DE JERUSALEM A BABYLONE
Ils sont sur la route, ils ont été chassés de leur logement, trop cher, trop insalubre. Ceux que l’on appelle les accidentés de la vie, les licenciés sans retour, trop vieux, trop jeunes et pas assez. En divorce avec la société, sans avocat.
Ils n’ont pas l’espoir des migrants, ils sont chez eux, chez nous. Dans la chaleur des bouches du métro, dans la file d’attente des restos, ils tirent leur misère, comme leurs chiens. On the road again, again…

Ils vont tous à Babylone, ils viennent des grandes villes du monde entier, poussés dans les périphéries de la lumière, puis dans la nuit du désert. Comme aux États-Unis d’Amérique, ils usent de la gomme des routes sans fin, dans leurs camping-cars, nomades, ils survivent échoués sur des parkings. Ils ont la peau noircie au soleil, comme leur travail à 8 dollars de l’heure.
Le rêve américain en berne, 9 millions d’américains âgés de plus de 65 ans travaillent pour vivre, 60 % de plus qu’il y a 10 ans. Pendant ce temps nous nourrissons les GAFAM l’optimisation fiscale.

A quand le chemin de Babylone à Jérusalem, les billets ne sont pas encore imprimés, la route est en projet, on discute beaucoup de choses que l’on connaît, combien valent ces vies, quelle est la côte de l’angoisse à la city, à Wall Street, ça monte à Paris…
Nous ne pouvons pas rester tranquilles, nous devons renoncer à nos certitudes, nos raisonnements formatés, uniformes, habituels. Retrouver le chemin de l’amour fraternel qui mène de Babylone à Jérusalem, être fou peut-être, ou naïf, mais être. Comme Cyrus le Grand, ouvrir la porte…
Jean-François.
Combien de fois faut-il parler d’amour.
Combien de fois faut-il parler d’amour
Combien de temps faut-il vivre
Combien de fois ses chemins faut-il suivre
Pour qu’il demeure à l’entour
Combien de nuits, combien de jours
Combien de fois : Je vous aime …
Combien de fois faut-il rester le même
Combien de fois faut-il parler d’amour
Combien de fois faut-il parler pays
Combien de chants et de danses
Pour que ton cœur apprenne sa cadence
Et qu’il se trouve obéi
Combien de fois me voir trahi
Par mon pareil par mon frère
Pour retrouver mes vieux itinéraires
Combien de fois faut-il parler pays
Autant de fois que feuille tremble au vent
Autant de fois qu’on y pense
Aussi souvent qu’au bruit meurt le silence
Aussi longtemps que mille ans
Autant de fois que fleurs aux champs
Autant que larmes en pluie
Autant que brins de neige en poudrerie
Il faut parler d’amour aussi souvent …
Paroles de Gilles Vigneault.