LE POUVOIR DU SACRÉ, SACRÉ POUVOIR
L e panthéon demeure des dieux, est aussi celle des grandes femmes et des grands hommes de notre république. Nos présidents élus chacun à leur manière sacralisent leur arrivée au pouvoir. Ils sont à ce moment symbolique sur l’Olympe, comme des demi-dieux ils sont par leur fonction au-dessus du terrestre et peuvent se croire dans la sphère céleste.
Sans oublier qu’en démocratie, ils ne sont là que par leur persévérance, leur volonté, l’espérance qu’ils incarnent et la volonté d’une partie du peuple. Ce moment de ferveur, donc d’affection à leur égard doit être nourri.
Ils sont très entourés et seuls à la fois, ils ont par leur exemplarité, convoqué le sacré dans la sphère publique, profane. Ils portent, à ce moment-là, une double couronne royale et sacerdotale. On attend beaucoup d’eux, trop.
Ils symbolisent une Marianne républicaine à deux têtes, avec deux regards, le premier qui voit plus haut, plus loin et le second qui voit le peuple. Ils ont perdu leurs prénoms, ils sont Macron, Hollande, Sarkozy, Chirac, Mitterand..
Il s’est produit une véritable alchimie, une métamorphose, brutale, comme un phénomène né souvent d’une opportunité. Une cérémonie si belle soit-elle n’est pas une initiation, elle ouvre seulement la porte du chemin, de l’action du courage de faire.
Même Zeus le Roi des dieux ne le fût que par la grâce de ses deux épouses Métis et Thémis. Métis la fille d’Océan a envahi l’intérieur de son époux avec sa sagesse, elle est demeurée en lui pour lui prodiguer ses conseils, elle lui donna une fille Athéna la déesse de la guerre, mais aussi celle de la défense de la cité, celle de la sagesse, patronne des héros, des premiers de cordée, mais aussi des humbles artisans. Zeus de sa seconde épouse Thémis a reçu l’ordre et la justice, c’est peut-être de là qu’est née l’expression, beau comme un Dieu !
Zeus le Jupiter des Romains règne sur l’Olympe sa simple parole est écoutée et respectée de tous, mais pour guérir la cité de tous ses maux, il a besoin des autres, de ceux-là même qui l’ont porté sur l’Olympe, seul il est impuissant ; même s’il a le feu, la foudre et la colère, ce ne sont que des artéfacts face à la justice, l’humilité, la douceur et la compassion, ces artéfacts paralysent l’action équitable et désacralisent peu à peu l’action.
Il y a autant de gloire à monter les barreaux de l’échelle mystérieuse, qu’à savoir les redescendre humblement pour porter un message de paix, d’harmonie et de justice. L’exercice est difficile demande patience, lenteur, force, persévérance, on construit une république juste en se construisant soi-même.
En cette fin d’année du tumulte, souhaitons à tous force, courage, compassion, partage, pour que notre république soit couronnée par le laurier et l’olivier, que le pouvoir du sacré apporte la paix : « Pax Vobis.»
Jean-François.