Mardi 18 janvier suite à la lecture de l’article de Françis Moray dans le dernier numéro de FM, je publiais sur le Blog une réaction concernant l’influence des Jésuites sur la Franc-Maçonnerie en Bretagne. Cela a provoqué quelques réactions. Je vous faire part de celle d’un lecteur érudit qui a travaillé sur le sujet avec plus de profondeur.
Juste un petit complément sur les jésuites en Bretagne. l’article de Francis Moray s’appuie probablement sur l’un des mes mémoires qui est bien évidemment plus étayé et long que l’article. Il portait sur l’influence paradoxale des jésuites bretons sur la résurgence moderne de certaines pratiques spiritualistes issues de cultes anciens, comme la FM de la pierre, celle du bois, le néo-druidisme, etc. Il est certain que des rénovateurs de ces derniers au XVIIe siècle (comme John Aubrey, l’inventeur de Stonehenge), avaient connaissance des travaux de Maunoir et se sont appuyés dessus pour dire que d’anciennes pratiques ont perduré. Ce n’est donc pas une influence directe, car les jésuites comme Maunoir et Le Nobletz étaient leurs adversaires résolus, mais indirects. Mais elle est attestée jusqu’à aujourd’hui. Ensuite, l’influence n’est pas doctrinale à mon sens, bien évidemment, mais méthodologique, notamment à travers les techniques pédagogiques, au premier rang desquelles, les taolennou. Enfin, par rapport au livre d’André (KERVELLA), il n’a effectivement pas évoqué d’influence jésuite qu’il n’avait pas étudiée. Mais j’en ai discuté avec lui et ne dit pas que c’est faux. En fait, à la lecture de son ouvrage (qui ressort largement modifié et étoffé prochainement) et aussi à l’aune de mes propres recherches dans les archives, j’ai remarqué qu’un très grand nombre pour ne pas dire tous ceux qui vont être des maçons marquants des débuts de la FM en Bretagne sont passés par les collèges jésuites de Quimper, puis de Brest (de Rennes aussi, mais je me concentrais essentiellement sur la Basse-Bretagne). Ce n’est ni totalement étonnant (car, à l’époque, c’étaient essentiellement cette petite bourgeoisie commerçante qui les fréquentaient ; la noblesse fuyait ces fabriques de “paresseux”, de “lâches” et d’”ergoteurs”) ni vain (car on sait à quel point la pédagogie – et encore une fois ni la doctrine ni l’idéologie-pouvait marquer et modeler les êtres).
Ainsi l’on toujours intérêt a étayer ses articles qui se veulent de fonds dans un bimensuel de références précises. Sachant que seul l’on ne peut rien.
Pour avoir moi même fréquenté si j’ose dire les Jésuites dans ma jeunesse, j’éprouve néanmoins quelques difficultés a rapprocher leurs méthodes éducatives teintées de dogmatisme, à l’éveil de la conscience proposé par l’initiation Maçonnique. Comme tout n’est jamais blanc ou noir, je retiendrais des méthodes d’éducation des Jésuites leur aptitude a manier l’Équerre, leur ferme volonté de former des hommes justes pourvu qu’ils respectent le dogme. Les hommes formés suivant ces méthodes pédagogiques seront t’ils des hommes libres ? et de surcroit de bonnes mœurs encore faut t’il savoir ce que l’on entend par de bonnes mœurs ? Même le Pape (Jésuite) ne s’autorise pas à juger dans ce domaine (référence à l'homosexualité). Ce qui va dans le sens de notre lecteur, méthode pédagogique similaire entre les Francs-Maçons et les Jésuites peut être, mais pas plus.