LES FRANCS - MACONS DE LA MER –XXII- Lapérouse Enquête à VANIKORO.
En septembre 1827 Dillon aborde les côtes de Vanikoro, le centre de l’île est impénétrable. En quelques jours il récolte quantité d’objets. Sur l’histoire les habitants de l’île se contredisent, ces deux interprètes, le prussien Martin Bushart et un Tikopien ne maîtrise qu’imparfaitement la langue.
Les objets marquants collectés furent : un chandelier avec les armoiries des Collignon, dont un des membres était sur la Boussole en qualité de botaniste. Ainsi qu’une cloche portant une croix flanquée de St Jean Baptiste et de la Sainte famille avec l’inscription Bazin m’a fait.
Le récit le plus convaincant fut donné par un chef du village de Dennemah :
« Il y a longtemps les habitants de cette île, sortant un matin de leurs maisons, aperçurent une partie de vaisseau sur le récif en face de paiou. Il y demeura jusqu’à ce que, vers le milieu du jour, la mer acheva de la mettre en pièce. De grandes portions de ses débris flottèrent le long de la Côte. (…)
Quatre hommes s’échappèrent et prirent terre près d’ici. Nous allions les tuer, les prenants pour des esprits malfaisants, quand ils firent présent de quelque chose à notre chef qui leur sauva la vie.
Ils résidèrent quelques temps parmi nous après quoi ils allèrent rejoindre leurs compagnons à Paliou. Là, ils bâtirent un petit vaisseau et s’en allèrent dedans.
Les objets que nous vendons proviennent du vaisseau qui échoua sur ce récif.(…) Nous ne tuâmes aucun des hommes du vaisseau ; mais il vient à la Côte plusieurs cadavres qui avaient les jambes et le bras mutilés par les requins. Dans la même nuit un autre vaisseau toucha un récif près de Whanou et coula à fond.
Il y eut plusieurs hommes qui se sauvèrent. Ils bâtirent un petit vaisseau et partirent cinq lunes après (…) Deux hommes blancs restèrent après le départ de leurs compagnons. (…) Le premier mourût il y a trois ans. Une demi année après, le chef du canton où résidait l’homme blanc fût obligé de s’enfuir de l’île et l’homme blanc est parti avec lui.
Les seuls blancs que les habitants de l’île aient jamais vus sont, premièrement, les gens des vaisseaux naufragés, puis ceux que nous voyons aujourd’hui. »
Dillon quitta Vanikoro, chargé d’objets achetés aux insulaires, et fit le tour des îles proches, dans l’espoir d’y trouver le marin survivant de l’expédition Lapérouse mais ce fût en vain….
A suivre l’Astrolabe de Dumont d’Urville….
Source et Étiquette : Lapérouse Voyage autour du Monde Edition de Conti.
Charles, Alexandre, Léon DURAND de LINOIS. Né à Brest le 27 janvier 1761, il entre comme volontaire dans la marine le 1er avril 1776. Il participe à la guerre d’indépendance américaine, à bord du bien aimé, du Scipion, du Diadème. Commandant de l’Épervier en 1794, il fût fait prisonnier par les anglais pendant 9 mois. En 1795 dans les combats de Groix il fût à nouveau capturé. Il participe à la tentative de débarquement en Irlande. Chef d’état major de l’armée navale du ponant en 1799. Puis chef d’état major de l’armée navale en méditerranée en 1800, chef des forces navales de l’océan indien entre 1803 et 1806. Capturé par les anglais en 1806 et libéré en 1814. Il fût créé Comte de l’empire par Napoléon en 1810, nommé gouverneur de la Guadeloupe en 1814, rallié à Napoléon pendant les cent jours, traduit en justice puis acquitté. Mis à la retraite en 1816 il décède à Versailles le 2 décembre 1848.
Il laisse derrière lui une réputation de marin courageux, prompt dans ses décisions.
Il avait été initié à bord de l’Atalante en 1791 par son commandant Louis Bolle, membre de la Loge la Marine Brestoise, affilié et régularisé à La Triple Espérance en l’Ile de France ; il s’affilia le 15 juillet 1797 aux Élus de Sully de Brest.
JFG
Sources : Dictionnaire des marins Francs-Maçons Travaux de recherche de la Loge LA PEROUSE. Editions SPM KRONOS.