La Mort ce n’est pas vendeur, vous ne la trouverez pas en tête de gondole de votre supermarché habituel. Vous y serez confronté dès vos premiers pas en Franc-Maçonnerie, dans cette caverne initiatique, elle est là pour provoquer un choc, comme une mort brutale avec sa faux, mais aussi lente, avec l’écoulement grain après grain du sablier de la vie.
Ce que l’on refusait de voir hier est soudain devant nos yeux. La philosophie rejoint ici l’initiation Maçonnique par l’apprentissage de la mort, mais aussi d’une vie bonne nouvelle. La Franc-Maçonnerie cette propédeutique, se transforme dans cette caverne en une maïeutique propice à l’accouchement de l’esprit.
Dans cette caverne sombre ou l’encre de la vie coule au bout de la plume qui retrace sur le papier le bilan de l’existence d’avant. Quand jaillit soudain la nouvelle Lumière le chant du coq tourné vers l’est. Le grain posé dans la coupelle attend que l’eau purificatrice le fasse renaître.
Ainsi la Vie et la mort se mêlent. La vie cette mort lente, la mort cette porte ouverte vers la vie, l’initiation, succession de morts et renaissances, de régénérations.
Les morts symboliques sont des joies qu’il faut mériter, non pas avec le fol espoir, à ce dernier il manque le suffixe de l’espérance qui participe du présent. Certains esprits chagrins soutiendrons que l’espérance mène à l’espoir et qu’elle empêche la vie harmonieuse, comme une insatisfaction permanente ; c'est vrai si l’on oublie pas d’y associer la foi et la charité.
L’espoir est futur il s’incarne si j’ose dire dans les religions, il est respectable et pas incompatible avec l’espérance qui se vit au présent.
Le Franc-Maçon cherche sa vraie vie et « mérite sa mort » symbolique, come le disait Jean-Roger Caussimon.
JF.
NE CHANTEZ PAS LA MORT
Texte de Jean-Roger Caussimon
Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est dit
Les gens du "show-business" vous prédiront le "bide"
C'est un sujet tabou... Pour poète maudit
La Mort!
La Mort!
Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Il semble que la Mort est la soeur de l'amour
La Mort qui nous attend, l'amour que l'on appelle
Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours
La Mort
La Mort...
La mienne n'aura pas, comme dans le Larousse
Un squelette, un linceul, dans la main une faux
Mais, fille de vingt ans à chevelure rousse
En voile de mariée, elle aura ce qu'il faut
La Mort
La Mort...
De grands yeux d'océan, une voix d'ingénue
Un sourire d'enfant sur des lèvres carmin
Douce, elle apaisera sur sa poitrine nue
Mes paupières brûlées, ma gueule en parchemin
La Mort
La Mort...
"Requiem" de Mozart et non "Danse Macabre"
(Pauvre valse musette au musée de Saint-Saëns!)
La Mort c'est la beauté, c'est l'éclair vif du sabre
C'est le doux penthotal de l'esprit et des sens
La Mort
La Mort...
Et n'allez pas confondre et l'effet et la cause
La Mort est délivrance, elle sait que le Temps
Quotidiennement nous vole quelque chose
La poignée de cheveux et l'ivoire des dents
La Mort
La Mort...
Elle est Euthanasie, la suprême infirmière
Elle survient, à temps, pour arrêter ce jeu
Près du soldat blessé dans la boue des rizières
Chez le vieillard glacé dans la chambre sans feu
La Mort
La Mort...
Le Temps, c'est le tic-tac monstrueux de la montre
La Mort, c'est l'infini dans son éternité
Mais qu'advient-il de ceux qui vont à sa rencontre?
La Mort...
La Mort?...