelés, personnellement et ensemble, à être transfigurés, à devenir des corps de lumière, vivants, participant à la plénitude de Dieu.”

Les sept chakras de l’hindouisme, à la manière de roues solaires transformant et redistribuant l’énergie, relèvent eux aussi d’un corps “autre” ou corps intérieur ; tels des lotus prêts à s’épanouir, ces centres énergétiques permettraient, par la visualisation et la pratique de l’attention, d’accéder à l’Éveil.

“Si le corps est engagé à des degrés divers dans chaque tradition spirituelle, la parole et les mains sont les plus expressives en matière de langage symbolique dans l’anthropologie religieuse”, analyse Aurélie Godefroy, animatrice à Sagesses bouddhistes (France 2) et écrivain. Elle revient dans ce dossier sur les pratiques corporelles et les rituels des religions du Livre comme des traditions orientales

ULTREÏA ! PLUS LOIN, PLUS HAUT....SUR LES CHEMINS DE LA SAGESSE

L'Emir Abd el Kader fils de l'instant et humaniste.

L’émir Abd el-Kader est tout à la fois : un symbole édifiant de la conscience nationale algérienne, un inspirateur audacieux de la réforme religieuse et spirituelle, un précurseur du droit humanitaire international, un chantre de la tolérance revendiqué comme l’un des leurs par les humanistes européens, et le pivot du mouvement de transmission de l’héritage spirituel d’Ibn  ‘Arabî. Certains ont même avancé l’idée qu’il aurait pu être le nouveau calife de l’islam, un guide éclairé de l’ensemble de la communauté des fidèles.

EXTRAIT: « En homme véritablement libre, l’émir ne s’interdisait jamais de se remettre en question lorsque sa quête scrupuleuse de la vérité le lui imposait. Être de paradoxe, il avait la particularité d’être là où on l’attendait le moins. Ses transformations successives qui, juxtaposées, semblent s’opposer et son éclectisme assumé, souvent déroutant, ne remettent jamais en cause le noyau spirituel sur lequel est arrimée toute son existence. Au-delà de sa personne, Abd el-Kader semble préfigurer l’humain ( humanitas ) dans toute sa plénitude et dans lequel matérialité et spiritualité, corps et esprit, s’harmonisent ( nizâm ) et s’équilibrent ( mîzân ). N’est-ce pas là le portrait même de l’Homme universel ( insân al-kâmil ), cher aux soufis, modèle parfait vers lequel le dessein divin  conduit l’humanité en l’arrachant progressivement à ses instincts de prédation ? »

ULTREÏA ! PLUS LOIN, PLUS HAUT....SUR LES CHEMINS DE LA SAGESSE
ULTREÏA ! PLUS LOIN, PLUS HAUT....SUR LES CHEMINS DE LA SAGESSE

 

Alors que le bouddhisme est devenu très populaire en Occident – surtout sous son aspect “pratique” (entraînement à la méditation, à la maîtrise des émotions etc.) – une autre grande tradition philosophique et spirituelle apparue en Inde à peu près à la même époque (vers 500 avant notre ère) demeure relativement méconnue. Il s’agit du Vedânta, plus particulièrement de sa version dite “non-dualiste” (a-dvaïta) fondée sur les Upanishads, et dont Adi Shankara (ou Shankarâchârya) est la figure la plus représentative. Mais qui était-il et que professait-il ? Et quel intérêt avons-nous à le lire encore aujourd’hui ?

EXTRAIT: « (…) En fait, Shankara n’est pas un pur philosophe “de cabinet”, mais aussi – certains disent surtout – un réformateur religieux. Dans ce domaine, son influence s’est exercée en plusieurs directions. Elle a consisté tout d’abord en un effort permanent pour résoudre les conflits entre les représentants des innombrables sectes et formes de culte entre lesquelles se partage – aujourd’hui encore – l’hindouisme. À ses yeux, tout mode d’adoration – si humble soit-il – peut être compris et légitimé comme une approche symbolique de l’absolu ou Brahmâ, en tant que “porteur de propriétés” (sa-gouna), et par là même comme une préparation à l’intuition de ce même Brahmâ dans sa vérité absolue, au-delà de toute qualité ou propriété (nir-gouna). »

ULTREÏA ! PLUS LOIN, PLUS HAUT....SUR LES CHEMINS DE LA SAGESSE

Rencontre avec François Cheng

"Par une vie spirituelle intense ou par la création, l’homme peut accéder à une sorte de transfiguration."

Aliette ARMEL

Poète, romancier, essayiste, traducteur, calligraphe, François Cheng fut le premier Asiatique élu à l’Académie française, en 2002. Aujourd’hui âgé de 88 ans, celui qui choisit le prénom François en hommage au saint d’Assise lors de sa naturalisation française, réaffirme sa certitude, nourrie de sa vision à la fois taoïste et christique, que la vie est un don inouï. Aliette Armel est allée à sa rencontre pour un entretien exceptionnel.

 

EXTRAIT: « Dans De l’âme, je n’ai pas seulement réhabilité l’âme, j’ai réhabilité la vie cachée de chacun. Ordinairement, on ne juge une existence qu’à travers ses actions ou ses œuvres nées de l’esprit. Tout le reste est considéré comme quantité négligeable. Je montre qu’au contraire, la vie réelle de chaque individu, c’est la vie de son âme. Chacun redécouvre ainsi sa propre existence. »

ULTREÏA ! PLUS LOIN, PLUS HAUT....SUR LES CHEMINS DE LA SAGESSE

 

Quand nature résonne avec littérature

De Thoreau aux écrivains français contemporains

Aliette ARMEL

Inauguré au milieu du XIXe siècle par Henry David Thoreau, le nature writing, forme littéraire à la fois autobiographique, poétique, politique… dont la nature est le personnage principal, bénéficie d’un regain d’intérêt auprès des lecteurs français. Peut-être parce que cette nature, qu’Emerson et les transcendantalistes considéraient comme le miroir de l’homme et sa voie d’accès vers le sublime, n’a jamais été autant en danger ?

 

 

EXTRAIT: « Le 4 juillet 1845, l’écrivain Henry David Thoreau s’installe dans la cabane construite de ses mains au bord de Walden Pond, un étang de 25 hectares situé à deux kilomètres de la petite ville de Concord, dans le Massachusetts. Il vient y faire l’expérience provisoire (deux ans et deux mois) d’une “vie de simplicité et de sincérité avec la nature, et en harmonie avec sa grandeur et sa beauté”, à la recherche du soi et d’un mode d’écriture permettant au poète “à la fois de s’exprimer lui-même et d’exprimer la nature”, voie d’ouverture spirituelle. Ce geste s’est révélé fondateur, bien au-delà de son époque et de son cadre géographique. »

ULTREÏA ! PLUS LOIN, PLUS HAUT....SUR LES CHEMINS DE LA SAGESSE

Etty Hillesum

L’indestructible joie de vivre

Audrey FELLA

 

EXTRAIT: « « Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne peux rien te garantir d’avance. Une chose ( … ) m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider, et ce faisant nous nous aidons nous-mêmes”, écrit Etty Hillesum le 12 juillet 1942 dans son journal. Cette réflexion pourrait résumer à elle seule le message spirituel de la jeune femme, qui accomplit un cheminement spirituel exceptionnel pendant la Seconde Guerre mondiale. »

ULTREÏA ! PLUS LOIN, PLUS HAUT....SUR LES CHEMINS DE LA SAGESSE

 

D’Al-Andalous à Tombouctou 

Le fabuleux voyage des manuscrits Kati

Florence QUENTIN

 

C’est l’histoire d’une fuite “marquée par l’intolérance, la guerre et la cécité humaine” et qui dure depuis cinq siècles et demi. Enquête et rencontre exclusives à Grenade avec Ismaël Diadié Haïdara Kati, historien, poète hédoniste et dernier gardien des manuscrits de Tombouctou.

EXTRAIT: « Cinq siècles et quarante-six saisons de pluies sont passés depuis que nous sommes partis de Tolède vers la terre des Noirs, et voici qu’encore l’aveuglement humain nous chasse, nous, reclus dans le livre… Exil ! Ce mot est incendie sur mes lèvres et je ne peux le taire sans être déchiré. (…)”
Admirable profession de foi, sanglot d’une âme zébrant le temps et l’espace : ainsi s’exprime Ismaël Diadié Haïdara, philosophe-poète sang-mêlé qui, outre de multiples actions humanitaires menées dans sa région natale, Tombouctou, consacra quinze ans de sa vie à collecter à travers tout le Mali plus de douze mille manuscrits scientifiques ( arithmétique, astronomie, médecine… ), juridiques et religieux, collectionnés et conservés durant des siècles par une famille noble au destin extraordinaire, les Kati. Conviction et engagement total d’un homme s’inscrivant en digne héritier dans les pas de ses ancêtres qui placèrent dès le XIIe siècle, au Royaume d’Al-Andalous, la passion de l’écrit au centre de leur existence. »

Le livre magazine est disponible en Kiosque  l'unité 19,90 € ou par abonnement annuel 4 numéros 69,90 € www.editions-hozhoni.com 

Voir les commentaires

Publié le par Jacques Viallebesset

Cet article est reposté depuis L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset.

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
ORALITÉ ET INITIATION
ORALITÉ ET INITIATION

 

Au commencement était la parole, dans de nombreuses loges maçonniques dites de Saint-Jean, les travaux sont ouverts en présence de la Bible volume de la loi sacrée, ouverte au prologue de l’évangile de Jean, qui consacre le verbe.

Les Francs-Maçons sont à la recherche de la parole. La transmission initiatique en maçonnerie eu lieu longtemps de manière orale.

Il subsiste des Rites qui continuent cette pratique de l’oralité, en particulier le Rite Anglo-saxon Émulation et le plus récent Rite Opératif de Salomon. D’autres rites ont choisis de coucher sur le papier leurs secrets.

Pourquoi l’initiation était t’elle autrefois transmise par voie orale, et quels avantages en retiraient les initiés ?

Que l’on fasse remonter la Franc-Maçonnerie à la légende de la construction du premier temple de Salomon ou aux collégias romaines ou plus récemment aux maçons opératifs constructeurs de cathédrales, toutes ces fraternités connaissaient l’écriture, et pourtant ils ont choisis l’oralité dans leurs rituels.

Les Druides, très instruits ont fait de même, sans doute parce qu’ils ne destinaient pas leurs mystères et leurs enseignements à l’ensemble de la population, ils ne souhaitent pas non plus transmettre, ni laisser des témoignages aux linguistes ou philologues, mais seulement à des adeptes, les Druides comme les Francs-Maçons s’intéressaient plus au contenu qu’au contenant, plus au fret qu’au camion. Sachant que pour former un Druide sérieux il faut au moins une vingtaine d’année, c’est donc par la pratique que peut se transmettre l’initiation et non par la lecture, l’instruction se propage dans le cercle des initiés pour être véritable.

L’initiation se transmet aussi dans le temps et l’espace, elle est vivante elle s’adresse aux hommes et aux femmes de la cité. Ce qui explique le phénomène de manipulation des rituels écrits dans le temps, on les dénature souvent sous prétexte de revenir aux origines ou de les adapter au monde moderne. Le même phénomène atteint les jeunes obédiences maçonniques qui expriment leur volonté d’être dans la tradition, ce qui peut apparaître comme paradoxal.

L’initiation ne peut donc être figée par l’écrit ? Le souffle initiatique transmis par la parole expression du cœur, les mots ne vibrent que dans la bouche de l’initié, c’est par là que les sons sont multiples, que les sentiments se dévoilent avec l’émotion sincère, il faut que ce soit le créateur qui exprime sa pensée pour lui donner sa force, c’est, le par le cœur du Rite Emulation. C’est, par ces sonorités magico mystiques que s’opère la transformation du profane en initié.

Bien sûr les mots écrits fixés sur le papier ou sculptés dans la pierre des cathédrales, sont propres à éveiller, à provoquer un essor spirituel, mais cela demeure un exercice solitaire, l’initiation maçonnique se fait aussi collectivement. La transmission des mots sacrés, des secrets, des mots de passage se communiquent d’une oreille à l’autre.

Il ne s’agit pas de nier l’importance de l’écrit, mais son évidente insuffisance dans le processus initiatique, sinon pourquoi la présence physique serait t’elle indispensable aux réunions maçonniques, pour vivre l’initiation, qui ne se lit pas dans les livres, mais sur les lèvres et les yeux ?

Le développement de l’écrit, sa socialisation grâce à la découverte et l’expansion de l’imprimerie décuplée aujourd’hui par la communication informatique qui accélère la transmission des messages de toutes sortes, ouvre le champ des connaissances et du savoir au plus grand nombre et c’est bien, l’ignorance est peu à peu vaincue.

Mais les connaissances et le savoir ne sont pas la Connaissance, sans tomber dans le piège de l’élitisme, les voies initiatiques sont réservées aux cherchants, pas à une aristocratie de naissance ou une hiérarchie en recherche d’honneurs, l’initiation est ouverte à ceux qui demandent, qui frappent à la porte des temples, ceux qui sont en état et prêts a recevoir, à s’ouvrir à plus de spiritualité à privilégier l’être sur l’avoir. A ceux qui patients attendent de connaître et d’entendre quelques paroles, qui resteront au plus profond de leur cœur, quand ils auront oubliés tous les livres lus dans la hâte, ils auront retrouvé la parole d’amour, la parole perdue, puissions nous faire que cette parole circule.

JF.

Voir les commentaires

Publié le par Jacques Viallebesset

Cet article est reposté depuis L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset.

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
S'INITIER A LA CONSCIENCE DE SOI
S’initier à la conscience de soi

L’initiation Maçonnique, comme toute initiation ne supporte pas l’analyse, elle est impressions, elle s’exprime difficilement avec des mots, elle est un vécu personnel, singulier, dans un cadre de transmission collectif.

Elle produit sur le candidat un choc émotionnel, une prise de conscience de son soi, c’est le commencement d’un chemin parsemé d’étapes qui sont autant de niveaux d’élévation de sa conscience.

Descartes avec son cogito a tenté une rationalisation de cette conscience de soi propre de l’homme, vérité primordiale, séparation selon lui du corps et de l’esprit. La prise de conscience de soi formulée par Kant, est comme une apparition de la lumière intérieure propre et singulière à l’homme. Cette singularité qui sépare l’homme des choses au rang desquelles il classe les animaux et la nature, ses écrits déclencheraient aujourd’hui une polémique il a écrit : « La personnalité établit une différence complète entre l’homme et les choses, quant au rang et à la dignité. A cet égard, les animaux font partie des choses, dépourvus qu’ils sont de raison et l’on peut les traiter et en disposer à volonté. »

Ainsi selon Kant l’homme s’élève par sa conscience au-dessus des choses, certes mais il est une partie d’un tout constitutif d’harmonie.

L’homme est au-dessus par sa capacité de dire, de juger, il est libre créateur de ses pensées. Il est aussi en évolution et en perfectionnement constant, sa conscience évolue donc, elle l’inscrit dans l’universel humain.

Hegel compléta cette analyse de la conscience de soi, il considère l’homme comme une partie de la nature, en relation avec elle il est un être vivant. Mais aussi capable d’observer, de contempler, de prendre du recul, de la hauteur par rapport à celle-ci, c’est l’activité de sa pensée qui le singularise.

Cette conscience de soi se traduit par une activité théorique d’introspection, c’est un des fondements de la philosophie antique : « Le connais toi, toi même. » Mais c’est aussi une activité pratique Praxis, le désir de se mettre en harmonie avec le monde, travail sur soi au bénéfice de soi, mais aussi de l’univers qui nous entoure. Désir d’influer sur les choses et l’humanité avec la progression de son état de conscience, transmettre son intériorité à l’extérieur, faire apparaître la réalisation de l’œuvre. Construire un monde meilleur.

Cette élévation progressive de conscience est pour le Franc-Maçon l’initiation à la lumière de la vérité, à la Connaissance, par le passage d’épreuves, la pratique de son rituel. Concrétisation de la montée de sa conscience, qui lui apporte la connaissance de lui-même et d’autrui. Il passe successivement du « IL » au « Je » pour s’accomplir dans le « nous », cette évolution est visible, concrète dans les travaux de loge, le Frère s’exprimera d’abord par le « il » ou le « on » puis s’affirmera par « je » et s’ouvrira par le « nous ».

Toute la difficulté réside dans la prise de conscience de son soi, son élévation, son perfectionnement, sa volonté de dépassement pour atteindre une altérité la plus élevée possible. L’initiation maçonnique, par sa méthode symbolique, son travail constant, individuel et collectif permet de se mettre dans cet état de réceptivité propice  pour augmenter notre niveau de conscience.

Mais un niveau de conscience élevé n’est pas la totalité de notre activité psychique comme l’a démontré  Freud. Au delà de cette conscience « rationnelle » presque visible et quantifiable il reste l’inconscient territoire de l’imaginaire, reflet de notre mémoire enfouie ? Cet inconscient qui par nature échappe à notre conscience, même la plus évoluée. Et c’est bien..

Il nous reste tant de choses, de livres, de préjugés a oublier, pour pouvoir librement prendre conscience de notre véritable soi, pour ouvrir la porte de notre intelligence du cœur, pour fortifier les fleurs de notre compassion, réapprendre la sagesse de la lenteur, prendre en main nos sentiments, faire le vide pour méditer, connaître la joie de la modestie en toutes circonstances. Sourire à une vie meilleure, en toute conscience.

JF.    

S'INITIER A LA CONSCIENCE DE SOI

Voir les commentaires

<< < 1 2 3