DU PROFANE AU SACRÉ, LE CAMINO…
Du monde phénoménal aux mondes invisibles et de leurs correspondances, de la porte du temple, à l’intérieur de la loge, des marches de l’occident à l’orient, de l’Orient au Sanctuaire, c’est le Camino du profane à l’initié aux mystères.
Le siècle des lumières comme un paradoxe par ses excès nous projette dans l’obscurité du passé, par la perte du sacré. La raison et nos sens limités à notre condition humaine, sont des obstacles à franchir pour notre élévation spirituelle, notre voyage vers notre homme intérieur, et pourtant nous ne disposons que de ces outils pour pénétrer le centre de notre pierre.
C’est en puisant dans le meilleur de nos traditions, dans leurs cœurs vivants, malgré le temps, que nous pourrons monter vers le sanctuaire. En occident le permafrostde notre esprit est constitué par les traditions judéo gréco-latine, et il est en train de fondre sous l’effet des techniques et des sciences non maîtrisées, « nos métaux »,sont mal employés. La volonté de construire un homme demi-dieu immortel, autre paradoxe en désacralisant nos sociétés.
L’exotérisme ensevelit l’ésotérisme, la source se tarit et les rivières s’assèchent, ne voyant plus que la surface des choses, le cœur se flétrit et le sens de la vie s’étiole, se dissous peu à peu.
L’initiation maçonnique traditionnelle, propose de stopper cette dégradation de l’un, sa désintégration dans un multiple artificiel, un multiple de clones. Elle propose de remettre du sacré dans la société, de refaire le chemin vers le sanctuaire, non pas par refus de l’individualité, mais pour redonner à l’homme sa dignité et sa place dans l’univers, voie vers l’ipséité.
l’ipséité.
La franc-maçonnerie travaille au perfectionnement de l’homme et de l’humanité cela passe par plus de sacré dans nos sociétés, par la connaissance de son soi, son être intérieur, qui permet l’approche de l’invisible.
La porte de l’invisible est franchie avec cette clé que l’on appelle l’égrégore, du grec égrégoros veilleur. Le veilleur, du temple, le thuileur est à la porte de l’espace sacré de la loge ou veille le couvreur qui reçoit les mots de passe, ces mots qui ouvrent le cœur, ces leviers de l’âme endormie. Cet égrégore est le moteur de l’apocalypse de l’homme intérieur. Notre esprit alors éveillé entreprend une ascension vers le bien, en toute humilité considérant notre état intermédiaire entre terre et ciel.
Ce passage du profane au sacré, cette liberté de passer acquise par le combat pour le bien, le beau, le bon, est un combat universel loin des dogmes, il se réalise avec le concours d’un principe supérieur, principe qui fait vivre le sacré dans le cœur de l’homme, principe qui fait régner l’ordre après le chaos. Le rassemblement des égrégores, nourrit l’homme intérieur, celui qui aspire à plus de spiritualité. Le sacré avec ses mots en force, établi, un temple pour l’esprit, libère l’homme qui devient plus fraternel.
Quels que soient nos édifices, nos regards se tournent vers le sanctuaire, vers la nuée, vers l’œil qui brille du feu régénérant, ce feu qui projette sa lumière dans le coeur des hommes.
Jean-François.