Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
A la lettre L du dictionnaire de pédagogie et d’instruction de Ferdinand Buisson dont la première édition date de 1887, on trouve un nouveau mot Laïcité.
Les Francs-Maçons en particulier ceux qui sont Frères au Grand Orient de France, sont attachés à ce mot qui a fait débat et bien plus quand il a pris toute son ampleur lors de la loi de 1905.
Quelques 112 ans plus tard la seule prononciation de ce mot suscite de nouveaux débats. La laïcité est une particularité française, vue à l’extérieure de nos frontières elle interroge et étonne.
La laïcité, est indissociable de l’enseignement laïque par opposition à l’enseignement confessionnel, elle est également indissociable de notre république, elle est un de ses fondements.
Extrait du dictionnaire de 1887 de Ferdinand Buisson : « la laïcité ou la neutralité de l’école à tous les degrés n’est autre chose que l’application à l’école du régime qui a prévalu dans toutes nos institutions sociales. Nous sommes partis, comme la plupart des peuples, d’un état de choses qui consistait essentiellement dans la confusion de tous les pouvoirs et de tous les domaines, dans la subordination de toutes les autorités à une autorité unique, celle de la religion. »
Cela est incontestable il y a eu jusqu’à la révolution une confusion entre les autorités religieuses et politiques, la France était donc dirigée par un aigle à deux têtes.
Extrait du dictionnaire : « la grande idée, la notion fondamentale de l’état laïque, c’est à dire la délimitation profonde entre le temporel et le spirituel, est entrée dans nos mœurs de manière à n’en plus sortir. »
Jusqu’à la séparation de l’église et de l’état, extrait : « l’enseignement primaire public…restait essentiellement confessionnel, non seulement l’école devait donner un enseignement dogmatique formel, mais encore, et par une conséquence facile à prévoir, tout dans l’école, maîtres et élèves, programmes et méthodes, livres, règlements, était placé sous l’inspection ou sous la direction des autorités religieuses. »
Ferdinand Buisson écrivait encore à l’époque : « ce monopole est détruit et nous ne le regrettons. » Mais ‘en même temps’ suivant l’expression à la mode, il écrit aussi : « sans doute serait t’il souverainement injuste de ne pas rendre justice aux services rendus pendant des siècles par ces associations et par l’église qui les dirigeait. » « Si on avait à les défendre contre une condamnation sommaire et générales. »
Enfant moi même comme beaucoup d’entre nous de l’école ‘libre’ et de l’école laïque, je me garderais de tout anti cléricalisme désuet et ridicule,
J’ai eu de bons maîtres dans les deux écoles, et aussi de moins bons.
Ce qu’il faut défendre absolument dans notre période actuelle, c’est toutes les ingérences confessionnelles de toutes sortes, si minimes soient t’elles dans l’école, la sphère publique en général et surtout la politique.
Il est important que la lettre et l’esprit de la laïcité soient protégés.
JF.
Ferdinand Buisson : 1841-1932. Humaniste, Philosophe, homme politique. Cofondateur de la ligue des Droits de l’Homme.
Son dictionnaire vient d’être réédité dans la collection Bouquins.
Il a été directeur de l'Enseignement primaire en France. En 1905, il préside la commission parlementaire chargée de mettre en œuvre la séparation des Églises et de l'État. Il est également connu pour son combat en faveur d'un enseignement laïque à travers la Ligue de l'enseignement.