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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
La Baie du Massacre Tutuila
La Baie du Massacre Tutuila
La Baie du Massacre Tutuila
La Baie du Massacre Tutuila

La Baie du Massacre Tutuila

FRANCS – MACONS DE LA MER - XVI- Lapérouse  Tutuila la Baie du Massacre.

 

L’Astrolabe et la Boussole quittèrent le Kamtchatka sans vivres frais, les salaisons se conservèrent assez bien, ce ne fût pas le cas des biscuits de soute : « Nous avons enfermé dans nos caisses les insectes qui s’y étaient logés et la chaleur les a fait se multiplier »

 

L’état des navires laissait également à désirer en particulier les cordages pourris par l’humidité.

 

Le 6 décembre après 68 jours de mer sans escale, la première des îles du groupe des Samoa est en vue. Les deux frégates mouillent devant Tutuila.

Une nuée de pirogues les entourent pour faire du troc, l’aspect des indigènes indique leur propension au combat, ils sont couverts de cicatrices. L’ambiance est tendue, néanmoins les chaloupes sont mises à la mer, il fallait absolument ravitailler les navires.

Lapérouse écrit :

« Quelle imagination ne se peindrait le bonheur dans un site aussi ravissant, un climat qui n’exigeait aucun habillement, des arbres à pain, des cocos, des bananes, des goyaves, des oranges (..), qui sans aucune culture présentaient à ces heureux habitants une nourriture saine et agréable (..). Ils étaient si riches, avaient peu de besoins qu’ils dédaignaient  nos instruments de fer, nos étoffes et ils ne voulaient que des rasades ; rassasiés de biens réels, ils ne désiraient que des inutilités »  

 

Le 10 décembre contre l’avis de Lapérouse, Langle le commandant de l’Astrolabe mets une chaloupe et un canot à la mer avec 60 hommes dans le but de reconstituer la réserve d’eau fraîche. L’enseigne de vaisseau Vajuas témoigne :

« Les insulaires se laissaient contenir par les soldats armés ; il y avait parmi eux un certain nombre de femmes et de très jeunes filles qui s’offraient à nous de la manière la plus indécente, et dont les avances ne furent pas universellement rejetées »

 

Au moment de partir la baie manquait d’eau, le temps passant l’atmosphère devint pesante. Les Samoans commencèrent à jeter des pierres sur les marins. Langle tira un coup de feu, il tomba ensuite le premier, puis dix matelots perdirent la vie ; Se fût la fuite à la nage dans la panique.

Vajuas témoigne encore :

« Il est impossible d’exprimer la sensation que ce funeste événement causa sur les deux frégates ; la mort de Monsieur de Langle, qui avait la confiance et l’amitié de son équipage, mit à bord de l’Astrolabe tout le monde au désespoir(..). L’affliction généralequi régna à bord est le plus éloge funèbre qu’on puisse faire du capitaine »

 

Lapérouse décida que les deux frégates ne s’arrêteraient plus avant Botany Bay. Lapérouse malgré la perte d’un ami poursuivit sa mission.

Les habitants des premières îles Tonga ressemblaient aux Samoans, Lapérouse qui n’avait guère de goût pour le régime féodal, veilla néanmoins à la sureté de ses marins.

 

Il semble cependant que les Français n’eurent pas vraiment à redouter les habitants de ces îles bien nommées îles des Amis.                                                                                                                                                    

 

A la suite de ce massacre la vision du  « Sauvage » de Lapérouse se modifia.

« Les navigateurs modernes n’ont pour objet, en décrivant les mœurs des peuples nouveaux, que de compléter l’histoire de l’homme »

 

Ainsi le but de Lapérouse s’apparente plus à un travail anthropologique de Cook qu’à la quête philosophique de Bougainville.

 

En effet Bougainville cherchait à discerner dans les sociétés polynésiennes  l’image de l’âge d’or originel, une remontée vers l’Adam pur.

Cook quant à lui n’émettait pas d’avis philosophiques ou moraux, il n’essayait pas de rattacher ces indigènes à l’Europe des Lumières.

 

L’intérêt de Lapérouse pour ces sociétés indigènes, se réfère aux philosophes par le biais des progrès des connaissances qu’il vise, par son désir de répandre la civilisation, posture que certains qualifieront de colonialiste. Mais Lapérouse semblait de bonne foi ne vouloir que le bonheur des hommes. Néanmoins il n’était pas dans la recherche d’un homme passé qui serait pur, comme Bougainville encore moins comme Jean-Jacques Rousseau dans la croyance du bon sauvage, et la condamnation de la civilisation.

 

Lapérouse s’efforce simplement de pratiquer la bienfaisance à cet égard il a une attitude Maçonnique.

Mais Lapérouse fut marqué par le massacre de son De Langle, sans ébranler totalement ses certitudes, contre le régime féodal et pour un régime d’égalité issu des Lumières. Le germe du doute, de l’amertume, de la méfiance le gagna. Ce massacre de Tutuila marqua d’un changement radical sa vision pour la suite du voyage.

 

A suivre l’ultime étape à Botany Bay…. 

JFG

 

Source Etiquette : Lapérouse Voyage autour du Monde Editions de Conti.

 

FRANCS - MACONS DE LA MER- XVI - Lapérouse La Baie du Massacre

 

Un Franc-Maçon de la Mer.

 

Yves –Joseph Kerguelen de Tremarec  (1734-1797) Né au Manoir familial de Landudal, c’est un personnage haut en couleur, aventurier, savant frondeur, pur produit du siècle des Lumières. Il participe à la guerre de sept ans aux Antilles. Dix ans plus tard il part pour l’océan indien, pour un voyage scientifique au cours duquel il découvrit l’île qui porte son nom. Son comportement avec ses officiers, le fait qu’il embarqua à bord une jeune Louison et quelques pratiques commerciales douteuses lui valurent à retour à Brest un passage devant le conseil de guerre. Il fut emprisonné au Château de Saumur, libéré en 1778, il reprit la guerre de course à bord de la Comtesse de Brionne et du Liber Navigator, prisonnier par les Anglais, il s’engage ensuite dans la garde nationale de Quimper au début de la révolution. Réintégré dans la Royale en 1793, adjoint au ministre de la Marine, il prend part au combat de Groix en 1795 il décède à Paris le 4 mars 1797.

Il avait été initié à Quimper vers 1773 dans la Loge « La Parfaite Union de Quimper ». Sa signature apparaît sur le règlement de la Loge.

 

Source : Dictionnaire des Marins Francs-Maçons Loge de recherche Lapérouse Editions SPM Kronos. 

FRANCS - MACONS DE LA MER- XVI - Lapérouse La Baie du Massacre
FRANCS - MACONS DE LA MER- XVI - Lapérouse La Baie du Massacre
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D
Merci Jean-François de ces témoignages. Daniel
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