Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
Sentier des Sept Vallées Suspendues en Algarve au Portugal
LES SEPT VALLEES
Monter au sommet de l’arbre de son âme, poursuivre le chant du rossignol. Gravir la montagne sacrée, sur le toit du monde chercher l’air pur. Se régénérer suivre Jacob sur son échelle mystérieuse. Monter plus haut encore vers l’unité, réunir au sommet ce qui est épars, loin des querelles dérisoires. Revenir à l’Éden, contempler l’azur bleuté qui couronne l’arbre de la connaissance.
Voir le soleil se lever à l’est, éclater au zénith de tous ses rayons, descendre dorer le raisin, qui bientôt coulera dans la coupe. Prendre patiemment le chemin le long chemin de la sagesse, de la force, de la beauté.
Agir en chevalier de l’esprit pour faire descendre sur terre la Jérusalem céleste.
Parmi les sept vallées cachées de l’ésotérisme Soufi, après, celle de la recherche, celle de la connaissance, celle de l’unité, celle de la félicité, celle de l’émerveillement, celle de la pauvreté en soi, et, de la richesse des autres, arriver dans l’ultime vallée celle de l’amour, sans laquelle toute quête serait celle d’un désert minéral, sans vie.
C’est à ce voyage de l’esprit sur les ailes de la huppe du Roi Salomon, que nous convie la franc-maçonnerie, à la levée du voile qui obscurcit notre regard, à l’éveil de notre âme, de notre être intérieur qui chemine dans les vallées avec son bâton de pèlerin, à la recherche de son soi.
C’est le désir d’amour, qui guide nos pas, rien ne peut l’arrêter. (1) Ce sont les yeux, hélas, qui sont toujours fermés. Entrons dans le désir, et nous verrons que la porte n’est jamais fermée devant nous.
Jean-François.
(1) Farid Od Dîn Attâr : Les Sept Vallées du Cantique des Oiseaux.
Pour les amoureux de la poésie, rendez-vous à Brec'h près d'Auray, Vendredi une rencontre avec un poète est toujours un moment de joie, plusieurs de ces moments finissent par se transformer en bonheur.
Sortir du monde, pour aller à la rencontre de soi, des gens, de leurs âmes.
Sortir doucement de notre esprit tous ceux qui l’habitent, nous ne sommes que des hommes. Ceux qui sont passés de l’autre côté ne peuvent pas toujours rester en nous, nous les déposons dans nos temples, nos églises, leurs nouvelles demeures.
C’est pourquoi notre cœur bat plus fort quand nous prenons l’irrésistible chemin du temple. On tremble quand la musique monte, les âmes s’accrochent aux notes, les âmes se posent à notre portée. Le monde s’efface, il laisse place aux gens, aux femmes aux hommes.
Les temples nous les avons construits pour sortir du monde, pour recueillir les âmes, les faire vivre dans la lumière verticale qui descend pure, sans poussières, la lumière bleue de l’azur universel.
Cette lumière éternelle qui nous tire du monde, des coupons de nos supermarchés.
Jean-François.
Photo Bogdan Ghsik
Rencontres…
On s’est croisé un soir sur un trottoir bondé
Du côté d’saint germain, et quand tu as souri
J’en fus tout retourné, j’en fus tant attendri,
Et je suis resté là, planté, à m’attarder,
Près du kiosque à journaux, dérisoire refuge,
Pour figer ton sourire, dans mon cœur, dans ma tête,
Pour retenir l’instant, pour en faire une fête,
Et pour me souvenir en coupable transfuge.
Tu n’t’es pas retournée, le boul’mich t’a croqué,
Avalé ; j’aurais dû courir après ton ombre
Mais, las, j’ai sans nul doute craint de te choquer,
De te voir disparaître vraiment, telle une ombre,
Et suivre, inatteignable, dans une course effrénée,
Un autre port d’attache, pour te rasséréner.
La pluie a entonné son refrain clapotant,
Tandis que je ressasse, ce rendez-vous fugace,
Tandis que j’ai perdu depuis quelques instants,
Le souvenir d’un soir qui devient une farce…
Une douloureuse farce, la mémoire est prison
Quand elle restitue, des chagrins et des larmes,
Quand elle distille, secrète, son terrible poison.
Des rencontres improbables, Des sourires timides,
Avec dans le regard un incroyable charme,
Témoignent qu’elle existe l’étincelle qui guide
Vers un bonheur possible pourvu que l’on y croie,
Pourvu que l’on soit prêt à courir chaque fois ;
Il n’y a point de hasard, et la vie restitue,
A qui le veut vraiment, son comptant de crédible,
Pourvu que l’on soit prêt d’accueillir l’indicible.
Le kiosque est toujours là, à côté de l’église,
Sur le boul’vard magique, je m’y promène encore,
Je m’attable en terrasse de la brasserie du Flore,
Guettant un souvenir qui toujours m’électrise.
Les belles déambulent mais je reste invisible,
Solitaire et chagrin installé en automne,
Mais le cœur au printemps, exalté, accessible,
Espérant l’impossible, qu’une romance entonne,
Une chanson nouvelle, dans la ronde du vent…
En ces temps agités, la triangulation de la parole semble avoir repris ses droits et se développer, pour le meilleur, mais aussi pour le pire. On parle beaucoup de méthode, peut-être pas assez du fond, mais l’essentiel est que l’on se parle encore.
La parole était folle, elle circulait comme une balle de Ping pong, elle revenait comme un boomerang, retour à l’envoyeur.
Quand le meneur de jeu, s’est remis au centre pour distribuer la parole, écouter et répondre, la parole à été triangulée, le temps de parole mesuré, comme la parole elle-même.
Les francs-maçons connaissent la force de la parole, ils connaissent aussi la force du silence, de la mesure, de l’action.
La légende raconte que le maître de forge, « le possesseur de la terre », celui qui porte le nom secret du maître, le beau-frère de Noé, fût emmuré dans sa forge avec ses outils. Personne ne sait si cela fût de son plein gré, ou s’il fût surpris par le déferlement de la montée des eaux, à cette époque ou le monde manquait de repères, de sens.
Depuis ce temps les francs-maçons disent que le maître circule parmi eux, que rien ne meurt, que tout est vivant. La parole circule donc toujours, pour peu de se mettre en capacité de la recevoir. C’est-à-dire que chacun accomplisse sa descente vers les parties les plus sombres de son être, avec la volonté non pas surhumaine de supprimer ses passions, mais simplement d’essayer de les maîtriser, puis de les surmonter. De faire succéder l’être à l’avoir, de mettre de l’ordre en soi.
Notre monde actuel est enserré entre deux forces, celle des intégristes et celle des matérialistes. Dans les époques précédentes, nous avons connu l’alternance de ses deux forces, l’air était plus respirable, nous pouvions ouvrir la fenêtre, regarder l’étendue de l’azur, le souffle circulait encore, il existait une autre voie. Aujourd’hui il semble que nous soyons brisés par le conflit permanent de ses deux forces.
Le symbolisme, la méthode maçonnique, le silence de la loge, permet la connexion avec l’image des symboles et les idées qui sont cachées, la méditation, l’usage de la langue des oiseaux, lève le voile, sur une autre dimension de la vie, au-delà de la vie matérielle, au-delà des intégrismes, des fausses religions qui divisent les hommes au lieu de les relier. L’étude et l’observation des symboles fondamentaux de l’Art Royal, permettent de faire circuler la parole dans toutes ses différences, mais avec un objectif commun, l’amélioration de l’homme et de l’humanité entière, dans le respect des individualités.
Pourvu que la parole circule toujours face à la haine et la violence.
Jean-François.
Temple saccagé
GODF Communiqué du 11 mars 2019
Menées antimaçonniques : halte à la haine !
Une dizaine de manifestants en marge d’un rassemblement de Gilets Jaunes vient de vandaliser le temple maçonnique de Tarbes.
Cela fait des années que, de façon presque ordinaire, nos temples sont devenus des cibles et subissent des atteintes, anecdotiques ou plus sérieuses. Gentiment alimenté par deux ou trois « marronniers » annuels, l’anti-maçonnisme n’a en réalité jamais disparu de notre pays et, régénérée par la convergence nouvelle de tous les fondamentalismes, la vieille chimère « judéo-maçonnique », de sinistre mémoire, a retrouvé toute sa virulence dans les délires complotistes des réseaux dits « sociaux ».
Le mouvement social profond, complexe et confus des Gilets Jaunes révèle avec gravité une fracture, un refus, la révolte de femmes et d’hommes qui ne « s’en sortent » pas, se sentent méprisés, dominés, et craignent pour leur avenir et celui de leurs enfants. Dans l’extraordinaire libération de la parole qui l’accompagne, des groupes opportunistes, nourris de tous les fantasmes conspirationnistes qui traînent sur le Net, ont trouvé l’exutoire par lequel déverser, plus décomplexées que jamais, les vieilles haines qui veulent diviser la nation.
Toutes ces résurgences sont abominables et doivent être condamnées sans la moindre réserve. Les derniers actes antisémites, tout particulièrement révoltants, et ces menées antimaçonniques, sont autant de symptômes de la crise profonde du pacte républicain.
L’engagement civique humaniste de chacun doit nous rassembler contre ces haines, contre les injustices qui en sont le terreau et pour rendre son ambition collective à la République et à son projet.
Fait à Paris, le 11 mars 2019
La Grande Loge de Francea porté plainte après les tags antimaçonniques qui ont été bombés à la peinture rouge le 25 octobre 2018 sur la façade de son siège national, Rue Puteaux, à Paris.
Les messages sont assez abscons, mais clairement hostiles: « Démolisseurs ! On sait pour La Mecque » ou « Affaire des fiches = Dreyfus coupable ». Où l’antimaçonnisme se double sans doute d’antisémitisme.
Rue Puteaux, on m’indique que les caméras de vidéo-surveillance ont permis de déterminer que le tagueur est une jeune femme qui avait pris soin de masquer son visage, la tête recouverte d’une capuche. L’auteure des graffitis était accompagnée d’un homme.
L’enquête se trouve entre les mains du commissariat du XVIIème arrondissement de Paris.
Il y a quatre ans, le siège national de la GLDF avait déjà été victime d’inscriptions malveillantes : « NON A LA RÉPUBLIQUE MAÇONNIQUE ! »
LE FIGARO
Les habitants du quartier des Sept Deniers à Toulouse ont découvert hier un tag antisémiteet antimaçonnique sur le mur d'un immeuble. «Juifs. Francs-Maçons» est-il écrit à la peinture blanche à côté du dessin d'une croix gammée. Il s'agit de la deuxième inscription de ce genre en quinze jours. Une inscription avait été taguée sur la façade d'une banque.
Journal Sud-Ouest
Mercredi 20 février au soir, un mur et deux voitures ont été taguées dans la cité médiévale, à proximité d’un temple maçonnique.
Vers 21 heures, mercredi 20 février, le mur d’enceinte de la coopérative Sarlat Périgord Foie gras a été tagué, sur une petite place rue Pierre-Brossolette à Sarlat, ainsi que deux voitures.
COMMUNIQUE POUR LES ABONNES:
Il semble qu'un certain nombre d'entre vous voient leur abonnement supprimé contre leur volonté !
Deux solutions soit le réactiver en mettant votre adresse mail dans la fenêtre Newsletter.
Soit m'expédier un simple courriel à l'adresse suivante:
courrierlafmaucoeur@gmail.com
Bonne journée et merci aux témoignages d'encouragements.
Réparer, puis consolider une fracture est le travail du chirurgien et de son équipe. Il y a maintenant quelques années la Grande Loge Nationale Française connaissait une crise sans précédent, dont les francs-maçons connaissent les origines et les conséquences.
De cette crise de gouvernance, d’identité, de sens, naissaient plusieurs obédiences. La Grande Loge de L’Alliance Maçonnique FrançaiseG.L.A.M.F est sans contestation la plus importante d’entre elles, elle réunit aujourd’hui à peu près 16 000 frères.
Le nom même que cette obédience s’est choisit, était prémisse de cette réussite. Ses valeurs énoncées clairement, sa volonté de régularité, sans ostentation, son orientation spirituelle, l’ont amené à se rapprocher des obédiences défendant depuis toujours ces valeurs, comme la Grande Loge de France, la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra, il n’ y a pas de concurrence dans le bien, il n’y a qu’addition, l’universel c’est aussi regarder dans la même direction. La franc-maçonnerie a vocation toujours à réunir ce qui est épars.
Le corps maçonnique des grades de perfectionnement du Rite Ecossais Ancien et Accepté, le Suprême Conseil pour la France composé des membres de la G.L.A.M.F, s’est récemment rapproché de la juridiction du Suprême Conseil de France dont il est issu, et de ses membres qui viennent de la Grande Loge de France.
L’esprit me semble-t-il n’est pas de faire du nombre, mais de faire dans l’authenticité, la régularité, le travail spirituel individuel et collectif qui est la méthode maçonnique.
La G.L.A.M.F met à la disposition de tous les francs-maçons des travaux de qualité, dans sa revue Les Cahiers de l’Alliance, disponibles pour tous au rythme de trois parutions annuelles.
Le thème du deuxième cahier est L’humanisme en question. Les qualités des intervenants, qui traitent chacun ce thème avec leur regard, leur prisme personnel, fait diversité et réunion, sur les questions qui agitent notre société, ils posent le problème non pas d’une morale partisane, mais d’une éthique au service de l’homme en particulier et des hommes en général.
Après la proclamation de la mort de Dieu, c’est peut-être celle de la mort de l’homme, de son identité.Il ne s’agit pas de jouer les cassandres, mais de regarder les réalités en face, quel sera notre part de libre arbitre quand nos algorithmes seront la propriété des dirigeants des GAFAM ?
On parle beaucoup d’urgences, de crises, mais nous sommes dans un état permanent d’urgence, il n’y a plus de crises, c’est de notre quotidien dont il s’agit.
Ce deuxième cahier de l’Alliance,éclaire ce quotidien et est un levier pour comprendre notre avenir. La franc-maçonnerie, croit en la perfectibilité de l’homme par lui-même, dans un cadre collectif, les techniques ne sont pas les ennemis de l’homme, mais elles doivent toujours être à son service et non l’inverse. D’où l’indispensable humanité, et, l’une de ses plus belles conquête la fraternité, qui se cultive, comme une rose, entre sœurs et frères dans le même jardin qui est notre monde.
À lire donc ce deuxième Cahier de l’Alliance : L’Humanisme en Question. Éditions Numerilivre Paris 120 Pages 18€ disponible
je suis plutôt un taiseux, surtout sur la toile. En d'autres temps, je m'y suis beaucoup exprimé - à bon escient j'espère - mais sans vraiment parvenir à un échange. J'ai retiré de cette activité le sentiment que ça n'est pas le meilleur lieu pour les échanges sereins. Ton blog est toutefois un espace serein et profond que je ne manque pas de visiter chaque jour; il faut partie du petit bouquet de sites que je parcours le matin, ma tasse de café au coin du tapis de souris.
Mon abstention n'est pas motivée par la paresse (enfin, pas seulement), ni par le souci de ma petite tranquillité, mais parce que je suis trop attaché au principe de la circulation de la parole, dans les formes. J'ai gardé un souvenir bien net de projets de forums maçonniques vite transformés en parc à trolls ou monopolisés par une parole fanatique. Je lis, j'apprécie, et si je veux m'exprimer, je rabote, et trace un planche!
J'espère pouvoir visiter ton blog encore longtemps.
Sois assuré, mon BAF, de sa qualité et des mes sentiments fraternels.
Notre frère JFG nous honore pratiquement chaque jour d'un article qui devrait susciter notre intérêt, ce qu'il fait, puisque le blog a des milliers de visiteurs!
La conséquence logique de cette situation serait que des commentaires nombreux aillent "enrichir" les articles en question, ce qui rappellerait la riche époque des Myosotis dont chacun se souvient.
Pour avoir contribué largement à l'expression du "Myosotis breton", j'ai pris l'habitude, néfaste peut être, de répondre assez régulièrement à JFG, parfois pour l'approuver, parfois pour exprimer une différence sinon un désaccord, ce dont il ne s'est jamais offusqué!
Hélas, en dehors de Claudius, du frère Tuck et de quelques autres, qui parfois se manifestent, personne ne fait l'effort de donner un quelconque avis, tant et si bien que notre rédacteur ne récolte guère le fruit de ses efforts, il semblerait qu'il sème sur une terre stérile alors que cette dernière pourrait sans doute produire une riche moisson!
Certes les thèmes abordés, à la limite de l'espace maçonnique parfois, ne justifient ils pas toujours une critique, fraternelle s'entend, mais il en est sur lesquels les frères, à mon sens tout au moins, auraient dû se ruer littéralement, et j'en veux pour exemple la question du GADLU qui a été soulevée récemment.
Aucun commentaire sur le sujet, c'est AHURISSANT, comment expliquer, que dis je, justifier un tel silence?
Les frères seraient ils à l'image des célèbres "trois petits singes" qui voient, entendent et se taisent, cela pour des raisons liées à la prudence et au désir de tranquillité?
Ce serait bien décevant!
Cincinnatus
Ma réponse :
Je ne demande rien, j’accueille toutes les pensées, comme des fleurs, quand elles me sont offertes, où à l’ensemble des lecteurs du Blog.
Je reçois amplement mon salaire quand je rencontre des sœurs et des frères déclarent lire le Blog.
Heureux des merveilleuses rencontres que je peux faire grâce à ce blog, j’ai largement mon salaire, et j’espère que les lecteurs ont le leur. Chacun fait son chemin comme il le souhaite.
La connaissance de soi s’acquiert dans la nudité, attentive à refuser toute pensée susceptible d’accueillir l’égoïsme et toutes ses manifestations. Indifférent à la louange comme aux injures, le connaissant marche seul dans un désert aride. Heureux des rencontres, il ne les sollicite point ; il n’a pas à être rassuré sur l’importance de sa démarche, aucun encouragement ne lui est nécessaire. La lumière dont il entend l’appel lui suffit : le reste est bourdonnement.
Dimanche brutalement un message est tombé, juste avant que la nuit ne recouvre le jour de son voile. Loïc a rejoint l’orient éternel.
C’est comme si j’avais reçu un coup de poing m’a dit Gérald, et il s’y connaît question de lutte. Oui c’est ça un coup de poing au cœur, de ceux qui font vaciller les plus forts, un de ces coups de poing que la vie distribue comme le ferait un aveugle.
Loïc a franchi la porte mystérieuse de la connaissance que nous avons cherchée ensemble. Pourtant il n’y a pas, il n’y aura pas de séparation entre nous, Loïc nous précède simplement, il a fait un pas de plus, il a traversé la muraille grise, il est de l’autre côté au bout du tunnel de lumière, dans l’avenir, il nous précède, il nous regarde.
Nos mains vont trembler, quand nous penserons à lui, mais elles ne vont pas céder, nous cœurs vont gémir, c’est trop tôt, c’est injuste, pourquoi lui, pourquoi comme ça ?
Mais au point du jour, naît la lumière de l’espérance. Loïc sait maintenant, comme l’écrit Christian Bobin dans sa nuit du cœur. « Qu’il n’y a pas de vie spirituelle. C’est toute la vie qui est esprit, ou bien elle n’est qu’une affaire digestive ou culturelle.
L’esprit est un travail de soi sur soi. Même en dormant il se poursuit. »
Loïc, je ne sais pas si c’est ton esprit, ton cœur, ton âme, nous prenons tout. Tu seras toujours avec nous, avec ton sourire, ta simplicité, ton humilité, la pudeur de ta joie et ton amour pour tous les frères, pour tous les hommes.
À bientôt Loïc, je m’inscris avec mes frères, à toutes les agapes que nous ferons encore ensemble avec toi.
Ils sont sur la route, ils ont été chassés de leur logement, trop cher, trop insalubre. Ceux que l’on appelle les accidentés de la vie, les licenciés sans retour, trop vieux, trop jeunes et pas assez. En divorce avec la société, sans avocat.
Ils n’ont pas l’espoir des migrants, ils sont chez eux, chez nous. Dans la chaleur des bouches du métro, dans la file d’attente des restos, ils tirent leur misère, comme leurs chiens. On the road again, again…
Ils vont tous à Babylone, ils viennent des grandes villes du monde entier, poussés dans les périphéries de la lumière, puis dans la nuit du désert. Comme aux États-Unis d’Amérique, ils usent de la gomme des routes sans fin, dans leurs camping-cars, nomades, ils survivent échoués sur des parkings. Ils ont la peau noircie au soleil, comme leur travail à 8 dollars de l’heure.
Le rêve américain en berne, 9 millions d’américains âgés de plus de 65 ans travaillent pour vivre, 60 % de plus qu’il y a 10 ans. Pendant ce temps nous nourrissons les GAFAM l’optimisation fiscale.
La Jérusalem Céleste
A quand le chemin de Babylone à Jérusalem, les billets ne sont pas encore imprimés, la route est en projet, on discute beaucoup de choses que l’on connaît, combien valent ces vies, quelle est la côte de l’angoisse à la city, à Wall Street, ça monte à Paris…
Nous ne pouvons pas rester tranquilles, nous devons renoncer à nos certitudes, nos raisonnements formatés, uniformes, habituels. Retrouver le chemin de l’amour fraternel qui mène de Babylone à Jérusalem, être fou peut-être, ou naïf, mais être. Comme Cyrus le Grand, ouvrir la porte…
En forme d’édito, pour conclure cette semaine riche, mardi c’était gras, le point d’orgue des sept jours charnels selon la tradition chrétienne, mercredi les cendres, c’était aussi à l’occident à Auray sur les bords du Golfe du Morbihan, la première édition des Rencontres Maçonniques de Kerdréan, du manoir de la pierre. (Voir ci-après)
C’est dans ces cendres du Mercredi qu’est né un phénix symbole de régénération par le feu lumière, phénix accolé au pélican de l’amour. Ce samedi Rémy Le Tallec auditeur attentif de la conférence donnée par Charles-Bernard Jameux, nous livre sa recension sur un livre de Marc Halèvy sur le catéchisme oublié, prolongeant la thèse de Charles-Bernard Jameux sur l’art de la mémoire.
Et pour conclure cette semaine, j’ai fait une visite à la Boîte à livres de ma commune, où je dépose mes livres après leur lecture pour qu’ils ne meurent pas, j’ai trouvé un opuscule de la collection Etonnants Classiques édité chez GF Flammarion il y a 19 ans, manipulé, usé par le temps, mais dont la couverture rouge sang et les pages intérieures vibrent encore, il oblige à la mémoire avec son titre "Au nom de la Liberté Poèmes de la Résistance". De Paul Eluard à René Char, en passant par Aragon, Desnos, Cassou, Guillevic, Kessel, Druon, on trouve tous ces poètes réunis, pour chanter et défendre la Liberté, ils nous rappellent notre devoir de vigilance, et de résistance pour que la bête encore vivante, ne revienne pas hanter nos cœurs, et nos cités.
Bon Week-End à tous
Jean-François.
Catéchismes et tableaux de Loge, deMarc Halévy (Ed Oxus, 2018)
D’abord le titre : On n’entend plus guère ce mot de « catéchisme » dans les loges, et on ne le lit guère plus dans la littérature maçonnique. Son usage traditionnel dans le domaine religieux l’a peut-être rendu, soit obsolète, soit suspect de spiritualité (pléonasme, peut-être, en ce monde de laïcisme soupçonneux).
Ce terme du vocabulaire ecclésiastique désignait à l’origine une forme d’apprentissage oral de l’instruction religieuse chrétienne ; et dans la seconde moitié du XVIIIèmesiècle, il a été étendu à l’expression de base de toute science. Rien d’étonnant donc qu’il ait été annexé par la franc-maçonnerie pour désigner les instructions de ses Rituels par un jeu de questions/réponses, qui devaient être connues par cœur.
Catéchismes comme tableaux de loge agissent comme des aide-mémoire « permettant de restituer instantanément et avec fidélité les nombreuses leçons constituant l’enseignement maçonnique ». Deux outils pédagogiques qui se complètent merveilleusement pour cultiver « l’art de la mémoire »du maçon1 : susciter le visuel et l’auditif font toujours partie des méthodes d’apprentissage de nos pédagogues contemporains. Mais, plus que d’aide-mémoire, les catéchismes maçonniques « donnent à penser, à méditer, à interpréter », et Halévy leur confère « un rôle primordial, en cela qu’ils résument l’essentiel du message spirituel de chaque grade ».
De fait, à entendre souvent ânonner ces catéchismes en loge, plutôt que de les entendre « dire »ou les « vivre »avec conviction, on ne peut que constater parfois, la méconnaissance, voire l’oubli total du sens des mots, et on ne peut que se réjouir de voir ainsi rétabli leur rôle essentiel.
Dans ce dernier ouvrage, Marc Halévy examine donc différentes versions historiques de tableaux de Loge pour chaque grade, avec une explication-exploration de chaque symbole dans les différents tableaux de Loge d’abord. Puis, il effectue la même démarche pour les catéchismes de chaque grade d’Apprenti, de Compagnon et de Maître, ce que nos Rituels nomment « Instruction ». Et c’est l’intérêt fondamental de cet ouvrage que d’être en l’occurrence entièrement consacré aux catéchismes et tableaux de Loge du Rite Français. Une méthode qui peut néanmoins s’adapter avec grand profit, à chaque rite, grade, degré ou ordre …
Explication-exploration en effet, car, de même que chaque symbole éveille et révèle une représentation et une densité différente pour chaque maçon, de même, c’est bien le cheminement spirituel individuel de chacun vers l’initiation que ce livre vient accompagner. Ce cheminement de la pensée pour progresser danset versune harmonie propre à chacun pour une harmonie universelle.
Il commente, propose des explications, suggère des pistes de réflexion sous les angles symbolique, historique et spirituel : ce n’est pas la moindre richesse de ce procédé. Car, la culture scientifique, philosophique, protéiforme (pour ne pas oser le qualificatif d’encyclopédique) et maçonnique de Marc Halévy ouvre des perspectives extrêmement enrichissantes, éclairantes, parfois étonnantes, et toujours pertinentes. Et cette méthode peut aisément s’adapter à chaque rite, à chaque grade, degré ou ordre.
Marc Halévy consacre la seconde partie de son ouvrage, et ce n’est pas la moindre, à la Régularité maçonnique. Domaine largement défriché dans la période récente, compte-tenu du schisme douloureux qui a frappé la franc-maçonnerie au début de ce siècle.
Roger Dachez notamment, et l’excellent numéro des « Cahiers de l’Alliance »(n°2- 2015)entre autres, ont largement documenté le sujet. Mais la réflexion de Marc Halévy, avec un ton et une liberté de parole inimitables, y apporte une pierre didactique passionnante.
Sa conviction dans le rappel des notions élémentaires de la maçonnerie apporte un vent de fraîcheur à la question. Qu’est-ce que la Régularité maçonnique ? Quels sont les critères de la Régularité maçonnique ? Sur quoi repose la notion de Régularité maçonnique ? Pour quoi, et pourquoi choisir la Régularité ? Quel avenir pour la Régularité maçonnique ?...
Si quelques questions ont reçu des réponses satisfaisantes pour l’esprit, il en subsiste toujours quelques-unes qu’il est pertinent de creuser sans relâche. Et l’apport majeur de la propre personnalité et de l’expérience humaine de l’auteur réside dans ce questionnement permanent, et dans les pistes de travail qu’il propose.
En rappelant les textes et les notions maçonniques de base, en interrogeant le sens des mots là encore, et en observant sans fard des réalités vécues sur le terrain, il fait œuvre salutaire. Car, rappeler entre autres que le but de la maçonnerie est de proposer à ses membres une ascèse spirituelle basée sur des rituels initiatiques n’est jamais inutile.
Il nous oblige à réfléchir sur nos propres interprétations, à examiner sereinement nos propres comportements, et nos petits arrangements avec l’essence spirituelle de la maçonnerie. Et même lorsqu’il utilise des mots peu tendres, c’est pour nous éviter justement de tolérer et de banaliser des dérives bien réelles qui relèvent du profane le plus pur…
La quête de la richesse initiatique humaine et spirituelle de la maçonnerie, c’est un peu la marque de fabrique de la pensée de Marc Halévy, qu’il développe au fil de sa bibliographie. Avec sa liberté de ton revigorante, et la fraîcheur tranquille de ses analyses.
Voyage en maçonnerie, visite guidée dans une forêt de symboles, ou illustration pragmatique de la « Philosophie maçonnique » selon Marc Halévy, chacun trouvera dans ce livre matière à réflexion,… et à travaux.
Rémy Le Tallec.
1 – Sur l’art de la mémoire, lire absolument Charles-Bernard Jameux : « L’art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique »(Ed. Dervy, 2014), et « Franc-maçonnerie : temps, mémoire, symboles » (Dervy, 2017), qui entrent en résonance avec le l’ouvrage d’Halévy.
COMPTE RENDU : LES RENCONTRES MACONNIQUES DE KERDREAN 6 MARS 2019
Mercredi 6 mars à Auray-le Bono a eu lieu la première édition Des Rencontres Maçonniques de Kerdréan.Ce fut un succès une centaine de participants, (certains n’ont pas pu avoir de place). Cette tenue blanche ouverte organisée par la loge les Mégalithessous les auspices de la Grande Loge de France, avait invité Charles Bernard Jameux, poète, écrivain, ancien Grand Chancelier de la Grande Loge de France. Des sœurs, des frères de toutes obédiences, ainsi que des non francs-maçons, ont été passionnés, (le silence régnait dans l’assemblée) par la thèse du conférencier, résultat de plus de dix années d’études sur la genèse de la franc-maçonnerie spéculative, liée à l’art de la mémoire, et sa datation en Ecosse, bien avant 1717. Les questions qui suivirent la conférence furent de qualité.
Les auditeurs ont pu prendre ensemble le pot de l’amitié et partager pour ceux qui le désiraient un diner fraternel.
Une première relayée par la presse régionale, qui appelle une suite à la demande de nombreux participants, qui ont salués l’intérêt de la conférence, et l’ambiance fraternelle.
JF.
Témoignages :
Remerciements pour cette excellente conférence, qui nous a enrichi le coeur et l'esprit. Charles est un excellent pédagogue, il sait attirer et conserver l'attention de ses auditeurs, même dans des moments un peu plus ardus pour le néophyte. Et surtout, par sa propre passion érudite, il entretient et développe la passion d'apprendre chez son auditeur (j'allais dire son "élève").
Rémy
Merci pour la conférence d’hier. Nous avons beaucoup apprécié. Pourriez-vous nous faire parvenir un condensé ? Et si une prochaine rencontre est organisée, nous serions intéressés.
Bien cordialement
Marie-José
J’ai tellement apprécié la soirée d’hier que j’en ai oublié de payer mon repas !
Veuillez bien m’en excuser. Je vous adresse le règlement.