LA BEAUTÉ DE L’HOMME
Après s’être étonné de la beauté de la nature. La découverte de la beauté de l’homme attend les cœurs purs. Les pessimistes diront que l’homme a une aptitude innée et sans limites pour enlaidir le monde, ils ne connaissent pas la joie de la confiance et de l’espérance. Ils oublient de regarder la beauté de l’homme.
Pas cette beauté physique subjective, celle des apparences, cette beauté éphémère, qui fait le profit des marchands de cosmétiques, mais la beauté intérieure sans égal et sans prix. Cette beauté qui passe par les yeux miroir de l’âme, la beauté spirituelle véritable beauté de l’être offerte à tous ceux qui s’ouvrent aux autres, elle sans limites. Cette beauté qui s’appelle plénitude, celle qui comble toutes les misères du monde, celle qui brille dans les yeux des plus humbles, chez eux pas d’artifices. Seule la beauté de l’âme, le souffle intérieur qui anime tous les êtres sans exception, sans distinction, ce souffle qui créé la vie, le vivant.
Nous avons la capacité à faire vivre la matière, à la rendre plus belle grâce à notre conscience, par notre esprit. Le sésame est « avec votre esprit », il permet d’ouvrir les portes les plus closes. Il est la parole du désir de beauté qui est en nous, ce désir qui nous fait écouter les musiques les plus pures, regarder les peintures qui parlent à notre cœur. Le sourire de Mona Lisa vaut bien un coucher de soleil, il est un passeur de lumière de l’extérieur vers l’intérieur.
François Cheng à ce propos cite Michel Ange s’adressant à l’être aimé :
« Je dois aimer en toi cette part que toi-même tu aimes ; c’est ton âme. Pour m’éprendre de ton âme, il me faut puiser non en m’on corps seul, mais bien en mon âme. » (Sonnet de Michel Ange)
La beauté sublime ne se réalise pas seulement dans un corps à corps, mais dans la découverte du langage d’âme à âme. Là où naît la lumière véritable éternelle, celle de l’éveil spirituel. L’on voit dans les yeux de l’autre l’univers entier, complet.
Les plus beaux paysages apparaissent dans les yeux des autres. Les plus belles musiques résonnent en nous, frappent à la porte de notre cœur.
« Chanter c’est être. » dit le poète Rilke cité par François Cheng. Le troubadour de l’amour courtois allie la beauté et la bonté, il chante les mérites du juste chevalier de l’esprit. Grâce et courtoisie sont les fleurs épanouies cueillies dans le jardin de l’âme et posées dans le vase, près de la fenêtre de nos yeux, la lumière purifiée entre en nous.
La beauté intérieure illumine l’homme juste et sage, c’est pourquoi les sœurs et les frères travaillent en force, avec sagesse et en beauté dans leur quête du bien.
Jean-François Guerry.
Une formule de François Cheng : « La bonté est garante de la qualité de la beauté ; la beauté irradie la bonté et la rend désirable. »