Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
Dans nos loges maçonniques l’on trace sur le sol un mandala, il a pour nom tableau ou tapis de loge, on sacralise ainsi l’espace et le travail peut commencer.
En observant l’attitude des Frères réunis autour de ce tableau et leur regard, l’on voit immédiatement qu’il se passe un phénomène de transformation important, comme le début d’un voyage. Le temps historique linéaire s’interrompt pour laisser place à un temps cyclique quand apparaît la Lune et le soleil, à chaque réunion ce rituel aura lieu comme il a lieu depuis plus de trois cents ans, nous sommes passés de manière presque magique du temps profane au temps sacré. Chaque tableau de loge tracé raconte une histoire en fonction du degré initiatique des participants à cette cérémonie.
Le thème principal des Loges symboliques est la construction, d’un édifice, d’un temple, construction légendaire, mythique et l’on procède par allégorie. Chaque époque a pu modifier quelque peu le décor, peu importe le tableau sera tracé sous la voûte étoilée. Dans ce tableau placé sous le regard des participants, l’on voit des symboles intemporels et universels. Ces symboles sont comme une sève qui monte lentement dans chaque arbre que sont les initiés et collectivement dans la Loge qui les réunis en pleine lumière à midi.
Les symboles tracés sur le tableau ou à même le sol le sont suivant un ordre bien établi, en partant de la terre vers le ciel, c’est la marelle de notre enfance qui renait sous nos yeux. Peu à peu la sève monte et nous envahit en silence, la tradition immuable renouvelle son œuvre en nous, elle transforme l’espace et transfigure l’individu. L’intuition de l’un, de l’innommable, de l’incommunicable rempli notre imagination. Les symboles mis sous nos yeux révèlent la manifestation du sacré, nous éprouvons alors une expérience inédite au-delà de la raison, le symbole nous permet une communication avec le divin.
Au fur et à mesure de notre chemin initiatique, nous serons mis en contact avec ce divin, il y aura des symboles nouveaux comme une montée en gamme, la musique prendra la forme d’une symphonie, le sacré résonnera de plus en plus en nous et grâce à cette chaîne symbolique, nous accomplirons à chaque pas avec chaque mot un perfectionnement de notre être. Nous passerons du multiple à l’un, de l’individuel à l’universel. C’est bien l’ascension en nous de cette sève symbolique qui nous poussera vers le sommet de la montagne inaccessible, là où l’air est le plus pur, le ciel le plus clair, où coule le nectar, la boisson des dieux, où brûle l'étoile de Lumière.
Ainsi, le postulant à l’initiation est placé au contact des symboles, à lui de pousser la porte, de franchir le seuil, pour alors lire sur le portail nord ce qu’écrivait Suger à l’abbaye de Saint-Denis :
« Qui que tu sois, si tu veux exalter l’honneur des portes, n’admire ni l’or, ni la dépense, mais le travail de l’œuvre.
L’œuvre noble brille, mais l’œuvre qui brille dans sa noblesse. Devrait illuminer les esprits, afin qu’ils aillent, à travers les vraies lumières, la vraie Lumière, où le christ est la vraie porte.
Ce que la vraie lumière est à l’intérieur, la porte dorée le détermine ainsi l’esprit engourdi s’élève vers le vrai à travers les choses matérielles. Et plongé d’abord dans l’abîme, à la vue de la Lumière, il resurgit. »
Quand la porte du temple est ouverte, puis fermée le tableau de Loge tracé, la sève des symboles monte et pénètre le cœur de l’initié, fait grossir son âme. Il s’insère alors dans le cosmos et contemple la beauté du monde.