ÉTRE GÉNÉREUX, ÉTRE FRANC-MAÇON
Le numéro 28, et hélas dernier numéro de la revue : « Regardbouddhiste », cette disparition après celle de l’excellente revue « ULTREÏA » interroge sur la place de la spiritualité et du sacré dans notre société, décidément il semble que nous soyons condamnés à l’impérialisme des GAFA, est-ce une autre histoire ?
Ce dernier numéro titre donc en première de couverture sur La joie d’être généreux.
La vertu de générosité est déclinée en cinq articles, comme les cinq doigts de la main qui donne, ou le nombre cinq de l’homme de Vitruve, inscrit dans le pentagramme étoilé, l’étoile flamboyante de la vie, le nombre du compagnon, de celui qui partage le pain ou encore de ce chevalier de l’esprit qui donne à manger à ceux qui ont faim et à boire à ceux qui ont soif.
La vertu de générosité n’est donc pas l’apanage exclusif de la tradition Bouddhiste, elle est transversale à toutes les traditions et donc à l’initiation maçonnique occidentale.
C’est un privilège d’être généreux, cette vertu comme la fraternité n’est pas innée elle se cultive dans tous les jardins de la terre.
Cette main tendue vers l’autre, cet altruisme est un levier de joie réciproque. Donner, c’est aimer l’autre, c’est marcher sur le chemin de l’exemple ouvert par le prophète Jésus, le plus humble de tous.
Donner n’est donc pas réservé aux mécènes ou aux plus aisés d’entre nous. La franc-maçonnerie nous apprend à donner suivant nos moyens en consultant, notre bourse et notre cœur, sans léser notre famille, ni négliger nos devoirs et nos engagements, mais surtout à donner sans ostentation, cela ne serait qu’orgueil.
Donner n’est pas quantité, mais qualité, un simple sourire, une simple poignée de main, considérer l’autre, c’est se considérer soi-même, être digne, le franc-maçon donne avec discrétion. Successeur des hospitaliers de Saint-Jean, il combat la souffrance en répandant sur le monde sa bienveillance, sa tolérance sans faiblesse.
La revue regardbouddhiste, nous emmène dans les pas de cinq auteurs, acteurs de la générosité.
Christophe Fauré médecin, écrivain, homme du soin aux autres, après une retraite Bouddhiste de presque trois ans a eu la force de revenir dans le monde, pour être utile, donner le meilleur de lui-même aux autres, avec son article « Se laisser guider par la générosité. » Son ultime vaillance est ce qu’il qualifie de troisième générosité : « la transmission. »
Si chacun d’entre nous pouvait transmettre ne serait-ce qu’un geste quotidien de bienveillance, d’altruisme, de générosité, le monde serait plus souriant, plus joyeux pour tous et la joie serait dans les cœurs.
Au début du rituel d’ouverture des travaux maçonniques, quand l’espace est sacralisé, la lumière éternelle est transmise, sur les colonnettes sagesse, force et beauté, c’est une belle image de la générosité. La lumière se répand dans la loge, elle parcoure les colonnes remplies par les sœurs et les frères qui sont à leur place, elle illumine leur cœur. À la fin des travaux les mains s’ouvrent et se serrent les unes avec les autres, elles reçoivent et donnent, dans cette chaîne qui semble de plus en plus courte, les maillons sont si proches, qu’ils se fondent en un seul, un ultime lien en forme de cœur.
Le deuxième article de la revue Bouddhiste est « Wachontognaka » par Wizipan Little Elk, il nous incite à la pratique de la générosité de manière minuscule et monumentale.
Sitting Bull et Crazy Horse étaient les plus généreux de leurs tribus, la générosité n’est donc pas faiblesse, mais volonté et force.
Le troisième article de Amy Hollewell, démontre la nécessité de la générosité, par comparaison à « L’avidité » et de son piège. L’auteure ouvre nos yeux, sur le soi-disant manque qui affecterait notre planète. « La planète produit assez pour satisfaire les besoins de chacun, mais pas assez pour l’avidité de tous. »
« Alors que saisir mène à la pauvreté et à l’avidité, lâcher prise engendre la générosité et les richesses fabuleuses. »
Le quatrième article : « La joie de la générosité. » Par Beth Roth, met l’accent sur cette vertu, qui est un remède à nos maux. « La générosité est un antidote puissant aux fortes habitudes de s’accrocher, de saisir, garder, et s’attacher, qui provoquent tant de douleur et de souffrance. »
Le cinquième et dernier article propose une méthode de culture de la générosité. C’est le « Naikan » par Gregg Krech, ou le regard interne, intérieur, méthode de réflexion sur soi, développée par Yoshimoto Ishin au Japon.
Elle se pratique en trois questions :
Qu’ai-je reçu de …. ?
Qu’ai-je donné à…. ?
Quels problèmes et difficultés ai-je causés à …. ?
La générosité est donc bien une vertu universelle, pratiquée par les hommes affranchis de la barbarie, convertis à la justice elle est donc consubstantielle à la franc-maçonnerie dans toutes ses diversités. Les enfants de la Lumière et de la Vérité, dans l’espace sacré de la loge ont fait le serment devant leurs sœurs et leurs frères et devant eux-mêmes de « fuir le vice et de pratiquer la vertu », donc d’êtres généreux.
JF.
« Pourquoi un magazine bouddhiste ? »
Regard Bouddhiste est un magazine inspiré des enseignements du Bouddha, et ouvert aux autres traditions spirituelles et initiatives humanistes inspirées par la recherche de la paix et de la bienveillance envers soi, les autres et le monde.
Regard bouddhiste veut offrir à ses lecteurs un autre regard sur le monde. La Vision juste est la première étape du chemin vers l’Éveil, enseigné par le Bouddha. C’est une vision, un regard, orienté vers l’action : l’action sur soi-même (développer la sagesse), et l’action sur le monde (aider le monde, développer la compassion).
Ce n’est pas regarder avec des lunettes roses, ni avec des lunettes grises non plus, c’est essayer de voir les choses telles qu’elles sont. Simplement voir toute la diversité, l’infinie variété des phénomènes, le changement permanent, et aider chacun à trouver comment il peut apporter sa petite goutte d’huile, ou au contraire son petit grain de sable, dans l’engrenage.
Nous avons la chance en Europe d’avoir toutes les grandes traditions bouddhistes représentées, offrant à chacun selon sa sensibilité la possibilité de trouver une approche qui l’inspire. Nous voulons donner à voir toute cette variété, toutes ces nuances, toutes ces approches…….
A LIRE : Regardbouddhiste N°28-Juillet, Août, Septembre 2018. « La joie d’être généreux. » Prix 6,30 € (dernier numéro, les numéros précédents sont au prix de 4€ en commandant exclusivement sur le site de la revue : regardbouddhiste.com page s’abonner, commander.)