LES DISCOURS DES SOURIS
Il ne s’agit pas ici de faire l’éloge d’un bestiaire symbolique, de vous parler de Mûshika le petit rat malicieux, monture, véhicule du dieu indien Ganesh, qui pourrait résoudre tous les problèmes du monde. Mais vous l’avez compris, il y a eu une mutation des souris, à tel point que la peur des souris a disparue. Elles sont maintenant sur tous les bureaux, dans tous les foyers, chaque jour nous les prenons en main et la force du langage des clics, font qu’elles communiquent entre elles.
Dans cette tour de Babel numérique, elles s’agitent au bout de nos doigts, se nourrissent des mêmes aliments, parfois elles se dévorent entre elles dans une frénésie incontrôlée, jusqu’à être incontrôlables, on est loin du mimi petite souris.
De peur alors d’être prises dans le piège de leurs turpitudes elles se cachent dans des trous de souris, où derrière des pseudos, ces préfixes du faux, des fausses identités, ou l’on veut simplement avoir l’air d’être. C’est bien commode de cacher l’être au profit du paraître.
À ce jeu des fausses vérités, l’on perd d’abord un peu et puis beaucoup de son âme, ou l’on révèle sans honte et sans risque ce que l’on est vraiment.
Le franc-maçon lui s’engage dans la recherche de la vérité et de la parole perdue, il s’engage sur le chemin qui préfère les vertus qui brillent au grand jour, plutôt que les vices tapis dans les ténèbres. Il ne cherche pas les apparences d’un ou des pseudos mais plutôt à être lui-même. Il est dans le désir d’être, pas dans le plaisir de paraître.
Il parle franc et il l’exprime à la fin de ces travaux de manière ferme en concluant par « J’ai dit.»
le bon, le bien, le beau, ne pas assigner de limites à la vérité, dire ce qui est, donc tout dire c’est la parrhésia des Grecs ou la libertas des Romains. La symbiose de ces deux mots caractérise la liberté de dire, point n’est besoin de se cacher derrière un pseudo.
Un pape a dit je crois : « n’ayez pas peur » ils demandait aux fidèles de dire ce qu’ils étaient, la plupart des Grands Maîtres des obédiences maçonniques disent à leurs membres n’ayez pas peur de dire que vous êtes des enfants de la lumière, soyez fiers de ce que vous êtes ! Soyez néanmoins vigilants et prudents, et puis vous rester libres c’est de votre propre volonté que vous pouvez ou non revendiquer votre appartenance à l’ordre maçonnique.
Revenons à nos souris leurs bavardages ne doit pas humilier ceux qui écoutent leurs discours fussent-ils vrais. Les communicants sans visages, les pseudos se lâchent souvent, ils sont au sens propres des lâches sans courage.
Si je peux comprendre, la nécessaire humilité, la prudence, la réserve, surtout la pudeur de ceux qui délivrent des mots de sagesse, de beauté et d’amour fraternel sous des pseudos.
J’avoue que j’ai du mal à admettre que l’on puisse dans l’anonymat, dégorger une logorrhée d’insultes, de diatribes, sans retenue, et en toute impunité. Quand les souris cliquent rageusement, sans aucun raisonnement, sans aucun respect, elles reprennent leur forme animale, leur barbarie, mais ne sont pas encore des intelligences artificielles, c’est bien la main de l’homme, seulement sa main, sa seule main, qui commande.
Alors quand je dis : je suis ce que suis, quand j’affirme mon identité, je contrôle mon franc-parler.
Jean-François Guerry.
Minnie Petite Souris - Henri Salvador
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