RÉPONSE AU COMMENTAIRE
Galinier (email) le mardi 28 janvier 2020 à 13:53 sur ACTUALITÉS GRANDE LOGE DE FRANCE
Je pense que les hauts grades, appellation injustifiée et orgueilleuse pour moi, représentent une maçonnerie de complément souvent sectaire. Elle repose malheureusement, d'une manière pratiquement exclusive, sur des légendes et religions révélées. C'est toujours intéressant d'apprendre quelque chose, mais je pense que les Loges bleues et leurs symboles, sont l'amande lumineuse de la maçonnerie. Entrer dans le Pentagramme, c'est un exemple, il faudrait des années lumière pour en faire le tour. C'est l'astronomie de l'Univers. Laissons les religions aux prêtres et, revenons aux Lumières. Là est la vraie maçonnerie, qu'il faut prolonger et adapter à notre époque, sans oublier les besoins importants des hommes d'aujourd'hui. Nous souffrons d'absentéisme dans nos Loges. La maçonnerie se dématérialise, aux yeux des médias et profanes. Elle peut mourir par manque d'intérêt, de fraternité et cotisations lourdes, sur le budget des frères. J'ai 40 années de maçonnerie. J'ai été maçon régulier dans les hauts grades du RER. Je pense qu'il est temps de penser à notre avenir en laissant à la porte du Temple métaux et honneurs. C.G - Réponse à PM ADAM.
Bonjour Cher Galinier,
C’est sans esprit de polémique que je réponds à ton commentaire, je suis d’ailleurs en accord avec toi sur quelques points de ton commentaire, je veux simplement exposer mon point de vue à l’aune de mon ancienneté dans notre noble institution qui depuis plus de 300 ans a permis de donner la Lumière à ceux qui l’ont demandé.
À propos de l’appellation « hauts grades » elle m’a toujours gêné également, elle véhicule au premier degré une forme d’orgueil, si l’adverbe introduit une graduation qui n’est pas justifiée si elle a instituer une hiérarchie d’honneur, mais l’adverbe haut est polysémique, vouloir s’élever spirituellement n’est pas condamnable, ni d’ailleurs l’exclusivité des dits « hauts grades ». L’on peut faire un parcours initiatique toute une vie à travers les trois premiers grades des loges symboliques ou bleues.
Je préfère donc le terme de : grades de perfectionnement, que je sois maçon en loge bleue ou en loge de perfection, j’ai trouvé à me perfectionner, et au-delà de la même manière a transmettre et à combattre en maître maçon ou dans les grades chevalerie spirituelle.
C’est pour moi la volonté, l’élan spirituel qui importe, la hiérarchie doit être spirituelle.
Ce qui compte pour moi ce n’est pas le camion des apparences, mais le fret qu’il transporte.
Il n’y a pas de polémique à faire, surtout en France la Franc-Maçonnerie est tellement variée, l’offre dépasse la demande comme le témoignent les micro obédiences et les loges aux colonnes dégarnies, chacun peut cheminer dans cette grande maison, il y a plusieurs pièces, chacun profite des fondations, jusqu’à la toiture qui s’écroulerait sans elles.
Si la richesse des premiers grades est infinie, cela n’occulte pas la lumière des grades de perfectionnement.
À propos des religions, je suis de ton avis, en Franc-Maçonnerie pas de prêtres, de guides, de gourous, nous avons nos rituels. Mais la Franc-Maçonnerie est perméable aux valeurs universelles, qu’elles soit communes ou pas avec celles des religions, des philosophies, des écoles de pensée, elle retient la substantifique moelle de ces valeurs, en restant imperméables aux dogmes, le Franc-Maçon juge par lui-même, avec la Lumière de la raison, mais aussi de mon point du vue avec son intuition intime, il a besoin du savoir, pour prétendre accéder à la Connaissance.
La lumière n’a pas de limites, elle éclaire les compagnons sur le chemin, et elle illumine les maîtres, la lumière est présente dans toutes les loges, sans discrimination, elle n’est ni plus, ni moins bonne selon les loges, elle est, tout simplement et elle est le tout.
Mon frère sur la nécessaire adaptation de la Franc-Maçonnerie à notre siècle, si tu parles du dépoussiérage des rituels, j’abonde la langue du XVII ou du XVIIIème siècle n’est celle d’aujourd’hui, mais les valeurs universelles traversent, l’espace et le temps, elles sont un trésor. Il faut que ces valeurs franchissent les portes des loges, si non à quoi serviraient t’elles sinon à développer une sorte d’Hubris parmi les frères.
Le franc-maçon doit devenir un temple de l’esprit pour rayonner humblement dans le monde, sans ostentation. Ainsi la fidélité à sa loge bleue, son travail, sa persévérance et sa présence en loge sont des devoirs naturels pour lui. L’absentéisme en loge, est la négation de l’initiation maçonnique dont la spécificité est qu’elle est individuelle et se réalise dans un cadre collectif, l’initié se nourrit des différences.
Au manque d’intérêt des frères dans leur loge, qui est un constat dans certaines loges, il est constant d’observer que cela tient d’abord au manque de travail en loge, ensuite au manque de formation, d’instruction, de propédeutique, c’est la responsabilité des maître maçons, ne faut-il pas aussi donner une perspective aux maîtres ? Selon leur désir les loges de perfection peuvent êtres cette perspective.
J’en viens au montant des cotisations, en ce qui concerne strictement ce qui est du fonctionnement, du rayonnement, de la protection du rite, de l’administration de l’obédience, pour moi par exemple cela représente 190,00 € par an, c’est-à-dire 0,53 € par jour soit la moitié du prix d’un café, soit 8 livres par an, soit 2 fois qu’un abonnement pour un portable etc..
La cotisation totale est d’environ 350,00 € par an on n’arrive là au prix d’un café par jour.
Je conclurais mon frère, en disant que la Franc-Maçonnerie centre d’union fraternel, mérite mieux qu’une opposition entre la maçonnerie des trois premiers grades et les loges de perfectionnement. Chacun peut trouver son bonheur dans cette grande maison, pourvu qu’il en ait la volonté, la vraie maçonnerie est celle de l’amour fraternel.
Jean-François Guerry.