Bonjour et Bon Dimanche avec Théodore.
LE DICTIONNAIRE INUTILE
Asymptote
En mathématique, l’asymptote forme un bien joli dessin. Deux droites se croisent à angle droit par le centre et dans deux des quarts opposés, deux courbes se tendent sans toucher les droites. Les points de l’une et de l’autre se rapprochent à l’infini mais ne se rencontrent jamais.
Dans la vie, l’asymptote forme un bien curieux dessein… L’asymptote représente en effet, graphiquement et métaphoriquement, notre aptitude à concevoir le monde, à connaître l’autre et, à être soi-même en tant que toutes ces fonctions sont inaccessibles dans leur plénitude.
Notre aptitude à concevoir le monde est limitée tant par la taille de notre cerveau, que par le champ qui s’offre à nous et à la multiplicité des approches possibles (philosophique, mathématique, physique, psychique, spirituelle etc.) Fou est celui qui prétend avoir tout compris car ce tout n’existe pas, à l’instar de la rencontre entre la droite et la courbe.
Notre aptitude à connaître l’autre est tout aussi limitée et pour les mêmes raisons mais s’y ajoute, hélas, le besoin impérieux que nous en avons afin de nous rassurer. Faute de réussite, trop souvent nous tombons dans le piège de la généralisation et d’un exemple nous définissons le tout (cf. supra).
Mais le même schéma s’applique aussi à cette volonté d’être soi-même que chacun connaît. Car c’est toute la question du réel (de soi) qui est ainsi posée, un réel exempt de tout imaginaire encombrant, de tout mythe de soi et qui ne se rencontre guère que dans la douleur du corps, ou à peu près. Il faut alors admettre que la plénitude (la jonction des deux segments) n’est accessible que dans la rupture de l’asymptote, donc dans la mort qui, seule, marque le terme de la lente approche de l’infini inaccessible.
Car dans la figure de l’asymptote ce qui en fait la nature même et qui la justifie, c’est précisément cet espace inaccessible à la plénitude, au fini. Cet espace infime qui subsiste jusqu’à l’ultime fraction de seconde est en fait celui de la liberté. L’espace qui n’est ni mon but, ni mon chemin, mais tout simplement le lieu et le temps nécessaire à l’action, au fait même de bouger, de marcher et de vivre.
Théodore Neville.
JOURNÉES DU PATRIMOINE
BONUS HUMOUR.
Il y a encore en France des sites désolés : Qu'est-ce qu'on attend pour les consoler ?
Est-il possible que les pouvoirs publics laissent dans la tristesse et le désespoir des sites auxquels il ne faudrait peut-être qu'un mot d'encouragement pour leur rendre le goût à la vie ?
Pierre DAC.
PS: Votre avis sur la planche du Dimanche ? Bonus humour au goût du jour !
JFG