LE DEVENIR
Guider par mon intuition, aider par mon parrain, plein de curiosité, avec envie, avec un désir sincère ou peut-être tout cela à la fois, j’ai frappé un jour à la porte du temple, je voulais le devenir. Un sentiment de solitude, une volonté d’être de sortir de l’enfermement de l’avoir.
On ne peut pas ouvrir ses yeux vers l’intérieur, nourrir son esprit, découvrir son âme, en accumulant des objets périssables, qui se dégradent sans cesse.

Être pour prendre conscience de soi, des autres, de l’infini qui nous entoure, trouver sa place juste, humblement dans l’univers, être en harmonie avec ses sœurs, ses frères, voir dans leurs yeux briller le bonheur de l’amour fraternel, le reflet de leur âme.
L’entrée dans le cabinet de réflexion est le commencement d’un chemin, nous sommes d’ailleurs prévenus si seule la curiosité nous attire il vaut mieux se retirer.
Nous ne serons pas initiés ni à la sortie du cabinet, ni après la cérémonie d’initiation, nous serons encore des profanes, les premiers pas nous montrent simplement la lumière sur le chemin.
La question de la vénérable maîtresse ou du vénérable maître est claire est-ce de votre propre volonté que vous voulez vous faire recevoir franc-maçon ?
En clair voulez-vous vraiment le devenir ?

La femme ou l’homme sincère, pourront devenir initiés, seront reconnus comme tels après un travail de polissage, de perfectionnement, dont ils ne mesurent pas encore l’ampleur et la durée. Ils auront en conscience sans cesse des choix à faire pour aller vers la Connaissance, sur le chemin les rituels seront leur viatique. L’initié d’un soir n’est pas un initié, il est sur la voie de la lumière.
Connaître les mots, les gestes, les outils ne suffit pas, il faut sans cesse passer sous la toise, mesurer les progrès, rectifier avec l’équerre, pour pouvoir ouvrir le compas, degré après degré, atteindre et développer l’intelligence de son cœur.
Devenir initié c’est faire le tour du cercle où le premier point est la volonté, le désir d’être, le second point se saisir des outils et travailler, le troisième point aller à la rencontre de soi-même. Ce cycle passe par une phase opérative faisant appel aux outils, à ses sens, une phase spéculative faisant appel à sa raison, son intellect, puis une sublimation. Enfin avoir la force, la volonté de revenir dans le monde, pour transcrire, transmettre, ses vécus, son travail, pour donner ce que l’on a reçu, la lumière de l’amour fraternel aux autres.
Devenir sœur ou frère c’est être, c’est devenir véritablement vivant extérieurement et intérieurement, c’est re naître.
JF.