La modification du code du travail a agité l’ensemble du monde politique et les corps intermédiaires à propos de « l’organisation » du travail. Le travail est apparu comme une contrainte pour ceux qui en ont, et pourtant tous les chômeurs vous diront que pour eux c’est le rêve d’une réhabilitation sociale, familiale, un sens pour leur vie.
Les batailles partisanes, les crispations pour garder des acquis corporatistes ou défendre des privilèges parfois d’un autre âge, apparaissent pour eux sans intérêt. Nos frères chômeurs souhaitent simplement pouvoir travailler pour retrouver leur dignité et le devoir de ceux qui nous gouvernent est de répondre à cette attente. Mais il plus facile dans ce cas de connaître son devoir que de le faire.
Dans tous ces débats, l’esprit du compagnonnage a été cruellement absent, cela interroge, le retour de quelques opératifs est souhaitable.
Je vous livre cette prière d’un autre âge transmise par un Frère lecteur, elle donne du sens au mot Travail.
« GLOIRE AU TRAVAIL. »
Ce texte est une prière anonyme écrite par un Bâtisseur de cathédrales du XIIe siècle.
Apprends-moi, Grand Architecte de l’Univers, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler & à bien l’employer sans rien en perdre.
Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge. Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l’oeuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité & la ferveur, le zèle & la paix. Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible. Aide-moi au coeur du labeur à tenir serré le fil de l’attention. Et surtout comble Toi-même les vides de mon oeuvre ::
Grand Architecte de l’Univers, dans tout le labeur de mes mains laisse une grâce de Toi pour parler aux autres & un défaut de moi pour me parler à moi-même. Garde en moi l’espérance de la perfection, sans quoi je perdrais coeur. Garde-moi dans l’impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d’orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal & quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien ::
Grand Architecte de l’Univers, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain sauf là où il y a travail. Et que tout travail est vide sauf là où il y a amour. Et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même & aux autres & à Toi ::
Grand Architecte de l’Univers, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras & toutes mes forces. Rappelle-moi que l’ouvrage de mes mains t’appartient & qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant.
Que si je fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne.
Que si je fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe je fanerai le soir. Mais si je fais pour l’amour du bien, je demeurerai dans le bien.
Et le temps de faire bien & à ta gloire, c’est tout de suite :: Amen ::
Le billet de Nicole Ferroni : "Au ministère du Travail, apparamment, il y a du boulot"
Le billet d'humeur de Nicole Ferroni dans le 7/9, l'invité était Francois Rebsamen (8h55 - 4 Mars 2015) Retrouvez tous les billets de Nicole Ferroni sur www.franceinter.fr