GLOIRE AU TRAVAIL
C’est un message passé au compagnon franc-maçon, une injonction. Mais de quel travail s’agit-il sans nul doute de celui qui ennoblit l’homme et tout ce qu’il crée, touche, pas de ce qui l’avilit. C’est le travail qui fait du bien, le bien, le travail bien fait. Certes il n’y a plus de cathédrales à construire au sens premier, mais un métier bien fait est une cathédrale personnelle que l’on construit. La démarche initiatique est une construction personnelle, comment pourrions-nous nous construire en accomplissant notre vie durant ce que nous nous souhaitons pas, en ‘occupant un emploi, une tâche’ qui n’est pas un travail.
Le franc-maçon dans son application à faire le travail, sait qu’il doit accomplir une œuvre, l’œuvre de sa vie. La valeur-travail des économistes n’est pas la sienne, quand on aime, on ne compte pas, on n’ignore le terme même de productivité, rattaché au produit, à ne considérer que les produits, on devient, soi-même un produit. Parfois un simple chiffre dans les statistiques de pôle emploi.
Chaque travail quand il est bien fait est source de dignité, de bien- être. Jacques Le Goff ancien inspecteur du travail, juriste spécialiste du droit du travail, sociologue, philosophe, dans son éditorial du 21 septembre 2018 paru dans le journal Ouest-France sous le titre « le retour du travail bien fait » comme une supplique à la Gloire au travail, il évoque les maux dont souffre le travail dans notre société. Le contenu du travail, la qualité de celui-ci remplacé par la quantité à fournir, le chiffre à faire, les salariés sont en manque de travail bien fait, la beauté dans le travail a disparu peu à peu.
D’où l’absentéisme, le burn out, le rejet de certains travaux qui deviennent humiliants. On parle de manque de conscience professionnelle, mais celle-ci demeure, mais n’est pas reconnue, valorisée, elle ne peut être exercée, on n’hésite pas à se vêtir avec des vêtements sortis des usines asiatiques ou africaines qui font travailler des enfants.
« Il ne suffit pas de traverser la rue, ou de se délocaliser en même que les murs de son usine et son matériel, pour vivre heureux. » Ces situations temporaires ne peuvent devenir une règle de vie.
J’ai déjà évoqué le travail compagnonnique tel que pratiqué chez les compagnons du Devoir ou l’Union Compagnonnique, là on célèbre le travail. La formule de Matthew Crawford proposé par Jacques le Goff : « tout travail pourrait devenir une forme d’art s’il était exécuté dans un esprit adéquat. » Ce n’est rien d’autre que la conscience du travail bien fait matérialisée.
Chacun en conscience à sa part à prendre pour respecter le travail de l’autre de son frère, il y en a qui n’hésite pas à prendre le torchon pour essuyer la vaisselle après les agapes fraternelles, combien d’ouvriers sont devenus de vrais d’authentiques patrons d’entreprises, ils connaissent la valeur du travail.
Chacun doit respecter l’autre sans arrogance, chaque pierre à sa place dans la cathédrale de l’humanité, et l’on ne construit pas de cathédrale pour les vendre dans je ne sais quel supermarché où l’on solde tout, où l’on rabaisse le travail des agriculteurs, mais pour accueillir tous les hommes de bonne volonté.
Le travail un art, qui doit ennoblir l’homme, il est à partager avec l’autre, quel que soit le côté de la rue où il se trouve.
JF.
Thème de l’émission : les Droits de l’Enfant
Heure de l’émission du dimanche : 9h40
Invités :
- Georges JUTTNER, Médecin Psychiatre Membre de la Commission BIOETHIQUE de la Fédération Française du DROIT HUMAIN.
- Maître Martine VALOT-FOREST Avocat spécialisé dans le droit de la famille et de l’enfant.
Le DROIT HUMAIN est profondément attaché aux respects fondamentaux des Droits de l’enfant sur l’ensemble de la planète : parce qu’il n’existe aucune frontière géographique ou politique pour la sauvegarde le l’humain, et que cette défense fait partie des préoccupations militantes qui structuraient le travail de nos fondatrices.
Telles Maria Deraismes et Marie Becquet de Vienne qui furent à l’origine de ce qui deviendra plus tard la PMI (Protection Maternelle et Infantile).
L’Initiation des femmes s’est opérée au XIX° siècle qui vit l’apparition des mouvements féministes. C’est la raison pour laquelle des femmes engagées dans ces combats idéologiques et sociaux ont fait, quasi naturellement, partie des premières initiées. Elles n’ont pas séparé, dans leur combat, les Droits de la femme et ceux des enfants. La femme était la mineure juridique de son père, puis de son mari. On appelait cela, depuis l’antiquité, « la Puissance paternelle ».
A Rome, le pater familias élevait l’enfant « en hauteur », au sens strict, pour le reconnaître comme faisant partie de sa lignée ; il avait le droit de vie et de mort sur lui. Puis est arrivée bien tardivement la notion juridique « d’autorité paternelle » (code Napoléon) qui a abouti à la forme actuelle de la notion moderne « d’autorité parentale conjointe » (1992).
L’état d’une société s’apprécie sur le statut qu’elle donne à l’enfant et à ses droits ; il a fallu attendre le 20 Novembre 1989 pour que ceux-ci soient inscrits dans cette Convention internationale sous l’égide de l’Unesco. Celle-ci définit, comme obligation pour les Etats signataires, la reconnaissance des droits fondamentaux de l’enfant : nourriture, hébergement, instruction, surveillance médicale, fréquentation des parents, respect de la culture d’origine. La question actuelle concernant les migrants nous amène au cœur de ces problèmes de la protection des enfants.
Plus encore : les Etats signataires s’engagent à ne pas pratiquer la peine de mort pour les mineurs.
Grâce à son Internationalisme, le Droit Humain peut dans les nombreux pays où il est présent, faire ce travail au quotidien ; on sait bien qu’une information appropriée peut modifier les mentalités en profondeur.
Est-ce à dire que tout est serein dans les pays occidentaux ? Loin de là pour qui sait que rien n’est jamais acquis… notre vigilance reste grande ! Prenons des exemples en France :
- En 2011, « Défenseur de l’enfant » a disparu, rayé d’un simple trait de plume sans que personne ne s’en inquiète. Sa fonction est désormais dissoute dans celles du Défenseur des Droits. Cette fonction spécifique aux droits de l’enfant doit être rétablie.
- Qui se préoccupe encore de la création des CEF (centre d’éducation fermé) qui sont, pour beaucoup, les rejetons des maisons de redressement ?
- Les Ordonnances de 1945 prévoyaient la protection de l’enfance, et ce avec des mesures d’accompagnement, de surveillance (AEMO : aide éducative en milieu ouvert), voire d’hospitalisation ou de placement. Dans les années 80, les éducateurs d’AEMO se voyaient confier un nombre limité de familles. L’augmentation actuelle de ce chiffre, pour de pures raisons économiques, empêche un réel travail en profondeur.
- Dans les pays développés, le rendement prend le pas sur l’éducatif et l’instruction, aggravant les clivages sociaux, facteurs de délinquance.
- La réflexion sur le statut de l’enfant n’est pas encore close ; dans notre Droit français, contrairement à la Suède, par exemple, il ne peut pas « être partie au procès ». L’avocat de l’enfant n’est qu’un « accompagnant » à l’audience. Une discussion doit donc avoir lieu sur la synthèse délicate qu’il y a à faire dans ce registre. Il convient de respecter la transmission par les parents des interdits structurants, et de sanctionner ceux qui les transgressent.
Le chantier est encore vaste !
Le Droit Humain rappelle qu’il sera toujours présent sur la scène sociale pour défendre l’Intérêt Supérieur de l’enfant, notion née avec la CIDE, afin de préserver ceux qui seront les adultes de demain.