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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
Les Dictionnaires
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Les Dictionnaires

Dictionnaire de l'Inutile.

 

Zoé

 

C’est par un curieux hasard du langage et de l’orthographe que ce dictionnaire (inutile) se termine par le commencement de tout, la vie.

 

En zoologie, la zoé est la forme larvaire des crustacés décapodes ce qui, en soit, n’est guère excitant, certes. Mais qui le devient un peu plus lorsque l’on apprend que notre larve tient son nom du grec ancien  zoê qui signifiait la vie, la vie au sens biologique, animal. Cependant les grecs avaient un autre mot qui parlait aussi de la vie : bios. Et cette vie là s’appliquait plus précisément à la spécificité de l’humain, sa nature ontologique dirait un philosophe.  

 

Toutefois depuis que ces deux concepts existent, ou coexistent plutôt d’ailleurs, il semble que la frontière entre les deux ne cesse de bouger au gré des siècles, des modes, des terreurs que nous devons affronter. Cette frontière-fracture est tectonique, elle est profonde et ses soubresauts sont souvent violents. Elle est le lieu d’affrontements idéologiques où chacun des protagonistes se place irrémédiablement d’un côté de la vérité en agonissant l’autre qui devient, le temps d’un combat, le mal absolu, le diable peut-être.

 

Il en va ainsi de ces débats pudiquement dits « de société » comme la peine de mort ou l’avortement naguère, le clonage ou la fin de vie aujourd’hui. A chaque fois les arguments des uns et des autres se figent dans une approche de la vie qui tient soit de la zoê, soit de la bios, mais qui rarement empruntent le chemin qui les partage.  

 

Cependant il y a sans doute un peu plus qu’une différentiation entre l’inné et l’acquis qui sépare ces deux approches a priori antinomiques de l’humain. Bien sûr, zoê représente plutôt ce que je suis, alors que bios traduit sans doute mieux qui je suis, voire qui je suis devenu, ce qui ne simplifie pas le problème.

 

Mais la distinction des mots nous transmet également une différenciation bien plus ancienne, presque archaïque, celle qui marque l’ensemble du monde adamique. Elle nous parle de la chute d’Adam et de cette fracture entre la nature et la culture que depuis lors  nous tentons vainement de résorber, dans la douleur.

 

Or, pour qui ne veut renier ni son origine première ni ses propres errements, c’est dans cette tension que nous réussirons, peut-être, à grandir.

 

Théodore Neville. Dictionnaire Inutile.

 

Ainsi se termine  temporairement je l’espère ce parcours du Dictionnaire inutile, qui a  enrichi notre savoir, mais surtout déposé les mots sur le chemin de notre Connaissance. Rassembler les mots qui sont épars. L’ami Théodore Neville, inconnu de certains, mais reconnu comme tel par d’autres, a suscité notre imaginaire, sa plume précise sans être toutefois acérée à permis bien souvent de donner du concret aux mots qui sans lui seraient restés endormis au fond d’une bibliothèque fût elle plaisante à regarder. Ouvrir un livre, rechercher la quintessence des mots, est un parcours initiatique. Celui qui lit et médite avance à l’intérieur de lui même et se régénère peu à peu en oubliant, ce qui lui paraissait avant incontournable. Merci à Théodore de nous avoir ouvert son Dictionnaire inutile et bien sûr son Cœur au cours de ces promenades linguistiques dominicales.

 

JFG. 

 

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