Dans un premier temps, nous avons tentés de cerner le vocable de l’identité nationale. Des contradictions et différentes interprétations sont apparues.
Pour certains, l’identité nationale est contraire à l’idée de fraternité et aux valeurs maçonniques elle serait responsable de la xénophobie et du patriotisme, se pose aussi la question de savoir s’il faut résonner France ou Europe.
Dans ce cas nous ne parlons plus d’universalisme, nous restreignons ce concept à un territoire géographique, intégrant ainsi diverses sources « culturo-nationales » et la notion de nation universelle devient un mythe, les groupes de pensées étant formés et structurés par l’origine physique des individus qui les composent.
Ces groupes doivent ils être des émanations d’individus se reconnaissant d’une même origine ? Alors dans ce cas, oui il y a exclusion notamment dans les moments de crises sociales, financières ou autre ; nous pouvons le cerner par la création d’institutions telle qu’un ministère de l’intégration et de l’immigration.
Pour d’autre l’identité nationale c’est le sentiment d’appartenance à des concepts, à des valeurs défendus sur un territoire donné, par exemple l’émigration importante vers les Etats-Unis et dans des proportions moindres vers la France. Ou sont mes pieds, mes ancrages anciens ou nouveaux sont ou seront mes racines physiques et mes bases. Aucun Homme ne peut vivre sans elles, sans cet enracinement l’Homme est rien.
La richesse de cette identité là est celle de l’universalisme de l’apport des cultures et des différences, ce n’est pas parce qu’on adhère à une nation que le culturalisme de chacun doit être nié ; au contraire en restant fier des apports multiples, en sachant les reconnaître et les valoriser.
Partout les peuples ont des sentiments d’appartenance, c’est la valeur refuge de chacun, l’individu s’y réfère mais veut aussi s’en démarquer, trouver et affirmer sa différence. L’identité nationale c’est aussi le rassemblement volontaire d’Hommes autour de valeurs qui pourraient être universelles, mais auront elles le même sens, la même interprétation partout dans le monde.
La Démocratie, la liberté individuelle et collective, le libre choix de ses croyances, la laïcité, ses choix vie, l’égalité, la fraternité la solidarité etc …, ces valeurs auxquels nous attachons tant d’importance et que nous défendons en FM sont justement celles pour lesquelles nombre d’hommes et de femmes sont venus en France, pour cette nation pays des droits de l’Homme et défenseurs des diversités dans l’union.
L’identité qui doit intéresser un Maçon, un profane ou un homme politique c’est la citoyenneté. Ce qui est contraire à la notion d’identité nationale, c’est la patrie référence à une exclusive territoriale et culturelle. Celle-ci est par essence contradictoire avec la pensée universelle. Cette dernière est par nature une ouverture aux valeurs communes.
Les valeurs Maçonniques s’ancrent dans des racines grecques, judéo-chrétiennes, dans l’humanisme diffusé fortement depuis le siècle des Lumières. Elles énoncent la liberté absolue de consciences et nous propose une méthode qui pourrait être universelle, l’union dans la diversité et non l’unité dans la conformité.
Si les valeurs Maçonniques sont héritées et choisies ont elles réellement une notion d’universalité. Les constitutions d’Anderson, texte considéré comme la loi fondamentale de la Franc-Maçonnerie universelle ne sont pas regardées et appliquées de la même manière par tous les FM. " Ces valeurs, que sont la liberté absolue de conscience, de pensée, la tolérance et la compréhension mutuelle, l¹étude de la morale et l’honneur fait au travail tant intellectuel que manuel ; sont inaliénables atemporelles et partagées par tous.
Par contre des approches différentes sont apparues pour certaines de ces valeurs, la croyance en Dieu et en l¹immortalité de l¹âme par exemple, c’est ce qui différencie, entre autres, les obédiences les unes des autres. La question se pose donc de savoir si les valeurs Maçonnique sont évolutives, sous quelles limites et sous combien de temps.
Les valeurs inaliénables évoquées plus haut, doivent être encore plus ancrées, elles sont les repaires qui nous permettent justement de nous poser les bonnes questions, les réelles réflexions de fonds sur nous, sur notre identité et sur nos futures évolutions. La pratique de l¹écoute, la volonté de ne pas juger l¹autre et sa pensée, la défense de la laïcité, la conservation des langues, des différences culturelles nous permettent de faire évoluer positivement la notion d’identité nationale et dans un avenir, la création aussi d¹une identité européenne ; étage supérieur pour la réalisation réelle d¹une identité Humaine, notamment au sens de l’article 1 de notre constitution : travailler à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité.
J’ai dit
Texte Source sur le Blog RL FRANCOIS RAKOCZY II de Budapest.
francoisrakoczi2.over-blog.com/2015/10/le-scarabee.html
Cette réflexion sur l’identité Nationale est un sujet chaud, très chaud. Il oblige à une réflexion approfondie. L’identité Nationale est ce qui fonde une Nation avec des valeurs communes, des traditions communes, une langue, une histoire partagée.
La question de « l’identité » est elle même universelle se définir par rapport à autrui où que l’on soit dans le monde, cela prend une acuité particulière en Europe où les frontières ont disparues. Peut on dans ce cas revendiquer une identité Nationale qui ne soit pas une identité Européenne ?
L’identité doit t’elle être Nationale et unique et que faire des minorités de plus en plus vivaces Corse, Bretonne, Catalane, Basque, Occitane, Alsacienne etc…. qui revendiquent aussi une identité ?
L’actualité démontre que ces minorités malgré la centralisation politique et administrative ne sont plus désuètes. Devons nous revendiquer nos singularités, nos appartenances ou devons nous nous diluer dans le grand bain de l’uniformisation, de la mondialisation ? L’universel est t’il destructeur de nos singularités, sur l’autel du consumérisme ?
Y a t’il une contradiction, une opposition entre le concept de Nation et un empire Universel pour l’humanité.
Le Franc-Maçon adepte de l’Universel, n’aurait pas d’identité Nationale, ni de singularité, si en plus il est Catalan, Breton etc…. Pour le Franc-Maçon ce sont les « Valeurs qui doivent êtres universelles. » placer l’humain, libre et de bonnes mœurs au centre, continuer d’affirmer que l’on s’enrichit de nos différences et l’on s’améliore par la pratique du bien.
L’identité est unité, cette unité se réalise dans le multiple, le chemin de l’identité est de réunir ce qui est épars.
Il n’y a donc pas de contradiction, ni d’incompatibilité entre Identité Nationale et les Identités particulières.
La difficulté est de définir ce que l’on met dans l’identité Nationale et si elle est exclusive (donc qu’elle exclue plus quelle ne rassemble.) Si l’on veut être pragmatique elle ne peut rejeter les particularismes et les singularités dans leur totalité. Preuves en sont faites par les statuts particuliers accordés aux Corses et de manière moindre aux Bretons. (On se demande d’ailleurs pourquoi un traitement différent pour les Bretons qui sont 4 365 000 Loire Atlantique compris, statistiques de 2007 et qui sont à l’origine de 10% de la population française. Alors que les Corses sont 305 000 statistiques de 2012 ! Pas d’efforts particulier de la Nation pour le développement de la Langue Bretonne, alors que notre premier ministre d’origine Catalane se fend d’un discours en langue catalane d’une heure et demie à Barcelone.)
Nationalisme et Universalisme ne sont pas faciles à accorder, ils peuvent se retrouver néanmoins dans une maison commune pour une pratique Universelle du bien, du beau, du juste.
L’Identité Nationale doit prendre la forme d’un contrat social librement accepté par tous et dans lequel tous se retrouvent. Et ceux qui s’en écartent doivent êtres sanctionnés, jusqu’à l’exclusion pour non respect du contrat.
Ou cela peut se compliquer, c’est dans la hiérarchie de ces identités suis-je d’abord Corse ou Breton et ensuite Français, puis Européen. Le problème en fait ne se pose que pour les minorités. Et dans la mesure ou elles sont admises dans la communauté Nationale et quelles l’ont acceptés librement, le problème ne se pose plus si l’on respecte leurs traditions au premier desquelles figure la langue ; vouloir réduire les minorités au silence, à l’oubli, au folklore est une forme de dictature intellectuelle.
Ce sont les peuples qui fondent les états et les Nations et non l’inverse.
Affirmer une identité Nationale, une communauté Nationale n’exclu pas une appartenance conjointe à une identité particulière. L’identité Nationale doit être un espace ou se retrouvent toutes les minorités qui doivent accepter toutes les règles de cette communauté Nationale, c’est le respect de la devise Républicaine de Liberté, d’Égalité et de Fraternité qui fonde le contrat social et les citoyens.
Je pense à l’un des Frères de ma Loge Japonais qui réside en France depuis de nombreuses années, il a opté pour la Nationalité Française, il a perdu au sens administratif sa nationalité Japonaise. Au Japon il n’y a pas de bi nationalité, il faut choisir. Mais il reste Japonais d’origine, de tradition, de culture, de langue.
Mais il est aussi Français, Breton, Européen, citoyen du monde Franc-maçon il a réuni ce qui est épars, membre de notre Loge il l’enrichit de ses différences et regarde avec nous dans la direction d’où vient la Lumière.
Ce sont donc bien les valeurs qui sont universelles au delà des Nations pour le Franc-Maçon.
Je n’ai bien sûr pas tout dit sur ce vaste sujet et donné une modeste contribution, que la parole circule….
JFG.