LA FEMME DE JESUS ?

LA FEMME DE JESUS.

Karen Leigh King née en 1954, Théologienne, Universitaire Américaine du Havard Divinity institute de Cambridge, spécialiste du Christianisme ancien et du gnosticisme. Avec quelques paroles elle mis le feu le 18 septembre 2012 au 10ème Congrès international d’Etudes Coptes à Rome. Elle déclare en clair Jésus avait pour compagne Marie-Madeleine.

Non ce n’est pas une fiction de Dan Brown, ou une énième découverte des fouilles de Rennes le Château sur les traces de l’énigmatique Abbé Saunière ou une élucubration scientifique. Mais l’analyse, le décryptage d’un papyrus Egyptien écrit en langue Copte, qui daterait d’une période située entre le Vème et le VIIIème siècle.

Après la découverte des manuscrits de la mer morte à Qum ‘Ram relatifs à la secte essénienne dont Jésus aurait pu être, il s’agit de manuscrits de Nag Hammadi découverts un peu de la même manière vers les années 1947, sur les rives du Nil au Nord Ouest de Louxor. Depuis cette date dans une aventure digne d’Indiana Jones, les manuscrits sont passée de mains en mains. Etudiés en Suisse, mais également à l’Université de Laval au Québec ou ils sont encore en cours d’étude.

Les manuscrits révèlent un certains nombres de textes qualifiés d’Evangiles apocryphes entre autres ceux de Thomas, de Philippe et quantité d’autre textes. Bien sûr l’affaire sent le souffre surtout à Rome.

Pourtant si l’on remonte aux premiers temps du Christianisme, après la mort de Jésus, nombreux furent ceux qui édifièrent leur groupe, voire leur église, il y eut diverses interprétations des paroles du Christ. De nombreuses sectes gnostiques. Les écrits qui circulaient étaient en Grec, certains furent traduits en Copte.

C’est Irénée de Lyon, qui si j’ose dire voyant la division de l’église Chrétienne et la multiplicité des sectes, mis de l’ordre et surtout rendit accessible la Religion Chrétienne au commun des mortels, les différentes églises étant trop intellectuelles et non accessibles au plus grand nombre, il codifia et fit donc le premier œuvre de théologien systématique. Il combattit le dualisme de la Gnose.

Voici donc le présumé texte de l’Evangile de Philippe tel qu’il apparaît traduit des manuscrits de Nag Hammadi :

(32) Il y avait trois femmes qui étaient proches du Seigneur : sa mère Marie et <sa> sœur et Marie Madeleine, qu’on appelait sa compagne. 10 En effet, sa sœur était une Marie, sa mère et sa compagne aussi.

(44b, 45) Et la compagne du fils est Marie Madeleine. Le Seigneur l'aimait plus que tous les disciples et il l'embrassait souvent sur la bouche. Les disciples le voyaient et ils lui dirent : Pourquoi l'aimes-tu plus que nous tous ? Le sauveur répondit et leur dit : Comment se fait-il que je ne vous aime pas autant qu'elle ? Un aveugle et quelqu'un qui voit, quand ils sont tous deux dans l'obscurité́ ne se distinguent pas l'un de l'autre. Si la lumière vient, alors celui qui voit verra la lumière alors que celui qui est aveugle demeurera dans l'obscurité́.

Bien entendu, il y a polémique sur l’authenticité des manuscrits surtout compte tenu de leur pérégrination dans le temps en effet c’est une histoire à ‘ l’Indiana Jones’. Une contestation, concernant la qualité de l’encre employée, qui serait largement postérieure à celle employée à la date présumée de leur rédaction ?

Alors authentiques ou pas ? Faussaire surdoué, théorie du complot, actuellement rien n’est encore tranché. Il existe une hypothèse, qui dit un groupe de pression constitué de Chrétiens d’Amérique qui voudrait faire reconnaître cette authenticité de manière à favoriser le mariage des prêtres. L’on sait par ailleurs que le droit canon n’a que tardivement mis son veto à ce mariage au XIème siècle. Même si le concile d’Elvire en Espagne en 306 donnait des recommandations d’abstinence sexuelle.

Ce mystère, agite la Chrétienté depuis ses débuts, si cette hypothèse était avérée, le droit Canon en serait considérablement modifié.

JFG

Pour aller plus loin : les manuscrits de Nag Hammadi traduits par un collectif de chercheurs de l’université de Laval au Québec disponibles sur Internet. Les manuscrits ont été publiés dans la Bibliothèque de la Pléiade.