FRANCS-MACONS DE LA MER – XVII – Lapérouse l’Ultime Escale.
Lapérouse parvint le 24 Janvier en vue de Botany Bay, il fut surpris d’y trouver une flottille Anglaise commandée par le Capitaine Philipp avec à bord quelques 700 forçats hommes et femmes.
Les anglais cherchaient à installer une petite colonie, mais les aborigènes n’étaient guère enchantés. Port Jackson découvert par le Capitaine Cook semblait propice à cette installation.
Lapérouse écrit :
« Un lieutenant et un midshipman anglais furent envoyés à mon bord par le Capitaine Hunter commandant la frégate du Roi d’Angleterre ‘le Sirius’, et ils m’offrirent de sa part tous les services qui dépendaient de lui hormis des vivres, des munitions, des voiles (…) leurs compliments se bornait à des vœux pour le succès ultérieur de notre voyage »
La Boussole et l’Astrolabe restèrent six semaines à Botany Bay, les conditions de vie n’étaient pas idéales dans cette partie de l’Australie. Le Père Receveur en fut victime. Pourtant Lapérouse fit preuve d’optimisme en écrivant à de Castries :
« Monseigneur, lorsque cette lettre vous parviendra, je me flatte que vous aurez reçu le journal de ma navigation depuis Manille jusqu’au Kamtchatka, que j’ai eu l’honneur de vous adresser par Monsieur de Lesseps, parti pour Paris du havre de Saint Pierre et Saint Paul le 1er octobre 1787.
Cette partie de la campagne, la plus difficile sans doute, dans des parages absolument nouveaux aux navigateurs, a été cependant la seule où nous n’ayons éprouvé aucun malheur, et le désastre les plus affreux nous attendait dans l’hémisphère sud. Je ne pourrais que répéter ici ce que vous lirez avec plus de détails dans mon journal.
Quoique cet événement eût diminué de beaucoup l’équipage des deux frégates, je crus ne rien devoir changer au plan de ma navigation ultérieure ; mais j’ai été obliger d’explorer plus rapidement différentes îles intéressantes de la mer du sud, afin d’avoir le temps de construire deux chaloupes à Botany Bay, et pouvoir reconnaître les principaux points indiqués dans mes instructions avant le changement de mousson qui rendrait cette exploration impossible. »
Lapérouse minimise l’état de santé de l’équipage qui n’était pas au mieux. Deux siècles plus tard le médecin Général de la Marine Adrien Carré écrit sur les équipages des deux frégates :
« Ils étaient fatigués par ces longues navigations, le régime fatalement déficient en vitamine C provoquait, même sans l’apparition du grand scorbut, un affaiblissement grandissant. Les chocs moraux, la mort d’officiers et hommes à la Baie des Français, le massacre aux Samoa (…) avaient diminué le nombre de bras disponibles. Lapérouse avait lui même écrit à sa femme qu’à son retour elle trouverait en lui un vieillard édenté. »
Adrien Carré écrit encore :
« L’expédition n’avait pu trouver en Australie les vivres frais nécessaires à une relative remise en état des marins. »
C’est donc dans ses conditions que les frégates affrontèrent une tempête et Vanikoro.
Avant de lever l’ancre Lapérouse écrit sa dernière lettre à l’intention du ministre de la Marine, il expose son plan pour la dernière partie de son voyage :
« Qui sera je crois le plus considérable qu’ait jamais fait aucun navigateur, au moins pour le développement de la route. Il me reste encore des choses bien intéressantes à faire, des peuples bien méchants à visiter. Je ne réponds pas de ne pas leur tirer quelques coups de canons, car je suis bien convaincu que la crainte seule peut arrêter l’effet de leurs mauvaises intentions (…)
Je remonterai aux îles des amis (Tonga) et ferai absolument tout ce qui m’est enjoint par mes instructions relativement à la partie méridionale de la Nouvelle Calédonie, à l’île de Santa Cruz de Mendana, à la côte sud de la terre des Arsacides de Surville, et à la terre de Louisiade de Bougainville, en cherchant à connaître si cette dernière fait partie de la Nouvelle-Guinée, ou si elle en est séparée. Je passerai, à la fin juillet 1788 entre la Nouvelle-Guinée et la Nouvelle-Hollande, par un autre canal que celui de l’Endeavour (le navire du Capitaine Cook), si toutefois il en existe un.
Je visiterai pendant le mois de septembre et une partie d’octobre le golfe de Carpentarie, et toute la côte occidentale de la Nouvelle-Hollanda jusqu’à la terre de Diemen (Tasmanie) ; mais de manière, cependant, qu’il me soit possible de remonter au nord, assez tôt pour arriver au commencement de décembre 1788 à l’île de France »
C’est la dernière lettre de Lapérouse. Début mars les deux frégates quittent Botany Bay. On n’eut plus de leurs nouvelles.
A suivre….. Le bilan de ces deux ans et demi de voyage.
JFG
Étiquette et Source : Lapérouse autour du Monde Edition de Conti.
Convicts (Forçats) à Botany Bay, détail de carte.
Franc-Maçon de la Mer.
James Cook (1728-1779) le célèbre capitaine ne fût probablement pas Maçon. Certains affirment qu’il avait été initié par la Lodge of industry N° 186, cette loge fut fondée neuf ans après sa mort. Des articles parus dans New Age Magazine de juillet et Août 1968, et Knight Templars Magazine de mars et avril 1975, ont affirmés qu’il était membre de la GLUA, mais ceci a été formellement nié par John Hamill, bibliothécaire de cette dernière, le 20 février 1980.
Le cas de Cook est illustre la tendance populaire à vouloir faire de certains hommes célèbres comme Napoléon ou le Capitaine Bligh commandant du HMS Bounty, des Francs-Maçons.
Il faut néanmoins souligner que selon Roy Clemens qui cite J-C Beaglehole, auteur de The Life of Capitaine James Cook, des officiers de la dernière expédition de Cook ont organisé une réunion Maçonnique à bord, à Petropavlosk en 1779,après le décès de l’explorateur.
JFG
Source : Dictionnaire des Marins Francs-Maçons Travaux de recherche de la Loge maritime LA PEROUSE. Éditions SPM Kronos.