CONFERENCE
Pour ceux qui sont à proximité et libres ce jour là, à ne pas manquer, cette conférence de la jeune U T L de Quiberon.
L'Université du Temps Libre a le plaisir de vous rappeler la prochaine conférence qui aura lieu le mardi 17 novembre à 14h30 au cinéma Le Paradis -Rue du Phare à Quiberon.
La musique de film
Hussam HINDI - Directeur artistique du film britannique de Dinard
Fondateur du Festival « Travelling » de Rennes. Directeur artistique du Festival du Film Britannique de Dinard. Chargé d’enseignement de cinéma à l’Université Rennes II Haute Bretagne
Article du journal La Croix ;
Son nom n’a rien à voir avec la langue hindi, ni avec le monde indien. Pour la bonne raison que Hussam Hindi est franco-palestinien. Son père est né à Haïfa et sa mère est d’origine bosniaque – une double ascendance qui explique ses yeux clairs. Celle-ci s’était engagée comme humanitaire, et c’est ainsi que ses parents se sont rencontrés dans un camp de réfugiés… Et que Hussam est né en 1959 à Jéricho, en Cisjordanie.
À l’issue de la guerre des Six Jours, en 1967, la famille est expulsée et s’installe à Amman, la capitale jordanienne. « À sept reprises, mon père a fait ses valises, pensant qu’il serait possible de rentrer en Palestine ; il a toujours gardé la clé de notre maison », évoque Hussam Hindi.
« A BOUT DE SOUFFLE », UNE RÉVÉLATION
Dès l’enfance, il découvre le septième art en famille puis décide, une fois son bac en poche, de quitter les siens. Hussam arrive en 1979 à l’université de Rennes 2, sans parler un mot de français. « Plusieurs mois, je suis resté enfermé dans ma chambre de cité u à lire et relire les pages du dictionnaire… »
Après un an de physique-chimie, il s’inscrit en lettres tout en continuant de fréquenter les salles obscures, friand de grosses productions américaines. Jusqu’au jour où il découvre À bout de souffle de Jean-Luc Godard, sorti en 1960. Désireux de partager ses découvertes, et tout en terminant un DEA de lettres modernes, il ouvre en 1984 un ciné-club sur le campus rennais de Villejean. « Au début, on choisissait surtout des adaptations d’œuvres littéraires, en consacrant une semaine entière à Marguerite Duras ou à Alain Robbe-Grillet en présence des auteurs. »
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Fort du succès de ce ciné-club étudiant, Hussam Hindi créé en 1988 l’association Clair obscur qui lance la première édition de Travelling deux ans plus tard. Ce festival, qui existe toujours, porte sur l’image de la ville au cinéma. Cette même année 1990, tandis qu’il commence à enseigner le cinéma à l’université de Rennes 2, il est repéré par Thierry de La Fournière qui vient de fonder, avec le soutien du maire de l’époque, Marius Mallet, le Festival du film britannique de Dinard (Ille-et-Vilaine). Hussam se voit d’abord confier les animations scolaires, puis au bout de six ans de collaboration, proposer la direction artistique du festival dinardais.
JANE BIRKIN, CATHERINE DENEUVE, ROGER MOORE...
Depuis 1997, il décide donc seul du choix des films, suivant de près l’évolution du cinéma britannique. Entre mars et août, il fait sa programmation, en essayant de voir un maximum de films, surtout à Londres où il lui arrive d’en voir une cinquantaine en dix jours… « Je fais mon marché ! Et comme le festival a bonne réputation, on me propose plein de films », sourit-il en rappelant qu’il ne sélectionne au final que 40 films dont 25 inédits.
Début octobre, le festival de Dinard (1) met ainsi en compétition six films – le meilleur remporte le « Hitchcock d’or » –, tout en organisant pour le public (30 000 entrées en 5 jours) des avant-premières, des rétrospectives et des hommages à des grands noms du cinéma britannique.
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Au fil des ans, le festival est devenu une référence pour des films de qualité et d’émotion. Si bien qu’Hussam Hindi est parvenu à attirer des stars comme Kristin Scott Thomas, Jane Birkin, Catherine Deneuve, Roger Moore, Christopher Lee ou Hugh Grant… Mais sa fierté est d’avoir réussi à faire venir cette année le dramaturge britannique Hanif Kureishi qui s’était fait connaître grâce à My Beautiful Laundrette (de Stephen Frears, en 1985).
LA SINCÉRITÉ ET L’HUMOUR DU CINÉMA BRITANNIQUE
Il est fier aussi d’avoir « révélé » Danny Boyle, le réalisateur anglo-indien de Slumdog millionaire (2009), venu à Dinard avec son premier film Shallow Grave en 1995. Ou d’avoir montré les « dix-neuf films de l’âge d’or de Ken Loach sous Margaret Thatcher » et d’avoir vu primer Billy Elliot (de Stephen Daldry, en 2000) pour la première fois à Dinard.
« Le cinéma britannique, même s’il s’éloigne aujourd’hui de la veine réaliste, ose raconter avec sincérité et humour des problématiques sociales et politiques, ce que le cinéma français n’arrive pas bien à faire », s’enthousiasme-t-il, tout en rappelant que la Grande-Bretagne ne produit que 150 films par an, contre 250 en France.
Et par-dessus tout, Hussam Hindi se réjouit de « faire applaudir par un public bourgeois, dans une ville bourgeoise, des films sur des talibans afghans ou sur des chômeurs en fin de droits ».Que deviennent dans les films les notes de musique ? Quel effet y produisent les mélodies, les sonorités et les rythmes ( bruits et mots) ? Mais aussi, quel mirage représente depuis plus de 100 ans, pour le cinéma, la musique même ?
un survol historique de l'évolution des rapports images-sons tentera d'apporter des réponses à ces questions.
Les frais de participation seront à régler sur place. (2€ pour les adhérents -8€ pour les non-adhérents)
L'Université du Temps Libre du Pays de Quiberon
site internet: www.utlquiberon.fr
06 47 10 05 36.
Etiquettes: Message de l'UTL de Quiberon, Article journal la Croix.
JFG