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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
LA LIBERTÉ EN PANNE

LA LIBERTÉ EN PANNE

 

 

La devise républicaine liberté, égalité, fraternité est aussi la devise maçonnique. Les free-masons, les maçons libres pouvaient bien avant les autres jouir de leur liberté, ils avaient des droits bien supérieurs aux autres ouvriers, mais ils avaient aussi des obligations de travail et des devoirs moraux envers leurs maîtres, leurs frères, les hommes en général. Ils ne pouvaient jouir de leurs droits que dans le respect de leurs devoirs.

 

Les droits de l’homme au siècle des lumières, ont libérés toutes les femmes et les hommes du moins en théorie. L’événement remarquable a été tracé, buriné dans le marbre, la devise républicaine nous le rappelle en couronnant les frontons de nos monuments publics.

 

Les francs-maçons hommes et femmes de devoir placent dans leur rituels, le devoir en haute estime, leurs serments les obligent, envers leurs frères, les hommes en général et surtout eux-mêmes c’est leur dignité, leur sens de l’honneur.

 

La liberté des lumières est inachevée, en panne. Dans une société d’abondance : « le donnant donnant », les échanges sociaux de bons procédés, assurent la sécurité et la liberté. Mais quand la société de l’abondance disparaît, quand les riches maigrissent, les pauvres sont déjà morts. Les inégalités augmentent, la société se divise, se fragmente, se clive. Le projet politique se dégrade et est insuffisant quand la planète vient à manquer, d’eau, d’air, quand la terre devient stérile.

 

Corine Pelluchon Philosophe écrit : 

 

« Dans les théories politiques qui font reposer l’association civile et le contrat social sur le sujet conçu comme un agent moral défini par la liberté et le bien-être, la finalité politique est la conciliation des libertés et des intérêts individuels. »

 

C’est sans conteste un progrès est-il suffisant, n’est-il pas en panne ? Après les pères fondateurs des droits de l’homme, n’est-il pas nécessaire de revoir notre logiciel, qui semble devenu obsolète au regard de l’écart des inégalités qui s’amplifie.

Nous avons tendance à considérer ce progrès des droits de l’homme comme un acquis irréversible, et donc à oublier les devoirs qui lui sont liés.

 

On oublie également qu’il n’y a pas de démocratie sans liberté certes, mais aussi sans égalité. À force de jouir de tous nos droits on ne voit plus les droits de l’autre et aussi ce que nous demande la société. On est constamment dans le Je au détriment du nous qui fait reliance. Nous répétons à l’envie comme pour exorciser nos devoirs, je sais, je sais, mais j’ai le droit, c’est mon droit.

 

On ignore la solidarité, selon Emmanuel Levinas :

« Fonder l’état sur la liberté, et non le visage garantit au mieux la liberté et l’égalité, mais pas la fraternité. » (Explication du terme visage chez Levinas : Le visage est l’expressif d’autrui qui me renvoie à ma responsabilité totale. Levinas incarne la loi morale dans la figure d’autrui. Il renverse ainsi la morale de l’autonomie de Kant.

« Le visage s’impose à moi sans que je puisse cesser d’être responsable de sa misère. La conscience perd sa première place. »)

 

Il nous faut être responsable pas seulement de nous-mêmes, mais aussi d’autrui, des autres. Nous sommes les gardiens de nos frères n’en déplaise à Caïn. Notre facile bonne conscience n’exclue pas notre action, j’ai promis d’aider mes frères.

 

Pour que l’état fonctionne il faut que nous soyons tous concernés par autrui et les autres en général. Il est facile d’être en symétrie avec ceux de sa classe sociale, c’est une mondanité. L’asymétrie seule est la condition de l’éthique et donc de la liberté vraie pour tous. Pas de vraie liberté sans fraternité et sans amour, le combat pour la justice est inséparable de l’amour pour autrui.

 

Jean-François Guerry.  

  

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C
Permettez de m'adresser à ceux qui consultent ce Blog sur leur mutisme,en leur rappelant: qu'en ce temps de canicule, il faut se mouiller pour rafraichir son esprit, lequel a encore une certaine lucidité pour écrire ce qu'il pense !!!!!<br /> Nous attendons vos propos, sortez de votre confinement , démasquez-vous, montrez que vous existez !!!!!<br /> Claudius
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C
Nous, les autres,conscients du dérèglement climatique, de la montée mortifère des virus, de la multiplicité des catastrophes qui sont l'annonce d'une civilisation en déclin accéléré, les hommes ont-ils pris conscience de la réalité??<br /> Nous pouvons en douter, porter un masque, c'est une contrainte nécessaire, comme dit le dicton, quand il y a de la gêne il n'y a pas de plaisir !!! Les riches ne pensent qu'à leur plaisir financier et matériel, les inconscients , une certaine jeunesse ne pense qu'à se dandiner hystériquement dans des rêves-parties, les pauvres, plus les innombrables nouveaux pauvres, privés de travail, sans ressources, vont devenir des révolutionnaires incontrôlables,les États libéraux, deviendront par nécessité des dictatures!!!! Ce ne sont pas les talentueux esprits dans leurs propos épris de liberté qu'il nous faut, mais des décisions radicales, impopulaires pour endiguer ce dérèglement mondial.<br /> Serait-il encore Temps !!!!!<br /> Claudius
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C
Bonjour, Jean-François,<br /> Merci de m'avoir accompagné par ton exposé plein de sagesse dont nous faisons le constat de sa faiblesse, étouffée par toutes les galopantes dérives morales, matérielles, d'une humanité qui prolifère, devenue incontrôlable.<br /> Ne serions pas tentés de nous réfugier dans un isolement ayant pris conscience de notre impuissance à faire émerger et diffuser les idées que nous défendons, celles de l'espérance d'une vie collective ordonnée et fraternelle !!!!<br /> Pour mémoire, je me souviens de 6 février 1934, j'avais 6 ans, ma mère me tenait la main, place de la Concorde,mot prémonitoire et constamment bafoué ,nous avons assisté à une charge des gardes mobiles à cheval, afin de disperser des anciens combattants déçus du monde politique de l'époque, 86 ans se sont écoulés, des années odieuses de la bestialité engendrée par le fanatisme ont ensanglanté le monde, alternées d'années joyeuses de l'insouciance, d'une évolution créatrice<br /> des prodigieuses technologies innovées par l’intelligence des chercheurs !!!<br /> L'histoire du Monde c'est construite alternée, entre le bien et le mal, avec l'espérance <br /> qu'une novation joyeuse anime enfin l'esprit humain, présentement, c'est une utopie!!!<br /> Nous les lucides!!! Notre égo est le refuge de notre impuissance, vivons-le avec une certaine sérénité par un enrichissement permanent de notre esprit, en respirant ce qui reste des beautés naturelles de notre belle planète !!!<br /> Penser et écrire, continuons, notre devoir est de diffuser ce qui est noble afin de tenter d'éclaire ceux qui auront la volonté, sagesse de sortir des ténèbres.<br /> Claudius
Bonjour Claudius<br /> <br /> Dans ce moment difficile, il y en a eu d'autres la deuxième guerre mondiale dont je n'ai eu que quelques répercussions (étant enfant du Baby Boom) il est toujours resté l'espérance, même celles et ceux qui ont connus les camps de la mort programmée ont toujours gardés l'espérance. En cette période de canicule qui donne à réfléchir sur l'état du dérèglement de notre planète. Comme tu as pu le comprendre j'essaye de comprendre la pensée de Levinas lui-même enfant du chaos de la deuxième guerre. Sa réflexion sur la demeure, l'habitation, le monde dans lequel l'on vit en quelque sorte est intéressante: " Au lieu de parler de la déréliction, du fait d'être jeté dans un monde étranger, il parle de la demeure en disant quelle est recueillement et donc qu'il s'agit d'un lieu où je peux avec un rapport vrai à moi-même et avec autrui " (Corine Pelluchon)<br /> Dan son texte appelé 'Sans nom' Levinas parle de la cabane de la conscience, dans laquelle nous devons abriter toute l'humanité. La vie intérieure est notre capacité à nous réfugier dans notre conscience pour ne pas se laisser prendre par l'idéologie ambiante et nous pouvons trouver dans la cabane de notre conscience toute les ressources que sont la foi l'espérance et la charité. Nous pouvons lutter contre tous les cynismes, contre les mouvements de foule, pour défendre les principes justes. Levinas écrit (en pensant au Nazisme sans doute) :"Car dans les périodes de confusion et de chaos, où ce qui appartient au monde bien assis, aux institutions, n'est plus d'aucune aide, la conscience morale est le seul bastion permettant de résister à la folie qui s'empare du monde et d'espérer combattre les entreprises visant à la destruction." Il faut s'efforcer d'avoir une conscience libre, mais non indifférente aux autres. Dans ta colère Claudius, je ressens ton amour pour le monde libre et les autres, alors il faut encore et encore de l'espérance, car rien ne meurt.<br /> Jean-François