En visite en Israël Christophe Habas Grand Maître du GODF a donné une interview télévision à la chaine 124 News. Répondant aux questions de la journaliste sur la campagne présidentielle Française. Dans la ligne de la visite remarquée et unique en son genre d’un Président de la République en exercice au siège du GODF. Comme chaque Frère le sait pour avoir prêté serment, on ne parle pas de Politique et Religion en Franc-Maçonnerie, qui est un centre d’union Fraternelle.
Christophe Habas évoque donc avec la journaliste je le cite : « La déconnexion des politiques avec la réalité » et il rajoute : « lorsque l’on brigue la magistrature suprême, il faut être exemplaire, il faut être vertueux, ne pas se retrancher derrière une impunité, une immunité quelconque. » plus loin : « C’est l’image que donne François Fillon… »
Au moins les choses sont claires, pour le GODF chaque candidat doit passer au scanner de la vertu, de la Morale, de l’exemplarité. Tout est question d’appréciation mais je ne suis pas sûr, que nos trois derniers présidents passeraient l’épreuve sans difficultés, ce qui est d’ailleurs normal., l’homme n’est pas parfait mais perfectible.
Le philosophe André Comte Sponville lors de sa participation à une émission politique hebdomadaire sur France 5, a exposé son point de vue. Voir ci-dessous :
La vertu ne tient pas lieu de programme
Cette lamentable affaire pose une nouvelle fois le problème du rapport entre la morale et la politique. "Un homme politique se doit d'être irréprochable", proclamait naguère François Fillon. C'est en effet souhaitable. Mais qui peut garantir que ce soit toujours le cas? De quel droit pourrions-nous l'exiger? Autant vouloir être gouvernés par des saints… Sauf que ces derniers, à ce que je crois, auraient quelque peine à se faire élire. Et pour quelle politique? Et avec quelle part de succès ou d'échecs? La vertu ne tient pas lieu de programme, ni de compétence. La réciproque est vraie aussi: aucun programme, aucune compétence ne tient lieu de vertu.
Reste à savoir ce qu'on veut, à la tête de l'État: des individus moralement insoupçonnables, pour autant qu'il en existe, ou des dirigeants politiquement et économiquement efficaces? Les deux? C'est aussi souhaitable qu'improbable, tant tout être humain est imparfait, faillible, toujours décevant par quelque côté. "Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre", disait Hegel, ni, ajouterai-je, pour Le Canard enchaîné ou les chaînes d'information continue…
Souvenons-nous de l'affaire Strauss-Kahn. Lui aussi, avant que le scandale n'éclate, semblait promis à la victoire. Qu'il ait dû finalement renoncer, je ne le regrette pas. Mais cela ne nous dit rien sur ce que valait son programme, et guère sur le président qu'il aurait pu être.
Ne pas confondre politique et morale
Même chose, aujourd'hui, pour François Fillon. Est-il coupable ou non d'emplois fictifs, donc de détournements de fonds publics? A la justice de trancher. Mais cela ne nous en dira pas davantage sur le programme qu'il propose, ni sur le président qu'il ambitionnait de devenir.
Machiavel, plus lucide que Fillon et que ceux qui l'accablent aujourd'hui ou le célébraient hier (ce sont parfois les mêmes), a dit l'essentiel en une phrase: "Il n'est pas nécessaire que le Prince soit vertueux; il est nécessaire qu'il passe pour l'être". Éloge de l'hypocrisie? Non pas, puisqu'il est plus facile de passer pour vertueux quand on l'est en effet. Mais refus de confondre la morale et la politique.
Celle-là n'a affaire qu'à la pureté des intentions, toujours incertaine. Celle-ci qu'à l'efficacité des moyens. La première se juge aux fins qu'elle poursuit. La seconde, aux résultats qu'elle obtient. C'est pourquoi les deux sont nécessaires, sans jamais se réduire l'une à l'autre. Qu'un homme politique respecte la loi, on a raison de l'exiger. Mais ne comptez pas sur la vertu de tel ou tel pour sauver notre pays.
Cette analyse a le mérite de démentir ceux qui disent que les philosophes n’interviennent pas assez dans la vie de la Cité. Le Franc-Maçon quant à lui qui a fait serment de ne pas parler de politique et de religion apparaîtra à certains du moins ceux qui brandissent l’étendard de la morale comme un parjure, quand il prend parti, non pas à titre personnel dans le monde profane mais au nom de ses Frères ou de son obédience. C’est à mon sens l’expression d’un homme seul qui doit être prise en compte face à sa conscience, exprimer son opinion est respectable, toute opinion est recevable et n'engage que celui qui la donne c'est sa Liberté, est-ce l'opinion du GM ou celle de son obédience qui a été donnée lors de cette interview, si celle de son obédience je pense que les statuts de celle-ci ont été respectés. Tous les commentaires et contributions sont acceptés !
En la circonstance je pense qu'il faut tempérer ses propos et attendre les décisions judiciaires, la tempérance est bonne conseillère, il faut se garder de jeter la première pierre, je vous le dis les yeux dans les yeux.
JF.