L’EPREUVE DU COLLECTIF, LA LOGE MERE
La caractéristique de l’initiation maçonnique, est qu’elle est un individuelle, mais se réalise dans un cadre collectif celui de la loge mère, matrice qui nourrit l’initié, lui faisant comprendre l’importance du travail sur lui-même avec l’aide des frères plus anciens chargés de la transmission des mystères qu’ils ont eux-mêmes reçus des frères qui les ont précédés sur le chemin et sans lesquels, ils ne seraient pas là.
Si la chaîne de transmission se rompt brutalement le moteur initiatique est cassé, la rupture de la chaîne stoppe parfois temporairement le chemin de l’initié, pour le relancer, lui faire prendre à nouveau son essor, lui permettre son réveil, faire revenir l’harmonie il faudra redoubler de travail.
L’épanouissement de l’être intérieur, demande beaucoup de concentration et de sérénité, si un ou des éléments de loge viennent à manquer trop souvent, l’exemplarité ne peut être transmise.

Quand le postulant frappe à la porte du temple, de sa libre volonté, en pleine liberté, il lui est posé la question de son assiduité et de la fidélité à sa loge et à ses travaux dont le rythme lui est indiqué. Il s’engage ensuite par serment devant ses frères et surtout devant lui-même à tenir sa promesse de participer à la vie de sa loge.
Il recevra de ses frères les clés pour ouvrir les portes tout au long de son parcours initiatique. Il devra en contrepartie fournir le travail nécessaire à la construction de l’édifice, il n’ y a pas de droits sans devoirs. Le miel de la ruche ne peut se faire qu’avec la présence de la reine et des ouvrières, une ruche vide ne produit rien.

Les abeilles ne se reposent pas, elles travaillent, les sœurs et les frères, qui assistent sans participer aux travaux, sans prendre spontanément les offices vacants, sont des spectateurs. Ils viennent en loge pour une certaine convivialité sans fraternité véritable, ils laissent soigneusement le travail aux autres.
L’initiation est ponctuée par une suite d’épreuves individuelles franchies dans un ordre rituélique précis, au cours des cérémonies, qui demandent la participation active de l’ensemble des sœurs ou des frères de la loge, la présence au pied du mur est indispensable.
Le travail maçonnique va crescendo comme l’élévation spirituelle du maçon, l’apprenti reçoit, le compagnon fait, le maître enseigne, il est demandé de plus en plus de travail à celui qui prétend progresser.
Perdre de vue l’indispensable sens du collectif c’est renoncer à sa progression, à son perfectionnement, c’est dégrader peu à peu les bienfaits de ce que l’on reçut, en laissant place à l’individualisme, qui renforce la puissance de l’ego, qui renaît plus fort que jamais et détruit l’altérité.
Bien sûr l’initiation maçonnique s’inscrit dans le respect de la vie sociale, des devoirs essentiels de l’homme subvenir aux besoins de sa famille, donc le travail profane. Mais l’initiation ne peut pas non plus être un passe-temps, un hobby. C’est en conscience que le franc-maçon doit s’interroger sur le nécessaire respect de ses serments vis-à-vis de sa loge, il prendra garde de ne pas accepter des tâches sachant par avance qu’il ne pourra pas les réaliser, ou alors il met péril le fonctionnement de sa loge.
Le franc-maçon doit la fidélité et l’assiduité à sa loge, c’est l’épreuve du collectif.
Jean-François.
« Les rites forment l’homme. Ils le conduisent à la plus haute perfection et celle-ci n’est autre que la fidélité à la voie des Anciens. Par le rite, le repos est juste ; par le rite l’action est parfaite. »
Confucius.