DE LA TOLÉRANCE MAÇONNIQUE
Les Francs-Maçons ont fait de la tolérance une vertu cardinale, pourquoi et comment ?
Pourquoi sans doute parce que l’institution, dans sa forme spéculative est née après les guerres de religion, on peut parler dès lors d’une vertu moderne, une vertu qui terrasse les dogmes, les préjugés, les interdits. Les Francs-Maçons se définissant comme des hommes libres, libres dans leur conscience et leur expression, ils voyagent comme le firent les compagnons opératifs, ils se confrontent aux diverses opinions, ils font l’éloge du pluralisme, dont Diderot disait à peu près « qu’il est l’enfant du plus jamais çà.. »En référence aux guerres de religion meurtrières, « qu’importe qui se trompe pourvu que la paix règne.. »
John Locke et Pierre Bayle ont écrit sur la tolérance voir ci-dessous..
Après le pourquoi sur le plan historique, le pourquoi de la tolérance comme vertu maçonnique, simplement comment réunir ce qui est épars, et faire œuvre de la promotion d’un véritable centre de l’union des hommes, sans être tolérant ? La tolérance n’est pas innée elle est opposée à cet ego qu’il est bien difficile de ravaler. Il est plus facile de se déclarer tolérant que d’être véritablement, passer du particulier à l’universel nécessite humilité et abnégation.
Faut-il être tolérant en toutes circonstances, la réponse est évidemment non, ce serait un aveu de faiblesse, il des actes intolérables, barbares, indignes de l’être humain. La tolérance a besoin des trois piliers que sont, la force (courage), la beauté et la sagesse.
Comment pratiquer la tolérance, d’abord par une écoute bienveillante pour pouvoir se faire son jugement, les opinions doivent être argumentées, et nous devons accepter les différences de points de vue, sans succomber avec faiblesse dans un « tout se vaux », un égalitarisme qui tire vers le bas. C’est le piège de nos sociétés occidentales. On apprend en loge que les pensées différentes ne sont pas des agressions, elles méritent au minimum le respect et l’écoute qui n’est pas forcément l’adhésion. Cela suppose d’être disponible à l’autre, c’est grandir en humilité.
Albert Camus disait à peu près :« la tolérance est l’exercice de la modestie, tout n’est donné, complétons ce que nous savons parce que savent les autres… »
La tolérance est donc une vertu de nos sociétés occidentales, mais elle ne doit pas devenir elle-même extrémiste, elle ne doit pas refuser même les réactionnaires se serait une forme d’intolérance. Ménager tout le monde, respecter tout le monde en toutes circonstances, cette véritable langue de bois universelle est une régression de la liberté et mène à une forme d’homogénéité, tout n’est pas semblable, ce serait la création d’une nouvelle église unique, une idéologie de la tolérance, la tolérance ne peut se transformer en une forme de lâcheté.
La Franc-Maçonnerie prône pour un centre d’union des différences, pour une finalité d’enrichissement réciproque. Comment autrement pourrions-nous, nous perfectionner en ignorant les richesses et l’amour de l’autre ?
Jean-François.
Johnny Clegg (With Nelson Mandela) - Asimbonanga - 1999 Fran
Lors d'un concert de Johnny Clegg, interprétant "asimbonangua" arrivée de Nelson Mandela.