L’ÉTÉ LE TEMPS DE L’HÉSYCHASME
L’été est la période propice à l’hésychasme, c’est-à-dire à l’immobilité, au repos, au calme, au silence, à la méditation. Cette recherche peut être une méthode pour la quête intérieure, le voyage vers soi, anachroniquement est une méthode active.
Ainsi l’hésychasme suppose le repos extérieur, mais aussi intérieur. C’est la voie des moines, la fuite du monde qui n’est qu’un des moyens de l’hésychasme, l’on peut s’isoler au milieu d’une foule. L’hésychasme n’est pas qu’une pratique religieuse, elle est aussi une pratique spirituelle dans un sens plus large, une retraite en soi. On s’essaye à relier le corps et l’esprit, l’on part en voyage, vers la montagne du soi, l’on se retire dans son désert intérieur, ce désert vidé du superficiel, pour pouvoir ouvrir ses yeux et ses oreilles à son soi, c’est de notre libre volonté, que l’on accompli ce voyage, le but de celui-ci en franc-maçonnerie est de « fuir le vice pratiquer la vertu. »

C’est ce que préconisait le moine Turque Évagre le Pontique retiré dans le désert d’Égypte, avec ses huit pensées à combattre, dont la huitième peut-être la plus résistante de toutes est l’orgueil. Personnellement je crains aussi l’acétie cet abandon, cette paresse, cet engourdissement du cœur, pour y résister il faut beaucoup de patience et de persévérance.
Un autre père du désert Jean Climaque et son échelle mystérieuse, d’où la descente, reste plus difficile que la montée, le retour dans le monde demande une grande humilité.
L’apprenti franc-maçon commence son initiation par le silence, le repos de ses pensées, après les épreuves initiatiques que son corps subit, une plus grande épreuve encore l’attend, mettre son esprit au repos. Plus il avancera sur son chemin, à son rythme, plus il devra avoir la force de maîtriser son ego, ses paroles, ses attitudes, pour que son corps et son esprit se transforment en un temple sacré pour accueillir la Lumière de la Connaissance et de la Vérité, il devra de plus en plus ouvrir son cœur aux autres, ses connaissances intellectuelles, ses savoirs livresques deviendront de plus en plus inutiles, ce qui sera exigé de lui c’est une conversion, une communion avec son être intérieur et avec ses frères. La franc-maçonnerie est avant tout une affaire de cœur.

C’est comme un exil en soi, un exil intérieur, qui fera apparaître dans les ténèbres l’étincelle de lumière qu’il transmettra pour donner de plus en plus de lumière dans l’obscurité du monde.
L’hésychasme est donc une méthode, une véritable médecine des passions, qui ne prétend pas les supprimer, mais les connaître, les admettre, et les maîtriser. C’est faire descendre d’un cran son orgueil, son intelligence, son esprit dans son cœur. Véritable alchimie, véritable secret de la métamorphose, qui permettra la contemplation de la beauté, cette beauté infinie de l’amour.
Je vous souhaite bon repos mes sœurs et mes frères, je vous souhaite de connaître cette philocalie, cet amour du beau, du bon, du vrai.
Jean-François.
Notes : Cantique des Cantiques 5-2 le 6èmepoème.
« Je dors, mais mon cœur veille, j’entends mon bien aimé qui frappe. »
Le bien aimé peut représenter le prince Zorobabel qui reviens d’exil, cette recherche vaine peut évoquer sa disparition rapide. Le sixième poème se termine ainsi :
« Que je suis malade d’amour. »