Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
Oublier pour un instant, pour une respiration le désir de savoir, de comprendre toutes les complexités comme Dieu, la mort, le destin, la souffrance, l’éternité. Revenir à la simplicité de l’enfance ; voir ou revoir le blé qui se courbe et bruisse dans le vent de l’été, l’eau qui résonne en tombant sur feuilles du chêne centenaire, suivre du regard la fourmi qui s’affaire, contempler les rayons du soleil qui percent les nuages. Lâcher prise, être, être enfin en toute simplicité, être avec force, oublier le mépris, la colère, la vengeance pour accueillir le pardon qui apaise.
Renoncer à tout ou presque pour ne se consacrer qu’à l’Amour. Quand tout semble se défaire, se désagréger sous nos yeux, tourner notre regard vers l’horizon, puis lentement vers le ciel.
Ne plus rien espérer du mal extérieur et chercher sans relâche avec joie le bien qui vient de l’intérieur.
Au plus profond des ténèbres regarder, contempler les fleurs pour ce qu’elles sont simplement ; comme le dit merveilleusement Johannes Scheffler : « La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu’elle fleurit, n’a souci d’elle même, ne cherche pas si on la voit. »
La rose, est une autre narcisse, elle est sans questionnement. Le maître maçon dit : « je suis ce que je suis. »
Etty Hillesum cette jeune juive néerlandaise prise dans la tourmente l’horreur du nazisme, confrontée au mal absolu, dégradée, déchirée, humiliée, jetée comme un objet dans un train de marchandises direction Auschwitz, gazée, brulée à 29 ans mais debout, femme amoureuse, joyeuse, forte, fière, consciente, lumineuse. Sylvie Germain écrit à propos de cette femme d’exception:
JF.
Etty Hillesum a pris tôt conscience de la nécessité de commencer par se regarder soi-même sans la moindre complaisance, de ne pas se poster face aux « salauds » comme devant autant d’individus avec lesquels nous n’aurions absolument rien en commun, mais bien plutôt comme devant des miroirs grossissants de nos propres vices cachés, et latents. « La saloperie des autres est aussi pour nous. Et je ne vois pas d’autre solution vraiment aucune autre solution que de rentrer en soi-même et d’extirper de son âme toute cette pourriture. Je ne crois plus que nous puissions corriger quoique que ce soit dans le monde extérieur que nous n’ayons d’abord corrigé en nous. L’unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs. » (I,p102)
Non, pas ailleurs, pas en empruntant la voie trop facile d’un manichéisme réducteur : les bons d’un côté, les salauds de l’autre. Le malheur ne dispense pas d’un salutaire travail d’autocritique ; il rend même urgent le déchiffrage des zones ténébreuses, incultes, donc sauvages, que l’on porte au fond de soi et dont on ne mesure jamais suffisamment l’étendue et l’écoeurante vitalité.
Etty Hillesum par Sylvie Germain : Éditions Pygmalion.
A lumière de ces quelques lignes, la recherche intérieure voie de l’initiation maçonnique, devient une impérieuse nécessité pour donner du sens à notre vie et « être ». On ne peut s’empêcher de penser à nos Frères prisonniers qui dans l’ombre des antichambres de la mort, traçaient sur le sol la houppe dentelée, consacrant ainsi l’espace, le sol, qui allait bientôt accueillir leurs corps, mais permettre à leur âme, leur esprit de s’élever.
Bonjour,<br />
Oui, ne plus sans cesse s'offusquer du mal extérieur au point de perdre notre sérénité et notre bien-être, au point de devenir nous-même maladroit. Au point d’être aveugle ensuite sur nos propres défauts et nos propres fautes.<br />
Et donc essayer plutôt de se recentrer sur nous-même, de rechercher en nous le pardon et la fleur du bien pour retrouver notre joie intérieur, pour trouver une certaine harmonie intérieure et peut-être même y découvrir ou même redécouvrir une certaine Vérité.