VOYAGEUR VERS LE BEAU
L’initiation c’est un parcours spirituel vers le beau qui passe par le dénuement. Au début c’est comme un arrêt, une observation des merveilles de la nature qui composent notre monde et que l’on avait oubliées, enfouies dans notre subconscient et recouvertes des apparences, de nos certitudes. C’est la révélation du besoin de la vacuité pour accueillir le beau.
Cela commence par une descente vers le plus sombre de nous-mêmes comme une préparation pour une remontée progressive vers la lumière, il y a d’abord un imperceptible scintillement qui réveille l’esprit engourdi dérouté vers l’inutile. Il faut se réhabituer l’essentiel de son soi, à vivre avec rien ou presque pour être dans un état de réceptivité on n’est ni nu ni vêtu.
Aspirant à cette nudité, apprenti à la connaissance du vide, à l’extrême pointe de l’esprit aux rivages de la beauté de l’âme. C’est un parcours sur les traces deMilarépale yogi des cimes de l’Everest, celui qui monte nu vers le toit du monde.
« Je suis celui qui chasse le visage des apparences, celui qui accueille tous les souhaits.
Je suis un yogi sans opinions, celui qui ne s’empresse jamais, quoi qu’il advienne.
Je suis le renonçant sans vivres, le mendiant sans possessions, le vagabond nu.
Je suis celui qui a vaincu toutes les pratiques, je demeure ici mais n’y réside pas, je suis le fou, heureux de la mort, je ne possède rien, je n’ai besoin de rien. »
Cette voie extrême vers la beauté de la lumière, réalisée par le yogi, reste une voie d’espérance pour l’initié, seuls les plus grands initiés peuvent la réaliser en une seule vie, seuls ceux qui croient en la régénération peuvent espérer l’atteindre. Plus modestes nous pouvons mettre les premiers pas sur ce chemin vers le beau.
Le yogi regarde cette vie comme une illusion, il veut combattre les apparences, il cherche comme les chevaliers de l’esprit la meilleure monture qui le conduira les plus loin possible sur sa route, vers la lumière, libre, détaché des choses inutiles, il est prêt à recevoir en lui la beauté de la lumière éternelle.
Jean-Francois.