VIGILANCE
La vigilance est nécessaire à la survie pour toutes les espèces animales, pour l’animal social qui vit dans la meute des individus elle le préserve des prédateurs, mais le plus grand prédateur de l’homme n’est-il pas l’homme lui-même ? Ses sens doivent donc êtres en éveil. Etre vigilant porté une attention constante à son soi, comme le préconisait Marc Aurèle dans « Ses pensées pour soi-même.»Se préoccuper de son soi, pour l’améliorer constamment, non par égotisme ou vanité. Ne pas pour autant sombrer dans une sorte de paranoïa, de peur constante propre a tétaniser l’être pour lui enlever toute envie d’aller vers l’autre, donc vers un autre lui-même. C’est l’excès du principe de précaution, la chimère du risque zéro, la négation du courage, transformé en témérité.

Le stress de notre société, la tyrannie de l’immédiateté, nous plonge dans un état de peur extrémisme de la vigilance. Cela tue l’imagination, le rêve d’un monde meilleur, la seule jouissance des acquis compte, l’autre est rejeté avec ses différences. On contrôle le facies, sans connaître l’essence de l’être, cette vigilance ne s’exerce que sur les apparences.

En franc-maçonnerie le profane plongé dans le cabinet de réflexion, peut lire sur les murs sombres de cette caverne le mot « Vigilance », mot destiné à faire résonance en lui. Ce mot lui intime de faire attention, d’être attentif, c’est un conseil pour qu’il évite de prendre les affirmations et les dogmes pour des vérités, sans les avoir soumis à sa conscience en toute liberté.
Le profane dirait il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes.

La vigilance du franc-maçon passe d’abord par une attention à lui-même, une attention à ne pas laisser grossir son égotisme, à le maitriser. Son parcours initiatique passe d’abord par un retour à lui-même, pour méditer sur sa nature véritable, sur ce qu’il est en se détachant de ce qu’il a acquis, tant sur le plan matériel qu’intellectuel, ces biens ne sont que des leviers pour l’éveil de son être intérieur. À l’écoute de son moi, de son être intérieur, conscient de son animalité, mais aussi de son humanité il sait que son intellect ne lui suffira pas, il devra être vigilant écouter sa conscience, son cœur, découvrir la porte de son âme. C’est sa vie d’homme neuf, régénéré qui est en jeu.
C’est le but de son initiation, de son devenir d’homme mortel, le temps presse, l’attention, la vigilance se doit d’être exercée ici et maintenant comme le disent les bouddhistes, les maîtres zen. L’avenir est éclairé par le passé, mais il se construit au présent, pour ne pas avoir peur de l’avenir.
La vigilance du franc-maçon doit donc faire vivre en conscience son être intérieur, armé avec l’humilité de sa truelle qui cimente avec constance la fraternité, les yeux bandés qui permettent le regard intérieur, en main gauche la balance de la justice et en main droite le glaive de la vigilance, rien ne doit s’opposer au perfectionnement de l’homme intérieur. Vigilance.
JF.