TOUS FRANCS-MAÇONS
Cet article m’a été inspiré par lecture de la présentation du 30èmeForum de la PHILO qui se tiendra au Mans les 9, 10, et 11 Novembre prochain, présentation faite par le philosophe Roger Pol Droit sous le titre Tous philosophes.
Pouvons-nous êtres tous francs-maçons ? On constate pratiquement dans toutes les obédiences maçonniques une incitation au « recrutement »de nouveaux profanes. Certains Grands Maîtres souhaitent marquer leur mandat et assimile leur réussite à l’aune de la leur capacité à avoir éveillé des vocations.
Il est du devoir du franc-maçon de transmettre, de faire vivre l’institution dans son ensemble et les loges en particulier, une loge en manque d’apprenti s’étiole peu à peu et les maîtres doivent êtres remplacés, un chantier appelle sans cesse des pierres vivantes. Néanmoins la quantité ne fait pas toujours la qualité, et la démarche initiatique ne rime pas toujours avec le nombre des postulants.

Imaginons un monde qui ne serait composé que de francs-maçons humanistes tenant d’une franc-maçonnerie sociétale, un monde exclusivement adepte de la déesse raison, un monde ou le bien commun passerais toujours avant l’intérêt individuel, bridant ainsi les personnalités qui seraient soumises à l’appréciation de censeurs, de sages, un monde de justice, de vérité, de vraie fraternité, simple, beau, clair, net, mais il y a toujours un mais. Ce monde serait sans doute sur humain, au-delà de la raison humaine, un monde parfait ou régnerait l’ennui.
Ce monde serait comparable à une bourgade Autrichienne, adossée au flan de la montagne, une bourgade propre, ou l’on a presque peur de salir les trottoirs en marchant.
Nous serions tous semblables, tous identiques, respectueux des mêmes règles. Pour le philosophe nous serions Tous Grecs.

Par reflet nous serions Tous francs-maçonspas si simple il y a déjà tant d’obédiences différentes du moins en apparence, parce-que souvent l’on cherche les véritables différences qui les séparent.
La franc-maçonnerie se veut universelle, elle prétend rassembler ce qui est épars.
Peut-on imaginer dans la même loge un convaincu du Djihad, un trader de la city et un catholique intégriste pour former un triangle, si l’on ajoute un pèlerin d’Emmaüs, un hédoniste, un professeur et médecin est-ce que nous aurons une loge juste et parfaite, qu’en pensez vous ?
La franc-maçonnerie propose comme la philosophie de passer de la barbarie à la justice, de créer comme Platon une cité, une république nouvelle, pour certains une Jérusalem céleste, pouvons-nous êtres tous acteurs, constructeurs de cette cité.
Et que penser de la transgression dans cette cité, des désirs, des émotions, des imaginations individuelles. Nous ne pouvons donc pas êtres formés philosophes ou francs-maçons ce n’est pas une profession, un métier, avec règles donc des dogmes.
Roger Pol Droit termine sa présentation ainsi : « Le geste du philosophe n’est pas d’accumuler des savoirs, mais de creuser des lacunes, d’avancer dans la conscience de notre dénuement. D’expérimenter la fragilité de nos certitudes. Voilà qui est à la portée de tous. »
Je rajouterais que nous francs-maçons, notre geste c’est d’abord de nous connaître, de nous reconnaître dans la pratique du bien et dans notre volonté de propager l’amour de l’autre, dans le respect de ses différences, et cela francs-maçons ou pas, c’est aussi à notre portée.
JF.