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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
LES VERTUS THEOLOGALES

LES VERTUS THEOLOGALES

VERTUS, MORALE ET POLITIQUE

 

Il y a 22 ans André Comte –Sponville écrivait dans son avant propos « Du petit traité des grandes vertus » : Si la vertu peut s’enseigner, comme je le crois, c’est plus par l’exemple que par les livres. »

Et en deuxième de couverture : « Des vertus, on en parle plus guère. Cela ne signifie pas que nous n’en n’ayons plus besoin, ni ne nous autorise à y renoncer. Mieux vaut enseigner les vertus, disait Spinoza, que condamner les vices : mieux vaut la joie que la tristesse, mieux vaut l’admiration que le mépris, mieux vaut l’exemple que la honte.

 

Il ne s’agit pas de donner des leçons de morale, mais d’aider chacun à devenir son propre maître, comme il convient, et son unique juge.

 

Dans quel but ? Pour être plus humain, plus fort, plus doux. Vertu c’est puissance, c’est excellence, c’est exigence. Les vertus sont nos valeurs morales, mais incarnées, autant que nous le pouvons, mais vécues en acte : toujours singulières, comme chacun d’entre nous, toujours plurielles, comme les faiblesses qu’elles combattent ou redressent. Il n’ y a pas de Bien en soi : le bien n’existe pas, il est à faire et c’est ce qu’on appelle les vertus. »

 

A l’époque on ne parlait sans doute guère des vertus dans la sphère politique Française, nous étions à la fin de la Présidence de François Mitterand, à la veille de la Présidence de Jacques Chirac, les Français étaient plus préoccupés par le chômage, leur niveau de vie que par la vertu de leurs dirigeants. Ils avaient constatés que vertu et morale politique n’étaient pas faciles à réunir et après tout ils apportaient leurs suffrages à un projet, à un programme.

 

Fuir le vice et pratiquer la Vertu, est un idéal de vie, de perfectionnement individuel. Pas un programme politique pour l’ensemble d’une population, pas une manière de gérer la société dans l’intérêt commun.

 

C’est sans doute dans la République de Platon que naît le besoin de Justice dans la cité ou plutôt que la Justice individuelle se transforme en justice collective. Notre conscience individuelle, notre tribunal intérieur est transposé dans la cité, il devient un tribunal du peuple, on glisse de la morale au moralisme. Le temple à la vertu, n’est plus notre temple intérieur, mais un temple de pierres consacré à la déesse raison, accessible à tous. Le danger de la dictature du bien guette. Qui peut prétendre être un parangon de vertu ?

Sur l’autel de la Vertu on sacrifiera comme dans la république de Platon jusqu’au poète sulfureux, pour ne garder que le poète moralisant, le plus austère, qui imitera pour nous le ton de l’honnête homme.

C’est le règne d’une pseudo vertu collective, porte ouverte non plus sur la dictature du bien, mais la dictature tout court.

 

La république de Platon est aristocratique par nature, elle donne la légitimité a des sages, qui gouvernent la cité, car ils sont les seuls a posséder les vertus cardinales de Sagesse, Courage, Tempérance et surtout de Justice, un rapt sur la démocratie par un petit nombre supposés vertueux, le retour de Robespierre !

 

Platon tire ce raisonnement par extension d’un principe individuelle, personnel au collectif : il y a en chaque homme une partie supérieure qui doit commander à la partie inférieure, cela est porteur de perfectionnement et d’espérance, mais est-ce transposable a l’universel sûrement, dans le domaine du spirituel, mais pour la politique ?

Platon dit la Cité serait harmonieuse : « Si les désirs de la foule des hommes de peu sont dominés par la sagesse du plus petit nombre des hommes vertueux. »

 

L’on discerne là le danger à vouloir faire de la vertu supposée de certains hommes, une aptitude a diriger la cité, et qui sera le juge de la vertu d’autrui ?

 

JF.

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J
Certes se servir de la Vertu comme justification pour jeter le bébé avec l'eau du bain relève d'une certaine hypocrisie. Je reste néanmoins persuadé que des hommes travaillent chaque jour à se perfectionner loin de la foule, humblement et modestement. Le propos de mon article est de mettre en lumière que la vertu ne peut se substituer à la Politique, et de danger d'être gouverné par une caste aristocratique de pseudo vertueux. Ne mettons pas trop en avant l'étendard de la vertu, qui à mon sens se cultive dans le silence de son coeur et non pas dans les salons ou l'on débat de la vertu de untel ou untel sans véritablement le connaître.
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C
Plagiant quelque peu cette malheureuse Mme Roland qui aurait dit en montant à l'échafaud :<br /> "liberté que de crimes on commet en ton nom"<br /> Je dirai:<br /> "Vertu, que d'hypocrisies on commet en le tien!"
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