La Franc-Maçonnerie accueille les hommes libres et de bonnes mœurs. Ma réflexion se porte aujourd’hui sur « la Liberté », les bonnes mœurs s’apprécient de manières différentes dans le temps et l’espace.
Il est sain de s’interroger sur ce qu’est la Liberté, notre Liberté. Chacun s’accorde qu’en société on ne peut être totalement libre, de ses actions, et que la démocratie est le régime qui fait la part la plus grande à cette Liberté qui constitue par ailleurs notre République. Le Franc-Maçon respectueux des représentants et des lois de son pays s’inscrit pleinement dans cette société Libre.
Notre liberté d’action ne peut donc exister que quand la loi est appliquée, on remarquera que par une dérive constante, le législateur produit des quantités de lois que je qualifierais ‘apaisantes’, comme pour soigner une fièvre brutale, sans se soucier de la cause de cette fièvre, une thérapie d’urgence, sans se soucier de la prévention et donc de la cause du mal. Et d’ailleurs l’on cesse rapidement le traitement, la loi n’étant pas appliquée, ce qui génère une perte de confiance, une peur de rechute qui mène aux solutions extrêmes. Ce qui bien sûr ne démontre nullement qu’il faut renoncer aux lois, mais que bien souvent il faut simplement appliquer avec rigueur celles qui existent.
A ce propos Locke disait : « Là où il n’y a pas de lois, il n’y a pas non plus de liberté. Car la Liberté consiste à être exempt de gène et de violence de la part d’autrui ce qui ne saurait se trouver où il n’y a point de lois. »
Notre Liberté reste cependant soumise à notre Volonté. Ainsi le Vénérable interrogeant le profane, initié en devenir dit : « Monsieur est-ce bien de votre libre et propre volonté que vous êtes ici ? » Le Vénérable est alors rassuré, c’est sans aucune contrainte que le candidat se présente, démonstration si besoin est que la Franc-Maçonnerie n’est pas une secte, il n’y a aucune contrainte physique ou morale sur les prétendants à l’initiation.
Le candidat quant à lui pensera être libre, mais sa liberté est soumise à sa propre volonté, Spinoza disait : « Les hommes se figurent êtres libres, parce qu’ils ont conscience de leurs volitions et de leurs désirs, et ne pensent pas, même en rêve, aux causes par lesquelles ils sont disposés à désirer et à vouloir, n’en n’ayant aucune connaissance. »
Cette volition est l’aboutissement d’un processus par lequel l’être humain, le profane en l’occurrence use de sa volonté, il agit en vue d’un résultat, il concrétise un choix, il est déterminé, il n’est pas là par hasard. Le candidat affirme là, la liberté de sa volonté, je suis libre de vouloir ce que je veux.
On pourrait compléter par : je veux ce que je veux, parce que je suis ce que je suis. Ainsi s’invite dans notre réflexion le principe ‘du libre arbitre’.
Le libre arbitre cette faculté de se déterminer par soi-même, c’est à dire la possibilité de se faire, de se construire soi-même, être capable de reconnaître, d’assimiler toutes les connaissances, tous les héritages, toutes les traditions qui font ce que nous sommes et d’en faire table rase, et sans y renoncer se reconstruire, avec sa libre volonté.
C’est peut être ce qui mène inconsciemment le candidat à frapper à la porte du temple, à la recherche de sa Liberté.
JF.