Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le
LA DEVISE, SES PRINCIPES
LA LOGE KLEÎO se penche sur la devise républicaine et maçonnique un travail du passé pour le présent et et l'avenir. Où en sommes nous de la pratique de  ces principes ? Est-ce toujours un rêve ?

Jean-François Guerry. 

LA DEVISE, SES PRINCIPES

 

EGALITÉ, SOMMES NOUS TOUS LARGUÉS ?

par J.S.

 

(Intervention France Inter, « l’invention de l’idée d’égalité en France et aux États Unis »)

……….Extrait France Inter……….

 

« La Révolution commence à Grenoble en 1788, le 7 juin le peuple ce jour-là - c’est un jour de marché - prend le parti des magistrats du Parlement que la troupe, sur ordre de Versailles, voulait envoyer en exil. Les gagne-deniers du marché s’agitent dans tous les sens, les femmes sonnent les cloches à la volée, les hommes montent sur les toits, arrachent les tuiles qu’ils jettent sur les soldats. C’est la Journée des Tuiles. Qui aurait pensé qu’en très peu d’années les privilèges seraient supprimés et que, scandale inouï, l’égalité s’imposerait jusque dans les cadres de civilités et l’accès au droit de vote. Partie de Grenoble la Révolution française allait rejoindre la révolution américaine. »

 

Download
France Inter
L'invention de l’idée d’égalité en Franc[...]
Fichier audio/vidéo MP [6.1 MB]

 

 

Il faut partout une place publique, un banc public, un réverbère, pour respirer l’égalité les uns les autres, comme l’expliquait l’abbé SIEYES.

 

Emmanuel-Joseph Sieyès naît à Fréjus, en Provence, le 3 mai 1748, dans une famille modeste

Il fait ses études d'abord chez les Jésuites de sa ville natale puis à Draguignan dans un établissement de la Congrégation de la doctrine chrétienne. Tenté par une carrière militaire, il s'oriente cependant vers la prêtrise, sur le conseil de ses parents, très pieux et qui bénéficient de quelques relations dans le milieu religieux. Le petit séminaire de Saint-Sulpice, à Paris, l'accueille en 1765 puis celui de Saint-Firmin en 1770. Siéyès est ordonné prêtre en 1772. Deux ans plus tard, il obtient une licence de théologie et arrête là ses études.

Durant les six derniers mois de l'année 1788, il écrit trois brochures dont la dernière, publiée d'abord anonymement au début de l'année 1789, va faire date. Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? est un immense succès. Les rééditions s'enchaînent, 30 000 exemplaires sont vendus, un million de personnes les lisent. Le fond du texte, extrêmement radical, dénie aux ordres privilégiés leur place dans la Nation, met la noblesse hors la loi et appelle les représentants du Tiers-Etat à se constituer en Assemblée Nationale ; sa forme est brillante, ponctuée de formules chocs et provocatrices qui font mouche et restent en mémoire.

« Il y a donc un homme en France » écrit Mirabeau à Siéyès le 13 février. Le désormais célèbre chanoine entre rapidement en rapport avec les hommes qui vont animer les premières années de la Révolution : Mirabeau, Talleyrand, Lafayette, Duport, les frères Lameth, Condorcet... Il fréquente également les salons et s'affilie à divers clubs, parmi lesquels la Société des Amis de la Constitution, dite Club Breton, qui deviendra le Club des Jacobins, dont il est l'un des premiers membres. Ses relations avec le duc d'Orléans sont moins avérées. Siéyès lui-même se défendra vigoureusement, sans jamais pouvoir s'en laver complétement, de l'accusation d'avoir été l'instrument de ce prince.

Probablement franc-maçon, Siéyès aurait fréquenté diverses loges : "Les Amis devenus Frères" à l'Orient de Fréjus avant la Révolution, puis à Paris la Loge "des Neuf soeurs" (dite loge des Philosophes) et la Loge de la rue du Coq-Héron.

 

 

L’égalité c’est partager un monde commun

L’égalité c’est s’assembler

L’égalité c’est défiler et marcher ensemble

L’égalité c’est être côte à côte

 

D’ailleurs, il faut se souvenir que lorsque nous fêtons l’anniversaire du 14 juillet, ce n’est pas la prise de la Bastille que nous fêtons, mais la fête de la fédération, parce que la fête de la fédération, c’est justement le côte à côte, et le rassemblement dans un même espace des personnes de lieux et d’origines différents, mais commun.

LA DEVISE, SES PRINCIPES

Éléments Fondateurs de l’égalité :

 

La nuit du 4 aout 1789 

Les châteaux brulent, les campagnes se sont soulevées, c’est la grande peur cruelle et mortelle pour les privilégiés.

Et à Paris, en pleine nuit, à l’assemblée, on proclame l’égalité, tout d’abord de l’impôt, et des libertés.

Ils clament à la face du monde que le régime féodal doit être aboli.

 

Il ne s’agit pas cette nuit-là de n’abolir que les impôts et taxes, mais de rendre au sort commun, les privilégiés, dont Le duc de Noailles, et le duc d’Aiguillon présents l’acceptent, alors qu’ils formaient une sorte de race à part, une humanité différente.

 

Sources de l’égalité :

La bible, Rousseau, l’encyclopédie, l’histoire naturel de Buffon

 

Il y a beaucoup d’origine, mais il est certain que l’idée chrétienne a compté,

La bible nous raconte que l’égalité existe entre les hommes devant dieu.

C’est une vision puissante, mais qui ne conduit pas à l’égalité des hommes sur terre.

Puisqu’elle instaure une idée de dignité, une égalité dans l’au-delà, c’est une égalité de mérite et de vertu.

 

Il y a dichotomie entre égalité morale, égalité spirituelle et égalité sociale.

 

L’article « égalité » de L’encyclopédie y a beaucoup participé aussi, on a pu distinguer l’idée de similitude, et l’idée d’égalité, ainsi que l’histoire naturel de Buffon qui a aidé à penser l’idée du monde des semblables et d’une espèce humaine commune.

 

Pour Buffon, ce qui distingue l’homme est moins important que ce qui le rassemble dans une même espèce.

Les distinctions entre individus sont secondaires et accessoires.

 

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon 1707-1788 est un naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste, philosophe et écrivain français.

À la fois académicien des sciences et académicien français, il participe à l'esprit des Lumières et collabore à l'Encyclopédie, notamment en se chargeant des sciences de la nature. Ses théories ont influencé deux générations de naturalistes, en particulier Jean-Baptiste de Lamarck et Charles Darwin. Salué par ses contemporains pour son maître ouvrage Histoire naturelle, Buffon a été qualifié de « Pline de Montbard »2.

Son nom est lié à la localité de Buffon, en Côte-d'Or, dont la seigneurie fut acquise par la famille Leclerc.

La famille est bien implantée en terre bourguignonne et propriétaire de domaines qui lui ont apporté la noblesse. Le père, Benjamin Leclerc, seigneur de Buffon et de La Mairie, a fait des affaires comme président du grenier à sel de Montbard, lieu de conservation du précieux produit, mais aussi de paiement du fameux et détesté impôt qui va avec : la gabelle.

Puis, il est devenu conseiller au parlement de Bourgogne et la famille s’est installée à Dijon. Le jeune Georges-Louis y entre au collège des Jésuites, puis part à la faculté d’Angers étudier les mathématiques, la médecine et la botanique, alors balbutiante.

Après avoir tué en duel un officier, il doit quitter la faculté et regagner Dijon.

Sollicité par le ministre de la Marine

Il parcourt ensuite l’Europe, d’une faculté à l’autre, mais le décès de sa mère le ramène à Dijon, où le remariage de son père avec une jeunette le met hors de lui. Menaçant celui-ci d’un procès, il obtient la libre jouissance de la fortune familiale, monte à Paris, s’intègre au monde scientifique et intellectuel, publie des ouvrages de mathématiques novateurs et remarqués et entre finalement à l’Académie des sciences.

Le ministre de la Marine cherchant une étude sur les bois utilisables pour la construction de navires, Buffon, resté exploitant forestier à Montbard, rédige un rapport d’importance qui accentue sa notoriété et lui ouvre le poste d’intendant du Jardin du roi. Sous sa direction, ce dernier va devenir le fameux Jardin des Plantes, un centre de recherche et un musée où il fait planter des arbres qu’on lui fait parvenir du monde entier. Il donne par là ses lettres de noblesse à l’histoire naturelle et multiplie les écrits sur le sujet, dont sa fameuse et copieuse « Histoire naturelle » : pas moins de 36 volumes !

Sa renommée internationale attire les dons et enrichit les collections qui formeront la base du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Si son entregent lui vaut de solides protections, comme celle de la toute-puissante marquise de Pompadour, ses relations avec le monde scientifique européen sont plus contrastées. Il entre en 1753 à l’Académie française et rejoint la franc-maçonnerie naissante, mais aime retrouver Montbard où il se retire chaque année durant huit mois, amasse ses documents, fait réaliser d’importants travaux, et installer un paratonnerre dès 1752. Il décède juste avant que n’éclate la Révolution française.

 

C’est dans ces ouvrages, la bible, Rousseau, l’encyclopédie, et l’histoire naturel de Buffon que ce forge le vocabulaire de la déclaration des droits de l’homme.

 

L’égalité est traitée comme appartenance à un même humanité, elle est définie comme être des semblables.

Et c’est aussi vivre libre, à la manière de Rousseau, c’est-à-dire, dans une société d’individus, en étant indépendant et sans être marqué par une position de domination.

Et appartenir à une même communauté politique.

L’égalité c’est à la fois, éradiquer la distinction, éradiquer la domination, et organiser la participation.

Conclusion éphémère :

Comme vous vous en doutez, il y a de nombreux écrits sur notre devise.

Il n’y a qu’à ouvrir notre anthologie, pour en avoir un rapide aperçu, ainsi que la planche de notre F :. Olivier sur la Fraternité

 

Montesquieu disait : « Dans l’état de nature, les hommes naissent bien dans l’égalité ; mais ils n’y sauraient rester. La société la leur fait perdre, et ils ne redeviennent égaux que par les lois. »

MONTESQUIEU (1689-1755), L’Esprit des Lois (1748)

 

On est un peu avant la révolution, mais l’Ancien Régime étant fondé sur les privilèges (fiscaux et autres), donc sur un principe fondamental d’inégalité, il fallait une réforme littéralement révolutionnaire pour amener l’égalité. Des ministres éclairés en proposeront des amorces, sans pouvoir les imposer aux privilégiés qui conduiront inéluctablement « leur » régime à sa perte.

 

Saint Just disait : « Quand tous les hommes seront libres, ils seront égaux ; quand ils seront égaux, ils seront justes. » 

 

Saint Just était un Très jeune théoricien de la Révolution, il décrit un cercle idéalement vertueux, conforme à l’idéologie de Robespierre. Liberté, égalité, justice… Les faits démentent ce genre d’optimisme.

Et enfin, Robespierre, qui disait : « La royauté est anéantie, la noblesse et le clergé ont disparu, le règne de l’égalité commence. »

Robespierre (et les Montagnards) est partisan de mesures sociales qu’on peut qualifier de socialistes, voire communistes.

Mon choix a résolument était restreint, en essayant de mettre en exergue la place de l’égalité comme choix de société au sortir de la révolution.

 

J’y reviendrai dans la troisième partie, mais pour la seconde, je vous parlerai de l’égalité dans le symbolisme et l’ésotérisme maçonnique :

 

égalité en loge ( et non pas en Franc Maçonnerie)

c’est un peu abscons, mais j’essayerai de m’en expliquer en troisième partie.

L'étude de la symbolique nous amène à comprendre la signification de l'équerre, du compas, du delta rayonnant, ou encore des gants blancs. Par exemple, l'équerre est le symbole même de la rectitude, de la justice et du droit. Déposer ses métaux à la porte du Temple, ainsi que le niveau et les gants blancs, représentent l'égalité entre tous au sein de la loge. Ainsi, nous agissons toujours en considération du maître mot "égalité".

Un autre exemple avec le compas, qui symbolise l'amour fraternel, ou encore avec la pierre brute. En effet, l'apprenti maçon représente la pierre brute, qu'il devra "dégrossir pour arriver au soi", à la pierre polie.

Les gants blancs sont le symbole de pureté et d’égalité. Une main gantée, signifie l’égalité entre tous.

LA DEVISE, SES PRINCIPES

 

Le niveau  symbolise l'horizontale qui montre l'égalité sociale des hommes, l'altruisme, la moralité et la justice. Toute chose doit être considérée avec une égale sérénité.

« Le Seigneur était debout sur un mur bien aligné au cordeau et il avait dans sa main un fil à plomb.

L'Éternel me dit : que vois-tu Amos ?

Je dis "un fil à plomb"

Le Seigneur reprit : "Voici que je vais mettre un fil à plomb au milieu de mon peuple d'Israël désormais je ne lui pardonnerai plus sa faute" »

Amos, chapitre VII, versets 7 et 8.

« Et je prendrai le droit comme mesure et la justice comme niveau. Mais la grêle balaiera le refuge de  mensonge et les eaux inonderont la cachette; »

Isaïe 28 ; 17

 

La construction n'est pas binaire, mais volume avec ses forces contraires qui la fragilise.

Rien n'est possible sans une vision globale qui permettra de trouver le juste équilibre.

Méditer, observer et connaître sans être sceptique ni destructeur; l'apprentissage maçonnique n'est pas une soumission mais la connaissance de soi qui permettra d'arriver à la connaissance des autres à travers soi.

 

Il est bon de préciser que le Niveau, comme le fil à plomb et l'Équerre, ne sont pas des outils en tant que tel, mais des "bijoux", c'est à dire avec un identifiant fixe, mais relatif à la fois , avec des signifiants philosophiques et des devoirs de fonction.

 

Pour être un peu plus ésotérique, j’aimerai vous esquisser ce que l’on pourrait traiter d’égalitaire dans notre rituel, la prise de la parole.

 

La loge est l’un des rares « lieux sociaux » où la prise de parole en public soit codifiée de manière aussi rigoureuse et dotée d’une charge symbolique aussi forte.

L’une des particularités du rite réside dans le fait que toute action des membres de la communauté, tout positionnement des objets dans le temple, est porteur d’information et de sens. Chaque chose est à sa place, chaque discours vient en son temps, et une telle distribution garantit la cohérence de l’harmonie égale.

 

Elle suit un schéma triangulaire, et cela à plusieurs niveaux. La première forme de triangulation est relative au discours : en loge, on ne prend pas la parole, on la demande. Et lorsqu’on la demande, on ne s’adresse pas directement au Vénérable Maître dirigeant la loge, qui peut seul l’accorder, mais à l’un des deux intermédiaires que l’on nomme Premier Surveillant et Second Surveillant. Enfin, le Vénérable Maître lui-même accorde la parole en passant également par l’un des deux intercesseurs, lequel relaie l’information au requérant. Ce dernier s’exprime alors, et nul ne peut l’interrompre ni même s’adresser à lui, à moins que la teneur de ses propos ne nécessite une censure brutale de la part du Vénérable Maître

 

On pourrait ne voir dans ce procédé qu’un artifice pompeux, participant simplement de la théâtralité du cérémonial.

Cependant, les raisons de cette triangulation de la parole sont plus profondes qu’il n’y paraît et dépassent largement le cadre de la dramaturgie. Procédé de médiation, elle a pour objectif d’évacuer toute communication interpersonnelle, et de tisser un lien collectif en dépassant les échanges d’individu à individu, nous appelons cela l’« Égrégore ».

 

Le terme communication (de communicare), signifie étymologiquement « mettre en commun » et implique les notions de partage, alors notre rituel atteint probablement l’objectif de toute communication, dans ses formes les plus paroxystiques.

 

Il est à noter, cependant, qu’à l’inverse de la plupart des forment de communication,  notamment des rites, ou communications politiques, où se jouent des rapports de domination et de sujétion, qui définit les fonctions, exprime les allégeances, confirme les rangs et les statuts, le rite maçonnique, créateur de lien social, ne fait guère reposer les rôles assignés aux adeptes sur la situation professionnelle et financière que chacun occupe sur l’échelle sociale, dans le monde profane.

 

C’est ainsi qu’un ouvrier d’usine accèdera progressivement au grade de Maître, tandis que le PDG d’une grande entreprise ouvrira sa voie maçonnique au grade d’Apprenti, comme tout un chacun, avec les corvées qui accompagnent cette première étape, installation du Temple, préparation des Agapes et service durant le repas, etc., qui se veut un apprentissage de la patience et de l’humilité, une familiarisation, aussi, avec une dimension symbolique souvent inconnue du néophyte.

 

D’autre part, les fonctions de chacun ne sont pas figées, puisque nous changeons de poste, ou de rôle au fil des ans.

Or, ce principe d’égalité et de circularité est, encore une fois, inscrite dans le temps, et dans la communication.

Dans notre rite, par exemple, le Vénérable Maître, après avoir occupé des fonctions centrales à l’Orient durant quelques années, (on me dit deux…) se voit-il relégué à l’Occident, près du Parvis.

Outre que ce positionnement diamétralement opposé lui confère un angle de vision, et par conséquent un angle de compréhension différent sur le Temple, il traduit le passage d’une position supérieure à une position inférieure. En devenant Couvreur, il quitte la place dominante et ordonnatrice pour une place d’exécution, en contre-bas. Il en va de même pour les autres officiers de la loge.

 

Nous nous rendons compte que le principe de nos réunions est l’égalité, dans la communication, dans nos fonctions, dans nos circumambulations.

 

On ne s’étonnera donc guère que le niveau figure parmi les outils et symboles privilégiés de l’institution, ni même que le principe d’égalité présidant aux travaux maçonniques ait pu contribuer à la diffusion des idées émancipatrices jadis émises par les philosophes des Lumières.

 

Il semble avéré qu’en favorisant le brassage social (puis la mixité, à partir du xixe siècle, dans quelques obédiences), les loges précipitèrent la chute d’un régime inégalitaire.

 

« La Franc-Maçonnerie vint ainsi offrir un excellent terrain de culture au ferment des idées révolutionnaires »

Oswald Wirth

 

Les idées progressistes qu’elle véhiculait étaient d’ailleurs jugées subversives et dangereuses, tant par le pouvoir politique que par le pouvoir ecclésiastique.

 

On peut le comprendre à la lecture de certains textes du dix-huitième siècle.

« Ramener les hommes à leur égalité primitive par le retranchement des distinctions que la naissance, le rang, les emplois ont apporté parmi nous. Tout maçon en loge est gentilhomme »

 

Le sceau rompu, 1745 (rituels et divulgations maçonniques)

 

Tout semble concourir à faire de l’espace maçonnique un espace sociopète, ou proxémique, un lieu de partage, de cohésion, d’égalité et d’intégration.

La proxémie ou proxémique est une approche du rapport à l'espace matériel introduite par l'anthropologue américain Edward T. Hall à partir de 1963. Ce néologisme désigne d'après lui « l'ensemble des observations et théories que l'Homme fait de l'espace en tant que produit culturel spécifique »Hall 1.

L'un des concepts majeurs en est la distance physique qui s'établit entre des personnes prises dans une interaction. Hall a remarqué que ces distances varient selon les cultures considérées1. Ainsi, dans les pays latins, les distances entre les corps sont relativement courtes. En Afrique, elles sont souvent si réduites que le contact physique est fréquent. À l'inverse, dans les pays nordiques ou au Japon, les contacts physiques sont plus rares et ces distances plus importantes. Elles varient également selon les lieux où l'interaction se déroule, ce qui signifie qu'elles doivent être prises en compte par les architectes et designers. Elles sont par exemple différentes dans des lieux publics comme les ascenseurs ou les transports en commun1.

LA DEVISE, SES PRINCIPES

Nous nous interrogeons sur l’identité et le devenir de l’homme à travers les trois temporalités :

D’où venons-nous ?, Qui sommes-nous ?, Où allons-nous ?

Je résumerais ainsi notre appartenance, qui se nourrit au présent de la sagesse des anciens pour tenter de construire une société idéale.

 

Alors, que penseriez-vous de la « triple batterie » et de « l’acclamation » si, dès que le V :.M :. En fait l’annonce nous frapperions trois fois dans nos mains, et si on criait  « Liberté », « Égalité », « Fraternité ».

 

Troisième partie :

 

Égalité, nous sommes tous largués

Égalité, on se fout de nous

 

 

Égalité

Sens 1              Équivalence, conformité

Synonymes : similitude, ressemblance, conformité

Sens 2              Principe selon lequel tous les hommes ont les mêmes droits

Synonymes : équité, parité

Sens 3              Caractère de ce qui est plan, uni

Sens 4              Modération, régularité

Synonymes : régularité, uniformité, constance

 

Égalitarisme

doctrine politique prônant l'égalité des citoyens en matière politique, économique et/ou sociale, selon les contextes.

Dans un sens plus général, l'égalitarisme désigne une école de pensée qui donne la priorité à l'égalité de tous.

L'égalité en droit est le fait de considérer que chaque être humain est égal, qu'importe sa religion, son sexe, son orientation sexuelle, etc.

L'égalitarisme est le fait de reconnaître les différences qui existent chez l'autre sans le discriminer pour ses différences.

Ainsi, chaque être humain doit avoir les mêmes droits et devoirs au sein de la société.

Pour ses détracteurs, l'égalitarisme est philosophiquement le refus de l'altérité, donc la recherche de l'Un, soit de l'Unité, niant la complexité et les contradictions inhérentes à la vie.

Pour eux, l'égalitarisme est une atteinte à la liberté, en empêchant l'humain de s'élever et le réduisant en l'avalant dans une masse, en allant à l'encontre de ses aspirations naturelles d'excellence, de ce qui s'apparenterait à de l'individualisme.

Ils voient dans l'égalitarisme, une source de nivellement par le plus petit facteur commun, qu'ils qualifient de médiocratie. Les régimes élitistes combattaient l'égalitarisme.

 

 

 

Je commencerai pour parler d’inégalité ou de non égalité par ce qui nous touche, ………un peu : Les femmes ? des sous égales ?

 

Avec Maria Deraismes comme Symbole de l’égalité initiatique.

Marie Adélaïde Deraismes, dite Maria Deraismes est une féministe, oratrice et femme de lettres française née le 17 août 1828 à Paris et morte le 6 février 1894 dans le 17e arrondissement de Paris. Elle est la première femme initiée à la franc-maçonnerie en France, à la fin du xixe siècle et elle est à l'origine de la création de l'ordre maçonnique mixte international « le Droit humain ».

 

Les Constitutions de 1723 de James Anderson (pasteur), adoptées par la Grande Loge Unie d’Angleterre étaient sans ambiguïté :

« Toutes les personnes pour être admises membres d’une loge doivent être des hommes bons et fidèles, nés libres et arrivés à l’âge de discrétion et de jugement sain ; ni serfs, ni femmes, ni hommes immoraux ou scandaleux mais de bonne réputation ». Il faudra toute la ténacité d’une Maria Deraismes, qui prône l’émancipation des femmes, pour être à l’origine, en France, de la première obédience mixte à initier des femmes : le Droit Humain.

 

Comme bien des femmes elle s’est émancipée, elle s’est battue.

Elle a touché à la littérature, à la peinture, elle a été journaliste et conférencière.

Mais elle a fait plus : en étant la première femme initiée, elle a violé l’interdit posé aux origines de la maçonnerie par le pasteur Anderson en ouvrant, à jamais, la franc-maçonnerie aux femmes.

 

Elle contribue avec le franc-maçon Léon Richer, du Grand Orient de France, au premier Congrès International du Droit des Femmes.

 

Depuis le XVIIIe siècle, le journalisme n’est plus réservé aux hommes. Comme George Sand, comme Delphine de Girardin, Maria collabore de façon régulière à différents journaux.

 

Dès 1866, elle est sollicitée par le Grand Orient de France, pour participer à des conférences.

A tour de rôle, elle aborde la morale, l’histoire, la littérature, le droit de l’enfant, le rôle du clergé dans la société, la femme, etc… Certaines de ses idées sont reprises dans des propositions de loi, comme l’électorat des femmes dans les tribunaux de commerces ou les droits civils des femmes.

 

Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, née à Montauban le 7 mai 1748 et morte guillotinée à Paris le 3 novembre 1793, est une femme de lettres française, devenue femme politique. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme français.

 

« La femme à le droit de monter à l'échafaud ; elle doit avoir le droit de monter à la tribune. »

 

Elle met de la verve à rappeler le sort des femmes dans les différentes religions, dont le christianisme :

 

« Le christianisme fait peser sur la femme la plus grande part de la responsabilité dans la faute originelle […] En m’avançant dans les vieux récits, je découvre une faute, une transgression à la loi éternelle dont la femme se serait rendue coupable … Eve, chez les Hébreux, et Pandore, chez les Grecs, perdent l’humanité par leur curiosité fatale. »

 

Le 14 janvier 1882, s’ouvre pour Maria Deraismes une période nouvelle. Les frères de la loge “Les Libres Penseurs du Pecq” décident dans l’enthousiasme de l’initier, sachant qu’ils transgressent un interdit de taille.

Mais la portée de cette initiation est autant politique que symbolique. Alphonse Houbron, alors Vénérable Maitre, accepte : « Mon premier soin sera de faire consacrer le mot autonomie par l’immixtion de l’élément féminin au sein de la Loge afin de combattre effectivement le cléricalisme» car « détruire chez la femme les préjugés en les combattant par la morale et la lumière maçonniques, c’est préparer pacifiquement la véritable émancipation sociale».

La cérémonie donne lieu à une grande fête, sous les auspices moraux de Victor Hugo et de Louis Blanc, au cours de laquelle Alphonse Houbron fait tirer huit santés. Le scandale est énorme et ébranle la maçonnerie masculine. Alphonse Houbron est désavoué et la Loge est fermée.

 

Tout ceci fait écho, et même à l’étranger, des femmes la célèbre….

 

Georges Martin, un médecin féministe, conseiller général de gauche, (c’est étonnant !), initié dans la loge Union et Bienfaisance au R E A A, constate que les obédiences ne pourront s’ouvrir aux femmes ;

 

il faut donc couper avec la maçonnerie masculine.

 

Avec Maria Deraismes, il fonde en 1893, (il n’y a que 124 ans !!!) une obédience nouvelle : La Grande Loge Symbolique Ecossaise de France, Le Droit Humain, appelée à devenir l’Ordre Maçonnique Mixte International Le Droit Humain.

 

Et je vous parle d’une femme blanche, instruite….

On va juste essayer de s’imaginer une femme racisée, et non instruite…..

En fait, instruite n’est que superflu, juste racisée, et femme…

 

On nous dit que l’égalité recouvre aussi une dimension éthique, elle est une valeur relationnelle et sociale.

Concernant le rapport à l’autre, elle commande à la solidarité et à la fraternité. 


Considérer l’autre comme son égal…..

 
Cette réflexion a pris corps avec Socrate qui généralisa le problème éthique en affirmant que :

« ce qui est bon pour l’un doit également l’être pour l’autre placé dans les mêmes circonstances. »

 
On ne peut dissocier cette façon d’envisager le lien social d’une perception unitaire du genre humain. 

Rappelons-nous, en effet, le monde qui succéda au Siècle des Lumières. Les débuts de l’ère industrielle.

En haut de la pyramide sociale règne l’homme blanc, adulte, riche.

Illustrant le schéma darwinien, il ignore l’enfant et la femme, écrase le prolétaire et le colonisé.

Nous sortons à peine de ce monde.

LA DEVISE, SES PRINCIPES

Euh, pas vraiment en fait…..

 

Nous acceptons encore le schéma binaire qui ordonne l’espèce en deux camps antagonistes:

les forts et les faibles, les supérieurs et les inférieurs.

 

La plupart des gens lorsqu’ils parlent de leur différence se trompent un peu parce qu’ils parlent en réalité de leurs appartenances.

Nos appartenances?

Je suis né à Maubeuge,  je vis à paris, et je suis architecte, je suis allé à Florence et à Colombo.

J’appartiens donc à diverses catégories: celle des immigrés de Paris, des professions libérales, des touristes qui ont parcouru l’Italie et le Sri Lanka.

 

Je rencontre une commerçante Soudanaise qui travaille en Hollande….

nous sommes différents par culture et par nature.

En cas d’accident… et de transfusion, si nous appartenons au même groupe sanguin, elle me sauve la vie.

Nous voilà frères de sang, ou sœur de sang

En dépit de cette digression hématologique, tout peut nous séparer.

Mais voilà l’inattendu.

Nous aimons tous les deux Florence… ou le colombo de poulet.

Surgit une complicité, une connivence.

Michel Serres appelle cela une intersection.

Peu importe le domaine de l’art, qu’il soit architectural ou culinaire.

Du pluralisme de nos appartenances surgit un goût commun, égalitaire. Un plaisir gémellaire.

 

 «Avoir les mêmes droits à la félicité, affirmait jadis Voltaire, c’est pour nous la parfaite et seule égalité».

 

Et pour en finir, j’aimerai vous faire partager une dernière devise :

 

« Liberté, égalité, sororité »

 

Pour la politiste experte de l’égalité femmes/hommes Réjane Sénac, il y a là un « péché originel » de la République française, et par extension de toutes celles qui la prendront pour modèle, que ne résout pas l’appel lancée aux femmes à se projeter dans un universel qui se conçoit et s’écrit au masculin. En effet, les femmes, écartées de la citoyenneté à ses origines, vont devoir conquérir des droits fondamentaux qui ont été accordés sans conditions aux hommes entre eux. L’histoire des droits des femmes, qui sont d’abord – faut-il le rappeler – des droits humains par lesquels les femmes (appartenant à l’humanité jusqu’à preuve du contraire) devraient être légitimement couvertes, est une histoire de combats… Et de débats. Longtemps, rappelle Réjane Sénac, on argumente de la « moins-value » essentielle (c’est-à-dire procédant de leur « nature ») des femmes pour restreindre leur participation à la citoyenneté, à la société et à l’économie : elles sont des moins-que-frères. Puis la vapeur se renverse et c’est une « plus-value » que l’on attend d’elles : on leur fait une place en tant que mieux-que-frères, notamment réputées plus équipées de « soft skills », « complémentaires » des compétences traditionnelles et indispensables à la performance d’aujourd’hui et demain.

 

Le terme « sororité » est un nom commun féminin provenant du terme latin soror, qui signifie sœur ou cousine. En latin médiéval, il a désigné une communauté religieuse de femmes, mais il n'a été utilisé dans ce sens que jusqu'au xvie siècle.

 

utilisé par les féministes dans les années 1970 afin de faire entrer dans le langage commun l'équivalent féminin de "fraternité".

Le terme anglais sisterhood avait déjà été fabriqué par les mouvements féministes américains en réaction au terme brotherhood (fraternité). Ce terme exprime alors l'expression de la solidarité entre femmes. La sororité désigne les liens entre les femmes qui se sentent des affinités, ont un vécu partagé du à leur même condition féminine et au statut social qui y est alors lié.

 

Les mouvement féministes ont également promu la diffusion de l'utilisation du terme d'« adelphité » qui désigne ce même sentiment de confiance, de complicité et de solidarité dans une relation entre homme(s) et femme(s). Dans le cas de frères et sœurs ou d'amis par exemple.

 

Vous conviendrez que c’est une mise à l’écart des hommes, non ?

 

Alors, est ce que « liberté, égalité, fraternité » est une devise d’égalité ?

LA DEVISE, SES PRINCIPES
Commenter cet article
J
Un commentaire de François Marie posté sur l'adresse mail : courrierlafmaucoeur@gmail.com<br /> <br /> Jean-François,<br /> <br /> je préfère commenter ces articles directement que sur ton blog.<br /> <br /> Cela fait long temps que je dis et proclame que dans le monde « matériel », profane, en 3 dimensions, cette devise ne peut pas fonctionner !<br /> <br /> Pour moi si les hommes sont libres (qu’ils ont conquis leur liberté ou qu’il l’est eu de naissance), ils ne peuvent pas être égaux.<br /> <br /> S’il sont égaux (en théorie comme cela a été tenté -de force- dans des régimes totalitaires) ils ne peuvent pas être libres.<br /> <br /> Pour moi le seul moyen de résoudre cette devise et la rendre vivante et possible c’est de passer dans la dimension spirituelle, je dirai même « divine ».<br /> <br /> par rapports aux" Lois de l’Univers », les hommes (humains masculins et féminins), sont libres de suivre et respecter ces « lois de l’Univers ».<br /> <br /> Ils sont tous égaux quand aux conséquences de respecter ou de non respecter ces lois (loi de rétribution, loi du boomerang, loi d’attraction,….)<br /> <br /> En conséquence ils sont tous frères vis à vis de ces lois (de l’Univers). Il n’y a ni riches, ni pauvres, ni privilégiés, ni exclus.<br /> <br /> Voila.
Répondre