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LES LUMIÈRES DE MONTEQUIEU HIER ET AUJOURD’HUI DE 1718 À 2018.
Montesquieu, aristocrate, et ami des peuples, il voulait leurs apprendre leurs droits, mais aussi leurs devoirs. Il fût initié Franc-Maçon le 12 mai 1730 à Londres dans la Loge The Horn Tavern Lodge, le Duc de Norfolk en était le Vénérable Maître. Un de ses amis Andrew Michael, le chevalier de Ramsay a été initié dans cette même loge.
Montesquieu eut pour parrain le mendiant de sa paroisse, afin qu’il se rappelle que « tous les pauvres sont ses frères. ». Il fût membre de l’académie française et si par un concours de circonstances ses cendres n’avaient pas été dispersées, elles seraient au Panthéon.
C’est de manière anonyme qu’il écrivit Les Lettres Persanes elles furent publiées en 1721. Elles restent d’une actualité criante.
Sa 118ème lettre datée de Paris, le 26 de la lune de Chahban , 1718, est une critique sans concession de la religion catholique qui proscrit le divorce et impose le célibat des prêtres je cite pour extrait :
« La prohibition du divorce n’est pas la seule cause de la dépopulation des pays chrétiens. Le grand nombre d’eunuques qu’ils ont parmi eux n’en n’est pas moins considérable. Je parle des prêtres et des dervis de l’un et l’autre sexe, qui se vouent à une continence éternelle : c’est chez les chrétiens la vertu par excellence ; en quoi je ne les comprends pas, ne sachant ce que c’est qu’une vertu dont il ne résulte rien. »
Parlant ensuite de la religion protestante et des pasteurs, qui eux pratiquent le mariage.
« (…) Cette religion qui ramenait tout aux premiers temps, (…), il ne faut pas douter qu’après avoir rendu la pratique du mariage universelle, ils en ussent encore adouci le joug, et achevé d’ôter toute barrière qui sépare, en ce point, le Nazaréen et Mahomet. »
Plus loin, il ajoute :
« (…) J’ose le dire dans l’état présent (1718) où est l’Europe, il n’est pas possible que la religion catholique y subsiste encore cinq cent ans. »
Sa critique va jusqu’à atteindre la manière dont s’exerce l’économie, majoritairement alors sous le joug des hommes d’église, remplacés aujourd’hui souvent par une caste de petits marquis politique, aristocrates de naissance ou élevés dans les mêmes institutions et éloignés des aspirations des peuples. Je cite :
« (…) La culture des terres y est abandonnée, mais même l’industrie est pernicieuse : elle ne consiste qu’a apprendre cinq ou six mots d’une langue morte. »
« Les dervis ont en leurs mains presque toutes les richesses de l’état. C’est une société de gens avares qui prennent toujours et ne rendent jamais ; ils accumulent sans cesse des revenus pour acquérir des capitaux. Tant de richesses tombent, pour ainsi dire, en paralysie : plus de circulation, plus de commerce, plus d’arts, plus de manufactures. »
Quelles sont les leçons tirées de ces lumières du passé, 300 ans après en 2018 ?