L’initiation est un chemin vers la connaissance de soi. Mais on ne se lève pas subitement un matin, même du pied gauche celui du côté du cœur, même si le ciel d’été est lumineux, même si nos rêves ont été peuplés d’étoiles, on ne lève pas instinctivement les yeux au ciel on regarde d’abord ou l’on pose ses pieds sur cette terre ou il y a tant à faire. Puis quand le miroir m’est tendu je regarde surpris l’inconnu qui est en face de moi et là subitement je cherche à le découvrir, le redécouvrir enlever le voile, faire tomber le masque, ce ne peut pas être tous les jours carnaval.
Alors commence ma véritable quête, le dépouillement dans la caverne, le contact avec les éléments, l’apprentissage de mon soi, la page est blanche il va falloir la remplir, la faux a coupé les herbes folles, le temps s’est écoulé dans le sablier, un vent de liberté souffle dans mon crâne. Je regarde plus haut je vois le coq tourné vers l’est qui chante, le soleil Lumière qui se lève. Une main inconnue saisit la mienne, le vide, le silence se fait en moi, je suis apprenti au nord.
JF.
La connaissance de soi s’acquiert dans la nudité, attentive à refuser toute pensée susceptible d’accueillir l’égoïsme et toutes ses manifestations. Indifférent à la louange comme aux injures, le connaissant marche seul dans un désert aride. Heureux des rencontres, il ne les sollicite point ; il n’a pas à être rassuré sur l’importance de sa démarche, aucun encouragement ne lui est nécessaire. La Lumière dont il entend l’appel lui suffit : le reste est bourdonnement.
Marie Madeleine Davy – La Connaissance de soi.
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Le nord du nord - Gilles Vigneault
Le nord du nord (1968) par Gilles Vigneault. -- Paroles -- Il était seul et marchait vers le nord du nord Théo m'a dit qu'il l'avait vu en revenant de ses collets Il l'avait aperçu très loin, p...
A LA RECHERCHE DU NORD
Paroles et musique par Gilles Vigneault (1968)
Il était seul et marchait vers le nord du nord
Théo m’a dit qu’il l’avait vu en revenant de ses collets
Il l’avait aperçu très loin par les plaines
Étant tout habillé en gris on aurait dit qu’il s’en allait
Droit au nord de la Montagne Bleu, ni chien, ni traîne…
Il s’en allait…
S’en allait-il poser des pièges?
Pour prendre qui? pour prendre quoi?
Sans traces de pas sur la neige
Allez lui demander pourquoi
Ce qui te ferait plaisir ici
C’est un bel air de mon pays
Que’qu’chose comme Tam tideli…
Mais au milieu de ma gigue
Je me retrouve dehors
Nuit et froidure et fatigue
Et je m’en vais vers le nord
Il est tout seul et repart vers le nord du nord
Paulo m’en a conté autant: J’avais tendu pour le castor
J’en avais deux. Mets donc mon sac, prends mes raquetes
À pas trois pas, j’arrive à lui. C’que vous allez? I’ dit: au nord
Minute après disparaissait dans la tempête
Il avait dit…
Je ne sais pas comment on chasse
J’ai peur des pièges qu’on me tend
Je passe sans laisser de trace
L’autre côté du nord m’attend
Mais ce qui te ferait plaisir ici
C’est un bel air de mon pays
Que’qu’chose comme Tam tideli…
Mais au milieu de ma danse
Le vent m’appelle et je sors
Et c’est la nuit qui s’avance
Et c’est le froid qui me mord
Il s’en va seul. Il voit déjà le nord du nord
Beau clair de lune et vent coupant le pas léger sur le verglas
Avec Ti-Zèbe on sait jamais quand il ajoute
Aurait parlé la nuit avec, avait des pièges à loups par là
Le gars jasait. Tu peux penser Ti-Zèbe écoute
Il aurait dit…
Je m’en vais tout droit sur le pôle
Je fuis le soleil et la mer
J’ai mon pays sur mes épaules
Je l’emmène vivre en hiver
Ce qui te ferait plaisir ici
C’est un p’tit air de mon pays
Que’qu’chose comme…
Mais au milieu de la fête
Où ma jeunesse s’endort
Nuit, poudrerie et tempête
Gigue de gel et de mort
Il est tout seul et bien rendu au nord du nord
L’après-midi qu’il est passé, y avait personne au restaurant
Il avait jasé une heure avec la Marie-Ève
Ça fait jaser les alentours, i’ y a laissé un gros diamant
En demandant de l’oublier. C’est comme un rêve
I’ y aurait dit…
Je voyage à contre jeunesse
À contre-courant du bonheur
Le lendemain, pendant la messe
La Marie-Ève était en pleurs
Ah ce qui lui ferait plaisir ici
C’est un vieille air de ce pays
Que’qu’chose comme :
Dans le livre d’or de nos souvenirs
Où sont inscrits nos peines et nos plaisirs
Il est une page rose
Mais les mots de la rengaine
Parlaient de soleil et d’or
Et les chemins qui m’en mènent
Partent de lui vers le nord
Il marche encore. À dépasser le nord du nord
Aurait aidé le jeune F… à débiter un gros sapin
Puis en retour, s’est fait conduire à la cabane
Dans la cabane on a trouvé, côté du sud, comme un dessin
La Marie-Ève avec une fleur qui se fane…
Et puis d’écrit…
Quand j’aurai dépassé vos pièges
Les loups mangeront dans ma main
Saison qui vient, première neige
On retrouvera mes chemins… (x2)