A la remarque récurrente de mes Frères : « ceux qui me sont proches me dise que j’ai changé depuis que je suis Franc-maçon.» Il s’agit bien là de changement et non de mouvement.
LE MOUVEMENT.
De mouvoir, du latin movere, remuer, bouger. Si par le passé ce verbe signifiait faire du mal, ou causer un mal, sa signification s’est transformée avec le temps d’une attitude passive en une attitude active : se mettre en marche. Ainsi naît le mouvement, mouvement des troupes, tremblement de terre, les mouvements qu’ils soient littéraires ou révolutionnaires sont donc à minima des agitations du corps ou de l’esprit. Ils sont actions et ont ce côté martial, qui incite à les considérer avec précaution, la mobilité constante n’est pas obligatoirement facteur de changement et ne peut se suffire à elle-même. Le mouvement serait donc à l’origine plus physique que moral, dans l’absence de mouvement ont voit la mort. Mais le mouvement n’est pas pour autant changement. L’on peut se mettre en mouvement sans rien changer à ses habitudes, à ses convictions, ses acquis. Le changement doit donc précéder le mouvement afin que ce dernier soit efficace.
C’est bien le désir de changement qui mène le profane a frapper à la porte du Temple, c’est soit le fruit d’une longue réflexion, ou d’une intuition que certains appellerons hasard.
LE CHANGEMENT.
Ce changement du verbe changer, du latin cambiare ou cambire troquer, échanger qui a progressivement remplacé le verbe muer, du latin mutare. C’est bien là la source du changement une véritable mue, rester soi-même en se transformant, se régénérant non pas seulement revêtu d’une nouvelle peau ou affublé d’un nouveau masque, mais changer de manière plus profonde. Ainsi le changement ne peut être que progressif, volontaire ; c’est la volonté de changement.
Le changement de domicile est le début d’une nouvelle vie, je pars avec mes meilleurs meubles, mes meilleurs souvenirs, je fais le tri pour garder l’essentiel. Le changement est espérance et joie. Le mouvement accompagne le changement, nous sommes tout au long de notre vie en perpétuel changement. Mais le changement c’est aussi fidélité à ce que nous sommes. Le changement n’est donc ni immobilisme, ni agitation, il est une mue constante, assumée, voulue, il est force et joie. C’est un optimisme actif, les ressources de l’homme sont incommensurables.
Jacques Attali dans son livre Vivement après demain ! Propose des changements.
- l’instruction dans les écoles de l’altruisme, de la tolérance, de la loyauté.
- La création d’une instance mondiale regroupant de jeunes hommes et femmes de moins de 30 ans, qui donneront leur avis sur toutes les décisions internationales et leurs conséquences pour les générations futures.
- Enfin un tribunal de l’environnement.
Nous Francs-Maçons qui déclarent avoir changé pourraient eux aussi réunir dans une instance pluri obédientielle les plus jeunes d’entre eux, pour dire , faire savoir ce qu’ils veulent pour le monde futur qu’ils ambitionnent de changer.
JFG.