DE NOTRE RESPONSABILITÉ

« Qu’est-ce que l’on a de soi à transmettre ? Sans doute rien, mais ce rien est tout ce que nous possédons. » Edmond Jabès – Livres des marges-

Nous sommes les légataires universels étonnés, de valeurs et vertus. Légataires de ces dépôts immémoriaux déposés dans le tréfond de notre âme. Des dépôts, qui se réveillent quand le souffle de l’esprit parvient jusqu’à notre cœur. Alors, nous sortons des ténèbres, pour rejoindre nos Sœurs et nos Frères qui nous attendent, le voile qui obscurcissait notre vue tombe, notre regard se tourne vers la Lumière, la vraie vie apparaît. Alors, renaît la soif et la faim de la Connaissance. C’est d’abord, des paroles balbutiantes, la conscience de nos limites, butte sur l’inconnaissable, l’incommensurable, l’imprononçable, l’ineffable. Il nous reste la Force de la tension vers, c’est-à-dire le chemin, comme une évidence. La recherche, prend la forme alors la forme apophatique, comme le pèlerin sur le Camino, nous nous débarrassons de nos écorces inutiles, pour alléger notre corps et notre âme, nous pouvons dès lors espérer s’approcher du centre, du centre de l’idée. Cela devient dès lors une responsabilité vis-à-vis de nous-mêmes et des autres, de réunir les précieux legs des prophètes grands et petits de Moïse à Jésus, puis de leurs successeurs et interprètes volontaires, conscients ou inconscients. Réunir les fragments les plus précieux de ces legs, les placer dans un coffre en bois d’acacia imputrescible, y ajouter au fil du temps les œuvres les plus belles des hommes, des pèlerins de l’esprit, les figures de l’altérité comme : Éluard, Char, Levinas, Jabès. Notre avons, la responsabilité d’être des collecteurs, des receveurs de lumière, de travailler avec les outils du Grand Architecte, le compas de l’esprit, celui de la mesure, le compas de proportion.

Edmond Jabès (1912-1991), a écrit son Livre des questions en 7 tomes dont les seuls titres sont inspirants, sont déjà source de construction : Livre des ressemblances, Livre du dialogue, livre du partage.

Autant de questions pour aboutir à l’écriture de son livre de Poèmes et d’aphorismes au titre de : Je bâtis ma demeure. Qui ne peut que faire penser à la démarche maçonnique de construction de l’homme et de la société. Edmond Jabès fait le lien entre l’immémorial et l’impérissable, comme l’écrit Stéphane Barsacq, qui complète ainsi Jabès a été tour à tour le légataire puis le passeur du volume de la Bible. Il a levé comme les prophètes, les yeux plus haut que lui, pour en responsable transmettre les vertus et les valeurs ancestrales, universelles sans fuir l’adversité, sa responsabilité. Ces vertus qui associent le sacré et l’humain, pour le bien de l’humanité, ces vertus qui sont autant de colonnes qui la soutienne. Ces hommes animés par leur foi, sont des éternels bâtisseurs, leur Force vient de l’intérieur de leur cœur qui vibre par le cœur qui vibre par le souffle de leur esprit. Notre responsabilité est de compléter par nos apports leurs paroles et de les transmettre par notre action.

                                            Jean-François Guerry.

Extraits : Edmond Jabès- « Je bâtis ma demeure »

« Je suis à la recherche d’un homme que je ne connais pas, qui jamais ne fût tant moi-même. Que depuis que je le cherche. »

« Ne demande pas ton chemin à qui le connaît, mais à celui qui, comme toi, le cherche. »

« L’homme est d’abord, dans l’homme, comme le noyau dans le fruit ou le grain de sel dans l’océan.

Et, pourtant, il est le fruit. Et, pourtant, il est la mer. »

« Écrire c’est écouter le silence. »

René Char à dit de Edmond Jabès : « L’auteur d’une grande œuvre dont je ne vois pas d’égal en son temps. » Poète de l’ineffable et de l’altérité.

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Renouant avec cette attitude, Bernard Rio s’est interrogé sur les mythes et les légendes qui fondent la culture occidentale, il perçoit la forêt comme un lieu d’ensauvagement et d’enseignement. La forêt au milieu du monde et l’arbre au milieu de la forêt comme symbole de l’axis mundi, telle est l’idée maîtresse de cette immersion dans les traditions populaires, les romans médiévaux ou les chantiers archéologiques.

C’est à la forêt, premier et dernier temple de la divinité, que les peuples d’Europe doivent leur héritage et leur devenir. Aller dans la forêt et se percher dans l’arbre de vie, pour y apprendre l’histoire et bâtir le monde de demain, telle est la leçon conjuguée de Merlin, de Bernard de Clairvaux et de François-René de Chateaubriand !

Bernard Rio est journaliste et écrivain. Auteur d’une soixantaine d’ouvrages, il a notamment collaboré au « Dictionnaire critique de l’ésotérisme » (PUF) et publié « Voyage dans l’au-delà, les Bretons et la Mort », « Le cul bénit, amour sacré et passions profanes », « Le livre des saints bretons » et « 1200 lieux de légende en Bretagne ».

Jean-François GUERRY.

Comment visiter une église ? Par quelle porte entrer ? Dans quel sens déambuler ? Où se trouve la pierre des morts ? Pourquoi les fonts baptismaux sont-ils placés au nord-ouest ? Comment interpréter l'ornementation des lieux, par exemple la figure de l'acrobate ou celle de la sirène qui peut représenter à la fois une allégorie de la femme de l'autre monde, un archétype mythologique et un indicateur d'un courant d'eau souterrain ! 

Jusqu'au XVIIIe siècle, aucun sanctuaire n'a été construit au hasard dans le paysage. Les bâtisseurs et imagiers ont édifié et décoré des chapelles en s'inspirant d'une légende fondatrice et d'une dédicace, mais aussi en les inscrivant dans une orientation solaire en harmonie avec les courants telluriques.

Cet ouvrage, réalisé sous la direction de Bernard Rio, veut être un guide pour le visiteur d'aujourd'hui et lui donner des clefs pour comprendre les spécificités de l'architecture sacrée telle qu'elle a été conçue par les bâtisseurs.

Quelles sont les thématiques abordées ?

L’ouvrage de plus de 400 pages se compose de deux parties. La première partie est généraliste, portant sur la géographie sacrée (orientation des édifices, positionnement, etc…) et nous invite à une lecture symbolique de ce qu’ont voulu les bâtisseurs des édifices sacrés anciens en Bretagne. Les auteurs se penchent ensuite sur l’exemple de 28 lieux, avec des explicatifs, plans et photos. 

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DÉCADENCE ?

La Foi, la Charité et l’Espérance sont les piliers du monde. Georges Steiner (1929-2020), européen, juif, polyglotte, érudit, philosophe, critique, écrivain, professeur, ayant un handicap physique a fui l’antisémitisme autrichien. Réfugié en France, il tenait de sa mère : « Qu’il était indigne de s’apitoyer sur soi-même. »

Si l’on ne peut que constater la décadence de notre société. Il nous faut aussi, nous indigner, nous insurger contre cette pensée de la décadence, cette pensée est nauséabonde elle nourrit de son odeur pestilentielle tous les extrémismes. Qui sont à la recherche d’un bouc émissaire, qui permet de transformer comme le disait René Girard : « Le tous contre tous » en « Un tous contre un ».

Céder à cette pensée de la décadence est trop facile, il est plus difficile de rester dans l’espérance. Cette pensée lâche, nie tout ce qui se fait dans la discrétion et le silence. C’est céder à l’immédiateté, qui ne regarde que le bout de son doigt, ou ses pieds, sans regarder ni le ciel, ni le chemin. Une pensée, qui oublie de regarder le temps long du siècle, des siècles passés. Il est plus facile de crier à l’effondrement que de faire en sorte de lui résister et de travailler à construire le temple de l’esprit intemporel ; dont les piliers sont la Foi, la Charité et l’Espérance qui s’érigent en Force, Sagesse et Beauté.

La fraternité et le génie qui parlent en l’homme en font un architecte de l’espérance bien plus forte et plus belle que l’esprit de décadence. Ils interdisent le désespoir. Il suffit de regarder les enfants qui parfois, malgré tout, malgré la misère nous offrent la lumière de leurs sourires, comme des soleils et ils nous tendent leurs mains.

                                    Jean-François Guerry.

Claudius, lecteur et contributeur du Blog nous offre quelques lignes d’espérance d’Albert Schweitzer – Sur le Respect de la Vie.

« La vie est force, volonté des causes premières et se renouvelant entre elles, la vie est ce sentiment, émotion douleur. Et si tu creuses le sens de la vie jusqu’à ses profondeurs les plus ultimes, et que tu contemples, les yeux grands ouverts, le grouillement qui anime le chaos du monde, soudain, tu te sens pris de vertige. Partout tu retrouves le reflet de ta propre existence. »

                                            Albert Schweitzer – Extrait – Le Respect de la Vie.

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LA TÊTE DANS LES ÉTOILES…

Décidément la terre tourne malgré tous les complotistes, malgré les réseaux asociaux emblèmes du vivre l’un à côté de l’autre, l’un sans l’autre. Ersatz du vivre ensemble, symptômes de notre incapacité à faire un bout de chemin ensemble, un tout petit bout de chemin comme la vie humaine à l’échelle de notre vie humaine, sur l’échelle infinie du temps. Oui, la terre tourne résolument, oui nous avons la tête dans les étoiles, éternels étonnés, émerveillés, naïfs. Chaque soir nous montons nos regards curieux jusqu’au ciel, chaque matin guetteurs, nous attendons la lueur grandissante du soleil, oui elle tourne. Nous marchons vers les Météores, « ces monastères grecs suspendus au ciel » montant l’échelle mystérieuse, c’est notre espérance quotidienne. Tout a commencé avec les trois premiers pas hésitants après le seuil franchit de la porte basse, le choc du métal sur le cœur, la vision de l’Orient lumineux.

Il n’y a pas de Lumière, de soleil sans l’expérience des ténèbres, sans la vision lointaine de l’ultime étoile. Les étoiles sont là pour témoigner qu’il y a toujours l’espérance quand il n’y a plus d’espoir. La tête dans les étoiles, c’est l’éternité de la folle espérance.

                                                     Jean-François Guerry.

Note : réflexion inspirée de la lecture de Stéphane Barsacq Météores- Revue Nunc – Éditions de Corlevour.

critique de F O Giesbert.

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EN SOUVENIR… DE QUOI VOUS PLAIGNEZ-VOUS…

« Le temps efface tant de choses que nous aimerions garder il les balaye   si nous ne les défendons. » Extrait du sermon prononcé le 1^er décembre 1918 en l’Église St Nicolas de Strasbourg- En souvenir des morts de la Grande Guerre. Par le pasteur Albert Schweitzer Prix Noble de la Paix.

Claudius lecteur contributeur m’a fait passer un sermon sur le souvenir que nous devons à nos anciens, ceux qui sont morts pour nous, ceux qui ont été blessés pour nous lors des dernières guerres. Les familles des disparus doivent être pour nous un leg sacré. Elles devront sentir, à travers notre comportement, que nous sommes les débiteurs ce ceux qui sont morts au loin et que nous cherchons, vis-à-vis d’elles de nous acquitter de notre dette. Récemment nous avons vu sur les « réseaux sociaux » des jeunes hommes et des jeunes femmes mettent en valeur leur image en postant des « selfies » à l’entrée du camp de la mort d’Auschwitz !

Dans ce sermon l’on peut lire, que dans aucun pays du monde on ne soucie sérieusement du bonheur ou du malheur de l’individu : la vie humaine cette valeur mystérieuse et irremplaçable ne compte guère. Plutôt que de profaner la mémoire de ceux qui sont morts sous le joug de la barbarie immonde, inhumaine, on laisse diffuser des selfies.

Nous manquons de cette compassion humaine que nous devons reconstruire, de cette bienveillance fraternelle et universelle, valeur maçonnique s’il en est ! Il faut remettre en exergue ce sublime et inaliénable commandement : « Tu ne tueras point ». Notre devoir est de se parler, de parler aux hommes, à l’homme, ce qui ne parle pas à un homme ne parle à personne. Notre devoir n’est pas de condamner à postériori, mais de changer notre regard sur le monde ici et maintenant, dans le respect de l’autre et des traditions.

Deuxième réflexion, liée à ma lecture de l’article de Sylvain Tesson dans l’hebdo Le Point du 20 avril.

         « On vit au présent et on construit l’avenir en s’inspirant des valeurs du passé »

                                                                                          Inspiré d’un rituel maçonnique.

Il ne s’agit pas de renoncer à l’analyse et aux critiques des erreurs du passé. Mais de plutôt, que s’indigner en permanence et de jeter un voile sur le passé ou de le détruire systématiquement, de reconnaître la valeur des traditions et les transmettre. Sylvain Tesson nous alerte sur la Cancel culture et ses excès. Extraits de son article :

« Ainsi donc, on abat les statues. Résumons certains événements du sensibles… On appelle cela : cancel culture. Par exemple l’ami des chevaux trouvera que le Louis XIV de la place des Victoires tire abominablement sur le mors. Boum au caniveau le Roi !

Si la Vierge Marie, le général Bonaparte, la mère Denis ou Picasso agressent autant les foutre par terre… la démolition entraine la table rase. Par l’interdiction du livre (tendance actuelle aux E.U) on se prépare à l’autodafé. (Cérémonie où les hérétiques étaient condamnés par l’inquisition)L’iconoclasme (L’iconoclaste est l’ennemi de toute tradition, qui cherche à faire disparaître tout ce qui est le passé. Cancel les baby boomers) est la musculation de l’indigné… La tâche est infinie et le travail épuisant… Si les démolisseurs censeurs autoproclamés allaient au bout de leur élan, c’est la totalité des librairies qu’il faudrait passer au Thermomix…Le Saint-Bernard de l’offense et les marathoniens du vivre ensemble ne sont pas des brutes de travail… Ils ne lisent pas assez. Peut être même pas du tout, ce qui sauve la littérature, c’est que parfois le chien truffier doit faire la sieste. » Sylvain Tesson- Extrait de ‘Quoi te plains-tu ? ' – Le Point hebdo du 20 avril 2023- Page 45.- Fumer tue, Lire offense.

Récemment j’ai reçu une invitation pour une fête, quelle joie ! Las j’ai été prévenu, les 98% des affreux tueurs carnivores assidus au barbecue n’étaient pas bienvenus. Menu Vegan pour tous, vêtements recyclés, usagés, lavés à la main au savon de Marseille sans colorant ni additifs obligatoires. Pampre de la vigne, ou veste et slip en paille bienvenus. Attention pas de voitures, pour le transport, vélos précision pas électriques tolérés, mais de préférence venir à pied en sabots de bois recyclés. J’oubliait le repas sera servi autour de la piscine prêtée par les parents de l’organisateur qui sont en Week-End à Lisbonne quand même !

Quel charivari me direz-vous, ces quelques lignes sont bonnes à jeter, elles n’ont ni queues de casseroles, ni tête.

                                                     Jean-François Guerry.

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QUE LA SAGESSE PRÉSIDE… PART -II-

Quoi de plus beau, de meilleur pour l’homme que la quête de la Sagesse. Depuis les temps les plus anciens, depuis que dans les ténèbres est apparue la lumière, que l’ordre à suivit le chaos. Des hommes à la recherche de la justice ont compris que les honneurs, les sceptres, l’accumulations des biens matériels étaient temporaires et illusoires, mais que la Sagesse devait être souveraine et l’attribut des véritables Rois. Ben Sira dans son livre de la sagesse a fait parler le Roi Salomon.

« J’ai invoqué, et l’esprit de sagesse m’est venu… je l’ai préférée aux sceptres et aux trônes.

Et j’ai tenu pour rien la richesse en comparaison d’elle. Je ne lui ai pas égalé la pierre la plus précieuse car tout l’or, au regard d’elle, n’est qu’un peu de sable.

À côté d’elle tout l’argent compte pour de la boue.

Avec elle me sont venus tous les biens. (Ben Sira -Livre de la Sagesse- )

En ces temps où la guerre que l’on croyait à jamais oubliée, elle plonge à nouveau l’orient dans les ténèbres, c’est le retour de la barbarie à la place de la justice. Notre naïveté, nous a fait croire que l’on peut en même temps laisser croître le mal et le bien. Les hommes ont besoin d’un idéal de justice, une vision d’espérance. Notre quête commence par notre responsabilité fraternelle vis-à-vis de tous les hommes qu’ils soient proches ou lointains. Nous devons, sans faiblesse nous opposer aux autocrates et leurs crimes contre l’humanité, c’est notre devoir de sagesse, de celle qui culmine aux cimes des montagnes de l’esprit.

Parce que : « La sagesse est un esprit intelligent, saint, unique, multiple, subtil, mobile, pénétrant sans souillure, clair, impassible ami du bien, prompt, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes. »

Ben Sira voit dans la sagesse l’émanation de la Lumière, du Grand Architecte des Mondes, du Grand Géomètre qui a tracé les plans de l’Univers, elle donc pureté reflet de la Lumière éternelle et Universelle.

Ainsi, si les hommes ne peuvent totalement l’atteindre puisqu’elle est infinie et absolue, ils peuvent dans des moments qualifiés d’extatiques, la contempler comme par exemple dans la chaîne d’union fraternelle maçonnique, là ou passe un instant dans les cœurs et les esprits des sœurs et des frères ce fameux égrégore mystérieux. Ce moment où les hommes peuvent voir dans le visage de l’autre, le reflet de la lumière de la sagesse, elle passe de visages en visages de mains en mains. Cette Sagesse est une véritable chaîne d’Or pur spirituel, dont chaque anneau est un prophète qui annonce sa venue dans le cœur des hommes pourvu qu’ils veuillent l’accueillir comme une amie qui chuchote à leurs oreilles comment vivre ensemble, encore faut-il l’écouter et l’entendre, ne pas être sourd, replié dans une sorte d’hubris. Elle surpasse alors tous les maux et préside à la construction de l’édifice, de notre monde, elle le rend un peu meilleur.

                                            Jean-François Guerry.    

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QUE LA SAGESSE PRÉSIDE…

La Bible classe les livres poétiques et les livres sapientaux dans un même chapitre, c’est Sagesse. Il est bien connu que seuls les poètes disent la Vérité, s’ils sont parfois écoutés, ils sont rarement entendus ou d’une oreille distraite, l’art n’est pas considéré comme raisonnable, il en est de même trop souvent de la vérité dans notre monde moderne. Les poètes ont paraît-il la tête dans les étoiles, leurs rêves parcourent la voûte étoilée, les Francs-maçons ont eux la tête dans les étoiles, mais aussi les pieds sur terre, ils balancent entre foi et raison. Conscients des possibilités infinies de l’imagination, ils espèrent vivre leurs rêves tout en s’efforçant de tendre vers la sagesse, grâce à l’amour.

« Deux choses remplissent l’âme d’une admiration toujours plus grande : le ciel étoilé au-dessus de ma tête, la loi morale dans mon cœur. » (Emmanuel Kant – Critique de la raison pratique.) La Sagesse peut donc être associée à la beauté céleste et la plus grande Force qui est nous c’est-à-dire l’Amour. C’est ainsi, que la Sagesse préside. Il est remarquable que le Livre de la Sagesse du Roi Salomon, fut sans doute écrit II avant J-C, par Yésouah Ben Sira un juif hellénisé dans la marmite d’Alexandrie ou bouillonnait de nombreuses traditions et philosophies, en effet l’on pouvait rencontrer autour du phare ou sur les marches de la bibliothèque des adeptes de diverses religions à mystères, des hermétistes, des initiés aux mystères égyptiens, des mages, des astrologues, ou au moins leurs pensées qui avaient traversées le temps. C’est donc un juif qui aurait écrit dans la langue grecque courante à l’époque ce Livre de Sagesse, il voulait rendre hommage au Roi Salomon et à l’exode période historique sur laquelle repose le fondement d’Israël. Il a donc mis dans ce livre en exergue la Sagesse de son Dieu sauveur des justes. Il est intéressant de remarquer que des fragments de ce livre furent découverts à Massada sur les bords de la mer morte à deux pas de Qumram où résidait les Esséniens, dont certains prétendent qu’un autre Yésouah fût des leurs.

Les Francs-maçons qui se sont inspirés du symbolisme de la construction du

Temple du Roi Salomon, se sont donc sans doute inspiré également de ce livre sapiental, pour la rédaction de leurs rituels. On remarque que le Rite Français (régulateur du maçon 1801) a qualifié ses loges de perfectionnement d’Ordres de Sagesse. Il m’a paru intéressant de relever quelques analogies entre ce livre et les préceptes, vertus et valeurs enseignés par la Franc-maçonnerie à ses Sœurs et ses Frères. Entre parenthèses j’ai repris les textes du Livre de la Sagesse tels qu’ils sont écrits dans la Bible de Jérusalem, je donne à la suite quelques réflexions plus personnelles, tirées de la lecture de rituels maçonniques.

« Ainsi la Sagesse est liée avec la destinée humaine I- Chercher Dieu et fuir le péché. » Devient pour les Sœurs et les Frères, chercher la Lumière, la Vérité, La Parole perdue et pratiquer la vertu en fuyant le vice.

« Aimer la justice… » Devient ce que te demande la Franc-maçonnerie c’est de pratiquer et défendre partout la justice, de lutter sans cesse contre toutes les dictatures de toutes sortes.

« Ne pas avoir de pensées tortueuses… » Devient combattre l’hypocrisie, être une femme, un homme sincère et véritable, ferme et déterminé, mais aussi bienveillant, un bon maçon.

« La Sagesse est un esprit ami des hommes… » Ce que nous demande la Franc-maçonnerie c’est de faire alliance avec tous les hommes libres et de bonnes mœurs.

« L’esprit du seigneur remplit le monde et lui qui tient unit toutes choses à connaissance de chaque mot. » Le Grand Architecte de l’Univers est le principe créateur de toutes choses, il les créées en les nommant. Quant à nous, nous ne savons ni lire, ni écrire à peine épeler, nous cherchons nos mots. La Force qui est en nous, nous donne le premier mot, qui nous met sur le chemin de notre quête à la recherche d’un peu plus de Sagesse, de l’image des Sages. Pourquoi ? « Parce que la Sagesse est brillante, elle ne flétrit pas… elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. » Que cherchez-vous, ma Sœur, mon Frère, si ce n’est la Lumière de la Sagesse au point du jour ! « Qui se lève tôt pour la chercher n’aura pas à peiner… celui qui orne son cœur, la trouvera assise à sa porte. La prendre à cœur est effet la perfection de l’intelligence. » Rechercher la Sagesse, n’est donc pas accumuler des savoirs, mais chercher la Lumière de la Connaissance. Cette Sagesse est tension Vers. « Car son commencement, c’est le désir très vrai de l’instruction. » C’est trouver le chemin de son cœur, de l’intelligence du cœur, on ne voit bien qu’avec les yeux du cœur disait Saint-Exupéry. « Le souci de l’instruction c’est l’amour, c’est l’observation de ses lois. » Une dernière remarque si le Régius le manuscrit du libraire Haliwell est considéré comme l’un des plus anciens statuts Old Charges des Francs-maçons opératifs, le livre de la Sagesse de Ben Sira a peut-être inspiré les Francs-maçons spéculatifs lors de la rédaction des premiers rituels, inspirés de la construction du Temple de Jérusalem.  C’est bien la Sagesse déléguée au Vénérable Maître qui préside à la construction de notre édifice. Par édifice l’on comprend les trois côtés d’un triangle, nous-mêmes, le temple spirituel et le monde. La Sagesse présidera le monde quand tous les hommes seront Frères elle aura chassé la misère.

                                    Jean-François Guerry.

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IL EST MINUIT PLEIN…

Pour que la lumière continue à briller, il est temps d’aller achever au dehors l’œuvre commencée dans le temple. – Rituel maçonnique.

Claudius contributeur du Blog, m’a fait passer un sermon sur le thème des missions et d’Albert Schweitzer. Certains ont vu exclusivement dans les missions soit un prosélytisme religieux sans respect pour les croyances d’autrui, une volonté de conversion religieuse sur le plan spirituel ou pire un colonialisme visant à s’accaparer sans contre partie les richesses d’un peuple pour le profit d’un ou plusieurs autres. Le problème est encore d’actualités, l’on traine derrière nous le boulet des marchands du temple cupides et irrespectueux d’autrui. Dans l’état de guerre que nous connaissons, qui peut penser que les mâchoires des totalitarismes soient altruistes, pleines de compassion et de bienveillance pour nos Frères africains ? Qui peut penser que nos relents d’arrogance de suffisance peuvent effacer des dizaines d’années mercantilisme vis-à-vis des plus faibles. Dès lors quelle peut être notre mission ?

Gilbert Cesbron dans sa pièce : Il est minuit docteur Schweitzer nous livre quelques réponses. Le célèbre docteur, qui avait des liens de parenté avec l’ancien patron de l’industrie automobile Renault, mais aussi avec Jean-Paul Sartre était à la fois : Un blanc comme les autres et un blanc pas comme les autres. Le même donc et différent à la fois, donc un Frère.

Dans la vie profane, comme dans la vie maçonnique nous célébrons le passage des ténèbres à la lumière. Nous savons aussi que la lumière naît des ténèbres, que les ténèbres font partie de la vie. Que ce qui a été accompli, ne compte pas, où plutôt n’est jamais définitif, comme ce qui a été donné et mangé est digéré et oublié. Il faut donc sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier, travailler et persévérer. L’ouverture des travaux est toujours une ouverture du cœur et de l’âme à plus grand que soi. Pour que l’épi naisse, il faut sans cesse creuser le sillon pour mettre la graine qui donne l’espérance de l’épi de blé grain de vie.

Nous travaillons au Gran Œuvre de notre vie en nous éclairant avec les lumières du passé, qui illuminent encore le présent et sont des repères pour se diriger dans le labyrinthe incertain de l’avenir. Le triangle, ou réside l’œil qui incarne le Grand Architecte de l’Univers, brille et nous éclaire avec la foi, la charité et l’espérance. Cette foi, n’est pas la croyance aveugle dogmatique, mais la foi en l’homme et ses capacités à se perfectionner, elle est sublimée par un mystère, un principe spirituel.

Quand ils sont venus sur le continent africain, Albert Schweitzer ou Charles de Foucauld orphelin de père qui a rejoint d’abord l’armée à St Cyr, Cavalier à Saumur, puis explorateur, géographe, linguiste et un religieux ermite, quelle transmutation, quel parcours ! Ils auraient pu dire, quand je viens vers vous, ce n’est pas pour prendre votre foi ou votre espérance, pour lui substituer la mienne, de quel droit ! Je ne suis pas en mission pour prendre toutes ces choses matérielles inutiles à la vie de l’esprit. Mais je viens porter le message d’amour du plus humble tous, un message qui dépasse toutes les religions, un message universel. Conscient du bonheur que j’ai de pouvoir le transmettre en vous donnant les clés d’ivoire et les clés d’Or pour ouvrir les portes qui sont au-dedans de toi.  

Nous sommes tous des hommes et pas toujours des humains, c’est ce à quoi nous travaillons. Comme le profane ne devient pas instantanément un Frère après sa cérémonie d’initiation, le Vénérable Maître n’appose pas le tampon de loge sur un diplôme, il lui transmet le souffle de la Parole et l’accolade fraternelle. La charité, la loi d’amour, c’est la loi unique qui fait des hommes des humains. C’est-à-dire le plus perfectionnement du vivant. Tout le reste n’est qu’insignifiance, matière périssable, bestialité. La Franc-maçonnerie, nous enseigne, non pas de renoncer aux métaux, mais de les utiliser avec mesure et sagesse, pour le bonheur de l’homme et de l’humanité, leur élévation spirituelle, c’est notre mission !

Je vous propose la lecture de ce sermon sur les Missions.

                                            Jean-François Guerry.

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SURRÉALISME RECONNECTER L’HOMME À SON INTÉRIORITÉ – Part IV-

                           André Breton n’a-t-il pas transmué poétiquement Paris ?

                                                                                              René Alleau.

Patrick Lepetit dans son livre Surréalistes et Alchimistes Chemins Croisés, consacre le chapitre V à André Breton sous le titre André Breton alchimiste ? Un travail de recherche digne d’un archéologue pour aller déterrer les textes enfouis d’André Breton, ses références au Grand Œuvre, mais aussi un travail de philologue sur ces mêmes textes. Il nous propose aussi de nombreuses citations sur les traces de la Pierre Philosophale, bien au-delà de la simple esthétique des textes et des mots. Il procède aussi à une étude des publications des amis d’André Breton de ses proches, mais aussi des surréalistes de son mouvement. Reconnaissant qu’André Breton s’il ne fut pas un adepte de l’alchimie dans le sens où il ne s’est pas mis « au fourneau », il n’en ignorait pas la « langue des oiseaux » et son principe du saut de branche en branche. Patrick Lepetit cite d’entrée dans ce chapitre le livre de Richard Danier : L’hermétisme alchimique chez André Breton. Éditions Ramuel Villeselves 1997 : « Les écrits d’André Breton recèlent plus que des allusions à l’art hermétique et à les lire on en conclut que les démarches du surréalisme ne sont nullement étrangères aux préoccupations alchimiques. »

Un des proches d’André Breton Pierre Mabille, médecin, écrivain qu’André Breton qualifiait « d’homme de grand conseil », disparu trop tôt à l’âge de 48 ans. Pensait l’homme dans sa totalité sa nature fondamentale. Il fût à mon sens, un anarchiste libertaire refusant que l’homme soit contraint, réprimé au nom du bien public incarné par l’état, il revendiquait la liberté pour l’homme. Pierre Mabille fût Franc-maçon, selon Patrick Lepetit membre de la Loge THEBAH une Loge de la Grande Loge de France, un athanor producteur de pensées qui furent communes à René Guénon et André Breton, cette Loge semble t’il comptait beaucoup de surréalistes. On remarquera qu’André Breton était plus proche des Francs-maçons de la Grande Loge de France que de ceux du Grand Orient de France, cette obédience étant moins scientiste et positiviste.

Pour conclure sur cet abrégé de l’important chapitre du livre de Patrick Lepetit consacré à André Breton, l’auteur nous rapporte les mots de Pierre Mabille sur Basile Valentin que vous pourrez retrouver en page 102, une vision sur l’alchimie : « Pour l’homme la véritable conquête ne consiste pas à établir un éphémère pouvoir sur ses semblables, mais à dompter les éléments. « Visite l’intérieur de la terre pour en surprendre les secrets tel est l’un des premiers préceptes des maîtres anciens. Allons avec eux à la découverte de la Pierre, celle-ci est tout à la fois symbole du savoir, le plan caché du monde et aussi la substance qui permet le Grand Œuvre. Qu’est-ce à dire pour les hermétistes ? Le Grand Œuvre, la nature l’accomplit chaque jour sous nos yeux aveugles lorsqu’elle tire du chaos la diversité des métaux et des espèces. Chacun des métaux correspond au terme d’une évolution qui aboutit au plus parfait d’entre eux : l’Or inaltérable et précieux. Chacune des espèces est une étape pour arriver à l’homme, cet animal parfait. Chacun des individus constitue une forme transitoire tendue vers l’homme prototype semblable à    Dieu, possédant sa pureté, sa puissance et son éternité. Ainsi se déroule la chaîne sans fin de la transmutation universelle. Mais qui possède la Pierre et son secret peut  

accomplir à son gré ces lentes opérations ; il peut faire mûrir avant l’heure les métaux guérir les maladies qui ne sont que faiblesses et imperfections. Cette science totale est celle dont parle le Frère Basile Valentin de l’Ordre de Saint-Benoît dans les douze clefs de la clavicule de la Pierre Précieuse des anciens philosophes. »

Bien entendu cela parle à ceux qui connaissent le mot de passe des Maîtres, qui sont aussi les Maîtres de forge, experts dans l’art des métaux, ces habiles architectes, qui connaissent la clef des clavicules du Roi Salomon.

André Breton dans son second manifeste du surréalisme voyait clairement une analogie entre surréalisme et alchimie : « La Pierre philosophale n’est autre que l’âme du monde. »

                                            Jean-François Guerry.

À SUIVRE…

À LIRE : Patrick Lepetit SURRÉALISTES et ALCHIMISTES Édité chez Selena éditions.

Les expositions en résumé :

Maison Rignault

Aspects de l'alchimie Traditionnelle - René Alleau, Rêveur définitif

René Alleau, Salomon Trismosin, Basile Valentin , Duchanteau, Pierre Jahan, Jean-Julien Champagne, Eugène Canseliet, Salvador Dali...

Maison André Breton

Alchimie ou l’art de « prendre sur toutes choses une revanche eclatante »

Victor Brauner, Jacques Hérold, Toyen, Fleury Joseph Crépin, Roberto Matta, Jorge Camacho, Bernard Roger, Elie charles Flamand, René Guy Doumayrou, Mimi Parent, Roland Sig, Ghérasim Luca, Marcel Duchamp, Leonora Carrington, Larry Jordan, Philippe Audoin, Martin Stejskal, Jan Svankmajer, Eva Svankmajerova, Jacques Lacomblez, André Breton...

Maison Lespagnol

Rebis

Aurélie Aura, Cédric De Batz, Michel Cadière, Obéline Flamand, Christian Gabriel/le Guez ricord, Patrick Lepetit,  Susan Mende, Olivier Orus, Benoît Pingeot, Yves Reynier.

maison de la Fourdonne

Tarot

Serge Pey

Cabinet alchimique du château de Cénevières

Memoria rediviva

Yoan Armand Gil

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