René Guénon et son concept de tradition primordiale situe un cran au-dessus des religions l’initiation maçonnique, il lui donne son caractère universel, sans rejeter aucunement toutes les traditions religieuses. Sa tradition primordiale réunit ce qui est épars au-delà des dogmes restrictifs et séparateurs, elle englobe, ouvrant une voie vers l’un.
L’initiation ne peut se vivre que par la grâce d’une énergie que l’on peut qualifier de primordiale, comparable au Shakti des Hindous, cette force féminine, cette matrice dont le véhicule visible est une déesse, extériorisation d’une divinité masculine, une énergie qui mène à l’unité, à la connaissance de l’androgyne.
Le processus initiatique révèle cette énergie primordiale qui demeure en nous et dont nous avons l’intuition, cette force, cette énergie est le levier de notre spiritualité, elle permet d’agir sur les états multiples de notre être, elle actionne, elle est moteur notre spiritualité, elle stimule notre intellect.
Par la grâce, la force, de cette énergie chaque degré initiatique donne accès à un niveau de conscience plus élevé, et ainsi de degré en degré nous nous élevons sur la spirale vers les plus hautes sphères du monde spirituel, humble et conscient de l’inaccessible.
L’initiation souvent dérange, elle est incompréhensible, pour le profane, imprononçable elle ne peut qu’être vécue. Alors par ignorance, soit on la raille, la moque, ou on la combat, le mystère, le sacré, le secret n’ont pas bonne presse. Tout comme les énergies difficilement démontrées par la science, elles trainent avec elle le soupçon de la magie, comme des hérésies de la science.
Il faut reconnaître que les apparences sont trompeuses pour l’esprit rationnel, il y a comme un paradoxe à vouloir transmettre, initier, l’informulable, l’initiation ne s’enseigne pas. L’initiation ne peut-être qu’une école de l’éveil, un aiguillon pour réveiller et potentialiser cette énergie primordiale, cette lumière, qui sommeille en nous.
Faire re naître l’homme originel, pour le re connecter à l’un, au principe. Révéler le mot caché, secret, de passe, le Muthos pour le transformer en Logos.
Cela est plus difficile, plus subtil, que la passivité du mysticisme. Il faut sans cesse travailler dans l’athanor de la loge maçonnique, pour débusquer, dévoiler, les idées derrière les symboles. Il faut beaucoup de nos énergies humaines, pour comprendre cette énergie primordiale sans doute unique aux origines, pour retrouver l’être masqué par le paraître, pour vivre cette liberté qui mène à l’amour.
JF.
Pourquoi Jésus parle en paraboles. Luc VIII-10.
« Ses disciples lui demandaient ce que pouvait bien signifié cette parabole ? Pour vous, il vous a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu, mais pour les autres, il ne leur a été proposé qu’en paraboles.
Ils voient sans voir et entendent sans comprendre.
Source : Bible de Jérusalem.