Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
En préambule il est bon de rappeler le texte des constitutions du Pasteur Anderson, que chacun remettra dans le contexte de la société à son époque à relire enfin de page.
Il est de bon ton aujourd’hui de ne croire en rien, cela va bien au-delà de douter de tout, qui pourrait être une forme d’indépendance d’esprit. On n’a plus peur de cette leucosélophobie, ce syndrome de la page blanche, cette croyance en rien, qui génère une forme de dépression, d’angoisse existentielle, cette pseudo-liberté d’esprit où tout est possible mène inéluctablement à tout est permis.
Ce nihilisme ambiant atteint toute la société, les intellectuels, les experts, jusqu’aux scientifiques sont contestés dans leurs théories les mieux démontrées (cf les anti vaccins). Ce nihilisme nourrit les théories du complot les plus farfelues. Il est bon de rappeler que le nihilisme du latin nihil, c’est-à-dire rien, est la négation de toutes les valeurs, de toutes les croyances ou réalités substantielles, c’est une radicalité qui érige paradoxalement le non être ! Cette foi en rien, devient une foi dans le néant, elle fût bien exprimée par Fiodor Dostoïevski dans l’Idiot :
« Le Russe passe très facilement à l’athéisme, plus facilement que n’importe quel autre peuple au monde. Et nos compatriotes ne deviennent pas simplement athées, ils ont foi en l’athéisme, comme si c’était une nouvelle religion ; ils ne s’aperçoivent pas que c’est dans le néant qu’ils placent leur foi. »
L’on peut là, oser une analogie avec la formule de l’athée stupide, qui ne fût pas, mise par hasard dans les constitutions maçonniques du Pasteur Anderson, c’est bien sûr le qualificatif de stupide qui fait cohérence, les athées sont respectables et ne sont pas stupides.
Mais reste l’interrogation comment expliquer la foi maçonnique, l’espérance et la charité fraternelle autant de vertus théologales, mais aussi centrales pour les francs-maçons, bornes sur leur chemin initiatique.
Il y a comme le dit Bertrand Vergely philosophe et théologien dans nos sociétés comme un paradoxe : la foi en riendevient une croyance en tout, une haine du sens.J’ajouterais l’on ressent un besoin d’effacer les traditions, de tout réécrire en permanence, de détruire tous les repères, on doute de l’identité, elle devient un obstacle à l’universel. Ce qui génère des excès contraires des ismesbarbares, alimentés par l’ignorance.
La violence s’installe dès lors comme un levier du changement de la société, puisque rien n’a de valeur, l’on peut impunément tout détruire.
Au risque d’être pris pour un idiotréactionnaire, mon éducation et ma foi maçonnique m’ont appris le respect des différences, mais aussi que l’ordre succède au chaos, et le levier du changement de la société n’est pas la violence mais la bonté et la douceur, qui ont au terme de leur pratique bien plus de force que la violence.
Quand la violence se banalise, c’est la bonté et l’altérité qui deviennent des vertus révolutionnaires. Les brigades de l’amour fraternel que sont nos loges maçonniques doivent remplacer les sinistres « Brigades Rouges »ou brunes qui renaissent.
Cette voie de la bonté, de l’altérité et de l’amour est celle montrée par les prophètes, les sages, les grands initiés et particulièrement par l’un d’entre eux le plus humble de tous.
Alors que soyons des croyants, des agnostiques, des athées évitons tous d’êtres stupides et penser que la violence, les violences, de toutes sortes envers l’homme, sont les solutions pour construire une société plus juste, plus fraternelle. Nous ne sommes pas obligés de croire au mystère de la résurrection, il suffit de croire au perfectionnement de l’homme, à sa spiritualisation, de pratiquer comme Marc Aurèle l’amour de son soi, de cultiver son être intérieur, propédeutique pour l’amour des autres.
Jean-François.
À LIRE :Notre vie à un sens. – de Bertrand Vergely. Éditions Albin Michel.
Un MAÇON est obligé par sa Tenure d'obéir à la Loi morale et s'il comprend bien l'Art, il ne sera jamais un Athée stupide, ni un Libertin irréligieux. Mais, quoique dans les Temps anciens les Maçons fussent astreints dans chaque pays d'appartenir à la Religion de ce Pays ou de cette Nation, quelle qu'elle fût, il est cependant considéré maintenant comme plus expédient de les soumettre seulement à cette Religion que tous les hommes acceptent, laissant à chacun son opinion particulière, et qui consiste à être des Hommes bons et loyaux ou Hommes d'honneur et de Probité, quelles que soient les Dénominations ou Croyances qui puissent les distinguer; ainsi, la Maçonnerie devient le Centre d'Union et le Moyen de nouer une véritable Amitié parmi des Personnes qui eussent dû demeurer perpétuellement Eloignées
Ce magnifique pays qu’est l’Italie et dont nous avons en nous une partie de sa culture, ne serait-ce que les Métamorphoses d’Ovideprobablement parut en l’an un sous le règne d’Auguste. Ce poème connu dans le monde entier, qui fait suite aux amours ou l’art d’aimer. (Je vous conseille la traduction de la professeure Marie Cosnay, dix années de travail).
Les Métamorphoses d’Ovide sont remarquables en particulier par leur description de la cosmogonie du monde, et l’affirmation que tout est métamorphose. Ainsi l’Italie plongée dans les ténèbres de la caverne où les italiens signataires du traité de Rome, abandonnés par l’Europe, étaient rentrés par la porte des hommes, succombant aux illusions de la ligue et du mouvement cinq étoiles. S’apprêtent à sortir de la caverne par la porte des dieux.
Ils vont reprendre leur marche vers la lumière, sortir des entraves de l’intolérance et du fanatisme. Souvenons-nous il y a un peu plus d’un an en mai 2018 : "Dans le contrat passé la semaine dernière entre la Ligue et le Mouvement Cinq Etoiles, un «code éthique» interdit aux personnes appartenant aux loges une place dans l'exécutif. Les deux partis se défendent en invoquant l'«opacité» de la franc-maçonnerie italienne."
Un rayon de lumière est apparu hier, le pragmatisme et la bonne volonté sont de retour, est-ce la fin des errances. Nos vœux accompagnent les Italiens, ils sont à nouveau sur un chemin de lumière, notre responsabilité est maintenant de les aider, avec humilité et sans arrogance.
Nel Blu Dipinto Di Blu (Volare)
(Dans Le Bleu Peint En Bleu (Voler))
Penso che un sogno così Je pense qu'un rêve comme ça Non ritorni mai più, Ne reviendra plus jamais, Mi dipingevo le mani Je me peignais les mains E la faccia di blu, Et le visage en bleu, Poi d'improvviso venivo Puis soudain j'étais Dal vento rapito, Enlevé par le vent, E incominciavo a volare Et je commençais à voler Nel cielo infinito. Dans le ciel infini.
(Ritornello) (Refrain) Volare ho ho Voler ho ho Cantare ho ho hoho, Chanter ho ho hoho, Nel blu dipinto di blu, Dans le bleu peint en bleu, Felice di stare lassù, Heureux de rester là-haut,
E volavo volavo felice Et je volais je volais heureux Più in alto del sole Plus haut que le soleil Ed ancora più sù, Et encore plus haut, Mentre il mondo Pendant que le monde Pian piano spariva lontano laggiù, Tout doucement disparaissait là-bas au loin, Una musica dolce suonava Une douce musique résonnait Soltanto per me. Seulement pour moi.
(Ritornello) (Refrain)
Ma tutti i sogni Mais tous les rêves Nell'alba svaniscon perchè, A l'aube s'évanouissent parce que, Quando tramonta la luna Quand elle se couche, la lune Li porta con sé, les emporte avec elle, Ma io continuo a sognare Mais moi je continue de rêver, Negli occhi tuoi belli, Dans tes beaux yeux, Che sono blu come un cielo Qui sont bleus comme un ciel Trapunto di stelle. Parsemé d'étoiles.
Volare ho ho Voler ho ho Cantare ho ho hoho, Chanter ho ho hoho, Nel blu degli occhi tuoi blu, Dans le bleu de tes yeux bleus, Felice di stare quaggiù, Heureux de rester ici-bas,
E continuo a volare felice Et je continue à voler heureux Più in alto del sole Plus haut que le soleil Ed ancora più su, Et encore plus haut, Mentre il mondo Pendant que le monde Pian piano scompare Tout doucement disparaît Negli occhi tuoi blu, Dans tes yeux bleus, La tua voce è una musica Ta voix est une musique Dolce che suona per me. Douce qui résonne pour moi.
Volare ho ho Voler ho ho Cantare ho ho hoho Chanter ho ho hoho, Nel blu degli occhi tuoi blu, Dans le bleu de tes yeux bleus, Felice di stare quaggiù, Heureux de rester ici-bas, Nel blu degli occhi tuoi blu, Dans le bleu de tes yeux bleus, Felice di stare quaggiù. Heureux de rester ici-bas.
En savoir plus sur https://www.lacoccinelle.net/245490.html#XL2tfhY28pwfIFWL.99
Le test de Charles Koch qui date de 1952, complété par celui dit de la méthode Stora en 1975 est un classique pour essayer de découvrir la personnalité d’un individu. L’interprétation de ces tests psychologiques était des aides au recrutement dans les entreprises, découvrir le caractère de quelqu’un, ses désirs et ses aptitudes à remplir une fonction dans une entreprise en s’appuyant sur le symbolisme de l’arbre. Je ne sais pas si ces tests sont toujours utilisés en tout cas la symbolique de l’arbre, est toujours présente dans notre société, l’émoi suscité par les récents incendies en Amazonie, mais aussi en Sibérie et aux Canaries le démontre.
Cette symbolique de l’arbre est très riche et universelle, Mircea Eliade y voyait une représentation du cosmos vivant en perpétuelle régénérescence. L’arbre figure donc la vie dans son ensemble, vie manifestée, exposée sous nos yeux, de sa naissance, dans le ventre de la terre, à son ascension jusqu’au cimes les plus hautes de la forêt, puis à sa mort, à sa putréfaction et à l’alchimie de sa régénération, rien ne meurt tout se transforme.
La sève monte à chaque printemps jusqu’aux branches, aux rameaux, aux feuilles les plus hautes, puis redescend dans un tourbillon d’ocre, d’or jusqu’à nos pieds qui foulent, s’enfoncent, dans l’humus des chemins forestiers.
L’acacia, le bois de l’arche d’alliance, cher aux francs-maçons, symbolise la perpétuité de l’alliance entre les hommes et le principe créateur, l’arbre est ainsi un axe entre la terre et le ciel. La science a démontré qu’ils communiquaient entre eux pour se prémunir de leurs prédateurs, dès lors l’on peut envisager qu’ils communiquent aussi avec les hommes.
Ils sont la représentation des hommes dans leurs diversités et aussi l’unité de la nature. Les francs-maçons accèdent en secret, en silence, sous le laurier et l’olivier aux plus hautes sphères de la spiritualité. L’arbre est un être vivant, comme nous, il a besoin de la terre nourricière, de l’eau purificatrice, de l’air qui nettoie ses ramures, du feu du soleil, pour prendre son essor, son expansion.
L’arbre du monde, l’arbre de vie est présent dans toutes les traditions, c’est sous l’arbre de la Boddhi que le Bouddha atteignit l’illumination. La croix reçoit en son centre la Rose mystique de l’amour fraternel, c’est l’arbre de la rédemption. Les francs-maçons à la recherche de la Connaissance, ne peuvent ignorer l’arbre de la Connaissance du bien et du mal qui mène à l’arbre de vie. Ils taillent leur arbre, ils y font des greffes, ils pénètrent son tronc comme ils pénètrent leur pierre brute, pour la polir, ils font pousser leur arbre intérieur.
Les arbres font partie de notre humanité, nous savons qu’ils ne montent pas jusqu’au ciel, ils sont sur le chemin du ciel.
La Kabbale parle d’un arbre de mort, c’est de cet arbre, que provient le vêtement d’Adam qui recouvre sa nudité, ce vêtement, ce voile, qui occulte la lumière qui ne réapparaîtra qu’après la destruction du temple matériel.
L’arbre est donc aussi un passeur de lumière, l’on voit mieux, l’on prend mieux conscience de la lumière au cours d’une marche forestière, quand soudain elle transperce la canopée pour tomber sur notre tête et réchauffer tout notre corps, illuminer notre âme. Les arbres agissent alors dans la nature, comme les vitraux des cathédrales, ils sont les filtres de la lumière céleste.
Platon et Guénon voient dans l’arbre inversé l’homme, ses racines puisent alors l’énergie céleste, cette énergie qui se manifeste dans les branches et les feuilles.
L’arbre de vie, de lumière va donc du haut vers le bas, comment dès lors s’étonner de l’engouement pour les bains de forêt, la sylvothérapie, de l’embrassement des arbres pour capter leurs énergies.
Pour compléter ces réflexions je vous suggère la lecture du Journal Libération du 27 août 2019 un numéro spécial sur le thème de la forêt.
Citations lues dans l’édito de Jacky Durand :
De Lamartine à propos du gland de chêne:
« Il vit ! Le colosse superbe qui couvre un arpent tout entier, dépasse à peine le brin d’herbe, que le moucheron fait plier ! Mais sa feuille boit la rosée, sa racine fertilisée grossit comme une eau dans son cours. Et dans son cœur qu’il fortifie circule un sang ivre de vie pour qui les siècles sont des jours ! »
De Chateaubriand :
« Les forêts précédent les peuples, les déserts les suivent. »
Inutile de dire que prendre soins de nos arbres, c’est prendre soin de nous et surtout de nos enfants, inutile de le dire car tout le monde le sait, utile de le faire réellement car nous ne le faisons pas assez.
L’arbre du temps n’est pas le hêtre
Il perd ses jours au moindre vent
Chaque matin le voit renaître
Et chaque soir mourir autant
Sous les regards de ma fenêtre
Il mêle octobre à mon printemps
Qu’il neige, et l’on verra peut-être
Les nids perdus depuis cent ans
Le vent d’amour les a fait naître
Le vent d’hiver n’est que le vent
Toujours debout comme un grand-prêtre
Il a le coeur d’un trafiquant
Il n’en finit plus de promettre
Et ce qu’il donne, il le reprend
Silencieux comme le traître
Sous les habits du confident
Le temps, le temps reste le maître
Des rois, des fous, des présidents
L’arbre qu’il est m’a fait connaître
Que je perds tout ce que je vends
Pour retracer de mes ancêtres
J’ai changé d’arbre à tout venant
Mais l’enfant que je rêvais d’être
Fait son jeu de grimper dedans
Tout voir de haut puis disparaître
Au moindre nuage imprudent
Je suis la feuille, aussi la lettre
Au bec de mon vieux cerf-volant
Attendre c’est un jeu d’ancêtre
Et grimper c’est un jeu d’enfant
L’arbre du temps n’est pas le hêtre
Il perd mes jours au moindre vent
La polémique récente entre le C R I F et le G O D F, sur un pseudo projet de résolution qui serait présenté au convent de cette obédience à l’encontre du C R I F et considéré comme antisémite, voir l’article du Blog « La Lumière de l’Express »(lien ci-dessous), en réalité un projet de résolution émanant d’une seule loge voire d’un seul membre de cette loge ? Semble plutôt être un problème de transmission administrative des demandes de résolution.
Cela remet malheureusement en lumière une fois de plus les relations entre la politique et la franc-maçonnerie. Si l’on se reporte aux fondements de la franc-maçonnerie spéculative ces initiateurs dans les « les lands marks »ont précisé : que les discussions politiques et religieuses seraient proscrites dans les loges. Dans les loges l’harmonie, la concorde doivent-être de mise, les loges se doivent-d’être des centres d’union fraternelle.
Rien n’empêche un franc-maçon d’être comme tout citoyen, militant politique dans la cité et pratiquant de la religion de son choix, ce qui est d’ailleurs le cas pour la plupart d’entre eux.
La franc-maçonnerie est un ordre initiatique, fraternel, ses membres recherchent individuellement, dans un cadre collectif leur perfectionnement personnel, par l’élévation de leur conscience et pour certains de leur spiritualité, ils se déclarent en faveur de l’humanisme en général. La franc-maçonnerie n’est donc, ni un parti politique, ni une religion, ni même une philosophie, mais une voie initiatique.
La franc-maçonnerie défend des valeurs communes, partagées avec les religions, les courants de pensées qui élèvent l’homme, il ne s’agit d’une école de morale, mais d’institutions qui défendent une éthique en faveur de l’homme dans toutes ses dimensions.
Mais comme souvent c’est si j’ose dire dans les détails, dans l’application des principes que se cache le diable, les opinions grossissent en même temps que l’épaisseur du trait.
Des sœurs et des frères de bonne foi prônent une action directe dans la société au risque sous couvert des défenses de leurs valeurs maçonniques de se confondre avec les partis politiques et de devenir les militants d’une seule cause, jusqu’à considérer les sœurs et les frères qui refusent de les suivre sur cette voie comme des « intégristes » de la tradition, ou pire des hypocrites, considérant que tout est politique et qu’en conséquence ils doivent défendre leurs idées sur la place publique. Qui serions –nous pour les blâmer car le plus souvent leurs intentions sont bonnes ! Ils pratiquent une franc-maçonnerie dite moderne, humaniste, sociétale, qu’ils proclament rattacher aux lumières.
Un autre versant de la montagne est occupé par la franc-maçonnerie qui se revendique de la tradition (je préfère à régulière, ce qui reviendrait à dire que les autres frères sont irrégulier), cette franc-maçonnerie se revendique plus spirituelle, elle vise par la pratique des vertus humaines, à perfectionner l’homme, qui par son exemplarité, conduira au perfectionnement de l’humanité, cette franc-maçonnerie agit sur l’homme et non directement dans la politique de la société. Nuance me direz-vous ! Car ces deux courants maçonniques se retrouvent sur des valeurs communes.
La franc-maçonnerie dite de tradition est plus utopique, elle travaille sur les symboles universels, elle raconte de belles histoires. Ce sont parfois les belles histoires, les mythes et les symboles partagés qui font l’histoire.
Quand la démocratie est malade, que l’on parle de plus en plus de « démocrature », que les peuples civilisés souffrent de n’être plus écoutés, des inégalités qui s’aggravent comment agir ?
En s’engageant dans la vie de la cité, en renonçant pas à nos valeurs de liberté et de justice, il y a des structures pour cela (c’est mon point de vue), elles sont bien plus efficaces que la franc-maçonnerie, qui elle doit agir sur l’homme, par l’éducation, le combat contre l’ignorance qui mène au fanatisme, en développant les vertus, en mettant un peu plus de spiritualité dans notre monde trop matérialiste, en introduisant de la douceur dans nos rapports humains, nos propos, en maîtrisant notre parole comme les francs-maçons savent le faire. Sans faiblesse il faut mettre de la force dans le combat contre les violences qui affectent toujours les plus faibles d’entre nous.
Les francs-maçons de tous les Orients, de toutes tendances se retrouvent dans ces projets d’améliorations de l’homme et de la société, ils mènent ces combats chacun à leur manière, c’est pourquoi toutes les prises de positions excessives sont préjudiciables à la franc-maçonnerie en général.
« Purifie-toi des attributs du moi, afin de pouvoir contempler ta propre essence pure et contemple dans ton propre cœur toutes les sciences des prophètes, sans livres, sans professeurs, sans maîtres. »
En 2020 nous fêterons les 250 ans de la naissance de Ludwig Van Beethoven, ce compositeur étincelant de force et de lumières. Un homme doté d’une énergie remarquable. De ses rencontres avec Mozart et Haydn, naît une œuvre remarquable et personnelle, il devient le chantre de l’héroïsme et de la joie.
Il a construit sa vie tout seul, ne voulant pas se soumettre, il préféra toujours de se démettre pour conserver sa liberté, après sa brouille avec son mécène le prince Carl Lichnowski il lui écrit :
« Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi-même. »
Il affirme ainsi son indépendance d’esprit, ce qui marqua Goethe, qui écrira à son tour après l’avoir rencontré :
« J’ai fait connaissance de Beethoven son talent m’a plongé dans l’étonnement. Je n’ai encore jamais vu un artiste plus puissamment concentré, plus énergique, plus intérieur (…) »
Comment s’étonner dès lors que son hymne à la joie soit devenu l’hymne officiel de l’U E, la puissance de la volonté humaine dépasse les frontières et élève les esprits.
L’appartenance de Beethoven à une loge maçonnique n’est pas avérée, cependant son œuvre contient plusieurs valeurs communes avec celles de la franc-maçonnerie, en particulier le sens du devoir. Cela est sans doute dû à sa fréquentation de maçons de son époque comme Mozart ou Haydn, Beethoven homme d’action et de devoir a écrit :
« Ce qui compte dans l’effort, c’est avant tout l’action, plutôt que le résultat.
Fais donc ton devoir sans te préoccuper de ce qu’il en résulte, de son aboutissement bon ou mauvais. Dans la seule sagesse tu trouveras ton refuge sans penser à l’issue, source de maux et de misère.
Le sage ne se soucie ni du bon ni du mauvais en ce monde. »
Ainsi faire son devoir c’est être dans l’action sur le chemin, avec force peu importe le résultat, faire son devoir c’est apaiser sa conscience, et trouver l’harmonie en soi.
Nous aurons en 2020 sans doute beaucoup de manifestations à l’occasion des 250 ans de la naissance de ce compositeur dont la force de la musique reste bien vivante dans nos loges et dans nos cœurs.
Parce que depuis les temps les plus anciens, depuis la présence de l’homme sur terre, nous ne sommes pas des animaux ordinaires, même si cela semble être une pensée à la mode. Nous sommes dotés d’une conscience et d’un esprit, l’homme tourne toujours son regard vers le ciel étoilé à la recherche des réponses à ses questions éternelles : Qui suis-je ? D’où je viens ? Où je vais ?Quel est mon rôle ? Quelle est ma destinée ?
Les francs-maçons se réunissent dans des lieux sacralisés en toute discrétion, loin de l’agitation, en toute humilité pour tenter de répondre à ces questions, en cherchant au fond d’eux-mêmes les réponses, ils ont l’intuition que c’est dans le cœur des hommes qu’ils trouveront les solutions.
Pour certains c’est sur le chemin de l’élévation de leur conscience, vers les hautes sphères de la spiritualité que se trouvent les réponses, pour d’autres au-delà de l’esprit à la pointe du cœur, il y a l’âme humaine c’est là qu’ils trouvent leurs réponses. Tous ensemble ils croient au perfectionnement de l’homme et de l’humanité, seule voie vers la sagesse, atteignable avec la force de l’amour.
En observant les cycles de la nature, ils voient ce miracle de la sève qui monte dans les arbres, jusqu’aux plus petites feuilles, cette sève semblable à leur lumière intérieure qui se répand en eux, et grossit peu à peu.
L’esprit et sa mémoire réceptacle des traditions ancestrales, de leurs diversités, retiens leurs valeurs fondamentales. Nous avons en nous les messages de Gilgamesh à Osiris, les enseignements de Pythagore, de Socrate et Platon, les paroles des prophètes de l’ancienne et de la nouvelle loi, les connaissances du siècle des lumières. Nous marchons vers lieux chargés de forces inconnues de Crotone à Karnak, de Delphes à Jérusalem, ayant reçus le souffle des nombres et des mots, nous nous retrouvons dans nos loges au pied des cathédrales, pour monter les marches de nos cathédrales intérieures. Nous sommes au centre du cercle, là où la lumière illumine de mille rayons les chercheurs d’éternité, ou plus simplement les constructeurs d’humanité, ceux qui veulent que les forces de l’esprit règnent sur l’obscurité pour que le monde soit plus humain, les philosophies, les sciences doivent être au service de l’homme.
Chevaliers de l’esprit, les francs-maçons sont prêts à se saisir de leur truelle pour répandre le ciment de la fraternité et de leur épée de justice pour protéger le plus faible, pour défendre la liberté, la juste tolérance.
Ils sont persuadés que c’est sur le socle des valeurs essentielles, universelles de chaque tradition que se construit un monde meilleur, maintenant et demain. Ils croient en leur devenir, au devenir de l’humanité, grâce à la transformation permanente de leur être, à leurs métamorphoses successives, à chaque pierre travaillée, polie, déposée à sa place, pour rendre l’œuvre plus belle.
Au terme de ce long apprentissage de soi, de la connaissance de leur être intérieur, ils espèrent être un plus humain, accomplir leur rêve de fraternité universelle, pour que la vie soit plus belle pour tous, (clin d’œil) pour que le je nous amène au nous.
Jean-François.
PS : Et tant pis si cela ne reste qu’un rêve, mais on peut toujours essayer de réaliser ses rêves.
« Lorsqu’on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve alors que lorsqu’on rêve à plusieurs c’est déjà une réalité.
L’utopie partagée, c’est le ressort de l’histoire. »
HUMOUR : PIERRE DAC. (Pensées Secrètes)
« En situation difficile il doit toujours avoir à l’esprit que tant que l’espoir demeure au niveau de l’espérance, il n’y a pas lieu de désespérer. »
Comme on se couche on se lève Regarde ce qu'ils nous ont fait Ils veulent tirer sur nos rêves Ils le font pour de vrai
Le mal ne connait pas la grève Le mal est dans l'excès Les petits préparent la relève pendants qu'on chercher la paix Ce monde n'a plus d'âme Ce monde n'a plus d'âme
Tendez-moi un peu de rêve J'ai plus le temps Sauvez-moi, ici je crève J'ai plus le cran Je veux déployer mes ailes M'envoler Je suis tellement sale ça m'obsède Je cherche la paix On fait semblant nos cœurs saignent On est tous les mêmes Avant que la lumière s'éteigne J'ai tout à donner Et vendez-moi un peu de rêve J'ai plus de cran Je cherche la paix
Je cherche la paix
Les choix c'est marche ou crève On veut juste exister Ils ont peur qu'on s'élèvent Comme ça vous négliger Et toutes…
Les loges résonnent de la devise républicaine :« Liberté, Égalité, Fraternité. »qu’avons-nous fait de cette devise presque 240 ans après sa première proclamation aux Ètats-Unis d’Amérique ? Cette devise dont la substance figure dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 en son article 1er, puis reprise dans l’article 2 de notre constitution de 1958. Cette devise héritage du combat des Lumières contre l’obscurantisme et la servitude, nous l’avons vendue au dieu profit, notre veau d’or moderne.
La liberté est de plus en plus menacée, les journalistes mis en prison, les puissants asservissent de plus en plus les peuples avec leurs outils numériques, les inégalités croissent de jour en jour, détruisant la fraternité. La mondialisation heureuse profite aux urbains et oublie notre ruralité.
La difficulté est de relier les trois volontés, une pseudo liberté semble s’opposer à l’égalité et ne favorise pas la fraternité. Les dirigeants réunis à Biarritz vont plancher au coup de maillet de notre président sur le thème de : la lutte contre les inégalités.Ils ont les outils en main pour réduire cette fracture entre les hommes, ils ont la devise, ils peuvent relever le défi.
J’ai relevé dans le quotidien Ouest-France du jeudi 22 août 2019, la tribune de l’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste. »Association qui chapeaute ce groupe de presse, le plus important de France par son tirage.
(Tirages le groupe le Parisien en 2017 : 344 226, le Figaro 306 737, Le Monde 278 780, L’Équipe 233 131, Les Echos 128 215, et simplement, pour le journal Ouest-France 715 000 le groupe dépassant chaque jour le million d’exemplaires.)
On se demande pourquoi les journalistes de ce quotidien sont si peu présents sur les plateaux de télévision les avis de la province font sans doute peur ?
Il est également intéressant de souligner la structure juridique de ce journal qui est une association loi 1901 sans but lucratif garantissant son indépendance et le mettant à l’abri des prédateurs financiers.
Extraits de l’article du 22 août : G7 L’association propriétaire de Ouest-France s’exprime :
Puis viens ensuite la tribune dans Point de vue : La lutte contre les inégalités est vitale pour nos démocraties.
La simple application de ces mesures, pourrait remettre un peu d’espérance et de joie dans la vie des oubliés de la mondialisation sauvage.
Nous avons notre part de travail à faire, en tant que francs-maçons par notre exemplarité individuelle et collective, et en qualité de citoyen, les intellectuels ont aussi leur écot à apporter comme le disait Friedrich Nietzsche à propos des philosophes :
« Que doit faire le philosophe ?
Au sein du fourmillement, mettre l’accent sur le problème de l’existence, surtout sur les problèmes éternels. Le philosophe doit reconnaître ce qui fait besoin, et l’artiste doit le créer. »
Jean-François.
Source : Ouest-France du Jeudi 22 août 2019 article Point de vue.
On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille On choisit pas non plus les trottoirs de Manille De Paris ou d'Alger Pour apprendre à marcher Etre né quelque part Etre né quelque part c'es...
Plusieurs églises d’Afrique, Cameroun, Bénin, Côte d’Ivoire par l’intermédiaire de leurs conférences épiscopales ont publié des lettres pastorales sur l’influence néfaste de la franc-maçonnerie auprès de leurs fidèles, sans se remettre eux-mêmes en cause, le mal vient de l’intérêt suscité par leurs fidèles, qui semblent ne plus l’être autant, elles ont trouvé un bouc émissaire.
Ce n’est pas nouveau ! Ces églises remettant au goût du jour les bulles d’antan, elles préconisent de manière ferme le refus des sacrements aux francs-maçons, confirme l’excommunication, interdisent les obsèques religieuses pour les francs-maçons, pour faire bonne mesure elles insinuent que les francs-maçons infiltrent leurs paroisses en finançant la construction des lieux de culte.
L’inquisition ferait-elle son grand retour ? C’est faire beaucoup d’honneur à l’influence de la franc-maçonnerie, et c’est ignorer que les premières hérésies étaient bien plus proches de la parole d’amour et de vérité du Christ, que les déviances de l’église à travers les siècles, une relecture des textes des pères du désert serait de nature a rassembler leurs fidèles et plus constructive que la critique des francs-maçons.
Il leur faut chercher ailleurs que dans le supposer prosélytisme de la franc-maçonnerie africaine, la source des maux de leurs églises. Il est plus facile de rentrer dans une église que dans un temple maçonnique.
Cette lutte est ridicule, il n’y a pas d’incompatibilité entre la franc-maçonnerie et la croyance et la pratique religieuse, même s’il y aune distinction entre la foi maçonnique et la foi religieuse, tous les hommes de bonne volonté se retrouvent dans la lumière de l’amour, il y a plusieurs appartements dans la maison … et chacun est libre de l’interprétation du principe supérieur qu’est le Grand Architecte.
Pour preuve cette belle planche maçonnique que notre frère François Apprenti du Sénégal, tel qu’il se nomme, nous propose. Ce frère a été initié franc-maçon en France sous la lumière de la Méditerranée au Rite Écossais Ancien et Accepté et pratique maintenant le Rite Émulation très répandu sur le continent Africain. C’est au Sénégal qu’il propage cette lumière qu’il a reçu chacun a droit à un rayon de celle-ci, sans ostracisme, que François soit remercié, que ce souffle d’esprit fraternel puisse inspirer les évêques africains qui sont aussi nos frères.
Jean-François.
PS : lire les différents articles parus sur le sujet dans La Croix Africa voir le lien ci-dessous.
Il m’a été demandé de réfléchir sur la Foi, l’Espérance et la Charité, dont nous apprenons, dans la planche tracée du 1ergrade, qu’elles sont les trois Vertus principales placées sur les échelons, ou degrés, de l’échelle de Jacob, au moyen de laquelle un Franc Maçon espère parvenir à la voûte du ciel.
À ce propos, je cite ce passage de cette planche :
« La Foi dans le Grand Architecte de l’Univers, l’Espérance dans le salut et la Charité envers tous nos semblables. Elle(l’échelle de Jacob) repose sur le Volume de la Sainte Loi, car les doctrines contenues dans ce Livre Saint nous enseignent à croire aux sages préceptes de la Divine Providence. Cette croyance fortifie notre Foi et nous permet d’atteindre ce premier degré. Cette Foi crée naturellement en nous un espoir de participer aux promesses divines contenues dans le Livre Saint. Cette Espérance nous permet de gravir le second degré, mais le troisième et dernier étant la Charité renferme le tout et le Franc Maçon qui possède cette Vertu dans son sens le plus vaste, peut être considéré à juste titre comme ayant atteint le sommet de sa profession spirituelle... »
Ma première constatation sera que, de ce qui précède, on pourrait déduire que s’il fallait établir une progression entre ces trois Vertus, la Foi serait placée sur le premier échelon, qui permet d’atteindre le deuxième, l’Espérance, qui enfin nous fait accéder au troisième échelon, le plus élevé, la Charité.
Ceci paraît d’ailleurs clairement énoncé par le Maître de la Loge, durant l’Exhortation, lorsqu’il invite le nouveau Frère, je cite : «...à pratiquer cette Vertu qui révèle le véritable cœur d’un Franc Maçon, je veux dire la Charité. »Il lui explique ensuite le sens de cette épreuve, qui a un triple but, dont notamment, s’il rencontre un Frère dans la détresse et sollicitant son assistance, qu’il se souvienne du moment où il a été reçu dans la Maçonnerie pauvre et dépouillé de tout, et qu’il saisisse avec empressement l’occasion de pratiquer cette Vertu qu’il a fait profession d’admirer.
Il ne faudrait pas pour autant, à mon sens, n’honorer que la Charité en négligeant les deux degrés nécessaires pour y parvenir et qui la complètent, à savoir la Foi et l’Espérance.
Trilogie, il faut bien le reconnaître, qui n’a pas été inventée par les Francs Maçons, même si ces Vertus sont évoquées dans la Constitution d’Anderson et les anciens Landmarks, mais l’un des premiers à l’avoir mentionnée, ou en tout cas dont les textes ont conservé la trace, fut Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens :
« Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la Foi, l’Espérance et la Charité ; mais la plus grande des trois, c’est la Charité. »
Ces trois Vertus, dites théologales, c’est à dire, selon la théologie chrétienne, qui doivent guider les hommes dans leur rapport au monde et à Dieu, ont même fait l’objet dans les années récentes de trois Encycliques distinctes, sous les pontificats de Benoît XVI et de son successeur François.
L’Église moderne les définit ainsi :
la Foi est la disposition à croire aux vérités révélées ;
l'Espérance est la disposition à espérer la béatitude ;
la Charité, c'est l'amour de Dieu et de son prochain pour l’amour de Dieu.
Il est évident que je m’exprime ici en croyant, en chrétien en l’occurrence, et que ma relative ignorance des textes sacrés de l’Islam m’interdit de tenter de développer la place de ces trois Vertus dans la religion coranique.. Mais il me semble évident que la Foi et l’Espérance y ont toute leur place aux côtés de la Charité, et sont implicitement mentionnées parmi les cinq piliers de l’Islam, et explicitement dans de nombreuses Sourates.
Revenons-en à la Franc Maçonnerie et au Cahier de l’Apprenti : la quatrième partie de la 1ère lecture, après avoir longuement expliqué d’où l’Échelle de Jacob tire son nom, définit en détails la Foi, l’Espérance et la Charité. Ces textes sont trop longs pour que je les cite intégralement, je ne vous proposerai donc que des extraits.
La Foi ? « C’est la base de la justice, le lien de l’amitié et le principal soutien de la Société Civile, nous vivons et progressons par la Foi, par elle nous avons une connaissance continuelle d’un Être Suprême… »
L’Espérance ? « C’est une ancre de l’âme, à la fois sûre et inébranlable… celui qui persévère dans une juste cause surmontera plus tard toutes les difficultés. »
La Charité ? « Adorable en elle-même, c’est le plus brillant ornement qui peut parer notre profession de foi Maçonnique et c’est la meilleure épreuve et la preuve la plus sûre de la sincérité de notre religion… »
Elle n'embrasse que l'Humanité, mais l'embrasse tout entière ; elle est donc non seulement une Vertu théologale, mais aussi une Vertu éminemment maçonnique. N’ayons garde d’oublier cette phrase prononcée durant l’Exhortation : « Cette Vertu a l’approbation du Ciel et de la Terre… elle bénit celui qui donne aussi bien que celui qui reçoit. »
Le Profane qui a le bonheur d’être initié ne vient pas totalement sans bagages, même s’il est symboliquement dénudé. Il est, au minimum, muni de sa Foi, qui est l’une des conditions pour rejoindre une Loge régulière. Quant à l’Espérance et à la Charité, les connaît-il d’une manière autre que théorique, les pratique-t-il assidûment ? Mais ne pressent-il pas aussi qu’il pourra donner un sens à ces mots une fois franchie la porte du Temple ?
La première Loge fut consacrée par trois grandes offrandes, dont à la réflexion je pense qu’elles pourraient symboliser ces trois Vertus : le consentement d’Abraham à la volonté de Dieu (la Foi) ; les nombreuses et ferventes prières du roi David (l’Espérance) ; et les nombreuses actions de grâce, offrandes, holocaustes et coûteux présents que fit Salomon (la Charité). Il ne s’agit là bien sûr qu’une interprétation personnelle des textes, que je livre à votre appréciation.
L’apport essentiel de la Maçonnerie, à mon sens, est d’établir le lien, le passage, la progression, du premier barreau de l’échelle vers le troisième. Sans la Foi, pas d’Espérance ; sans Espérance, pas de Charité ; et, oserais-je avancer, sans Charité, pas de Foi.
Ces trois Vertus sont indissociables l’une de l’autre, telles les trois pointes d’un triangle… est-ce un hasard si le Grand Architecte de l’Univers est symbolisé par le Delta rayonnant ? Je ne le pense pas, tant l’édifice maçonnique est réfléchi, construit depuis des siècles. Par notre travail incessant sur notre pierre, nous ramenons le Ternaire à l’Unité.
Et en disant ceci, j’espère répondre aussi à la question d’un être cher qui me demandait récemment : « Mais pourquoi être Maçon ? Qu’apporte la Maçonnerie de plus que le message contenu dans les religions révélées ? » Car le Maçon fuit le Vice, et pratique la Vertu. Pratique qui doit devenir chez nous, non pas une seconde nature, mais bien la première, suivant en cela l’enseignement de Socrate, selon qui la Vertu demande une participation active de l’être, de faire un effort constant sur son ego pour réaliser cet idéal de perfection que représente le Bien. La Franc-Maçonnerie est le révélateur et l’amplificateur des Vertus dont chacun d’entre nous recèle les germes.
Du monde phénoménal aux mondes invisibles et de leurs correspondances, de la porte du temple, à l’intérieur de la loge, des marches de l’occident à l’orient, de l’Orient au Sanctuaire, c’est le Camino du profane à l’initié aux mystères.
Le siècle des lumières comme un paradoxe par ses excès nous projette dans l’obscurité du passé, par la perte du sacré. La raison et nos sens limités à notre condition humaine, sont des obstacles à franchir pour notre élévation spirituelle, notre voyage vers notre homme intérieur, et pourtant nous ne disposons que de ces outils pour pénétrer le centre de notre pierre.
C’est en puisant dans le meilleur de nos traditions, dans leurs cœurs vivants, malgré le temps, que nous pourrons monter vers le sanctuaire. En occident le permafrostde notre esprit est constitué par les traditions judéo gréco-latine, et il est en train de fondre sous l’effet des techniques et des sciences non maîtrisées, « nos métaux »,sont mal employés. La volonté de construire un homme demi-dieu immortel, autre paradoxe en désacralisant nos sociétés.
L’exotérisme ensevelit l’ésotérisme, la source se tarit et les rivières s’assèchent, ne voyant plus que la surface des choses, le cœur se flétrit et le sens de la vie s’étiole, se dissous peu à peu.
L’initiation maçonnique traditionnelle, propose de stopper cette dégradation de l’un, sa désintégration dans un multiple artificiel, un multiple de clones. Elle propose de remettre du sacré dans la société, de refaire le chemin vers le sanctuaire, non pas par refus de l’individualité, mais pour redonner à l’homme sa dignité et sa place dans l’univers, voie vers l’ipséité.
l’ipséité.
La franc-maçonnerie travaille au perfectionnement de l’homme et de l’humanité cela passe par plus de sacré dans nos sociétés, par la connaissance de son soi, son être intérieur, qui permet l’approche de l’invisible.
La porte de l’invisible est franchie avec cette clé que l’on appelle l’égrégore, du grec égrégoros veilleur. Le veilleur, du temple, le thuileur est à la porte de l’espace sacré de la loge ou veille le couvreur qui reçoit les mots de passe, ces mots qui ouvrent le cœur, ces leviers de l’âme endormie. Cet égrégore est le moteur de l’apocalypse de l’homme intérieur. Notre esprit alors éveillé entreprend une ascension vers le bien, en toute humilité considérant notre état intermédiaire entre terre et ciel.
Ce passage du profane au sacré, cette liberté de passer acquise par le combat pour le bien, le beau, le bon, est un combat universel loin des dogmes, il se réalise avec le concours d’un principe supérieur, principe qui fait vivre le sacré dans le cœur de l’homme, principe qui fait régner l’ordre après le chaos. Le rassemblement des égrégores, nourrit l’homme intérieur, celui qui aspire à plus de spiritualité. Le sacré avec ses mots en force, établi, un temple pour l’esprit, libère l’homme qui devient plus fraternel.
Quels que soient nos édifices, nos regards se tournent vers le sanctuaire, vers la nuée, vers l’œil qui brille du feu régénérant, ce feu qui projette sa lumière dans le coeur des hommes.
Jean-François.
HUMOUR PIERRE DAC
Le mieux est l'ennemi du bien, mais le pire est l'ami de l'excès.