Marronnier : Historia s’intéresse a la théorie du complot et y amalgame les Francs-Maçons, un numéro pour vendre du papier, un de plus !!
On pourrait s’attendre à un peu plus de sérieux de cette revue.
JFG
GLDF NEWS
Philippe Charuel donnera une conférence publique à Deauville le 28 avril 2016 à 18h30.
Cette manifestation se déroulera à Deauville dans la salle des fêtes - avenue de la République
L'entrée est libre et gratuite
Le Grand Maître Philippe CHARUEL, animera une Conférence publique à Pamiers.
Lieu : Salle Aglaë Moyne, Place du Marché aux Bœufs – 09100 Pamiers
Entrée libre et gratuite.
A ARLES Le 30 Avril 15h00
Animée par Alain Graesel, Ancien Grand Maître de la Grande Loge de France
Le conférencier décrira la franc-maçonnerie d'aujourd’hui, exposera les spécificités de la méthode
initiatique pratiquée en Grande Loge de France et s'interrogera sur la franc-maçonnerie de demain.
Lieu: Au musée de l'Arles Antique - Avenue 1ere division de la France libre, presqu'île du cirque romain, 13635 Arles
Merci de réserver au plus tôt votre place à l'adresse suivante: clubecossais.arles@gmail.com
Entrée libre et gratuite.
Claude Darche a rejoint GADLU.INFO pour une chronique toute en beauté et symbolisme !
Après avoir abordé les grades de « Maître » et « d’Apprenti« , Claude nous offre une belle réflexion sur le « Compagnon«
Pensées fraternelles « ma » Claude !
Le Compagnon, apprendre, voyager, partager
« L’amour représente toute ce qu’il est nécessaire de savoir et de retenir. Il n’y a rien d’autre à apprendre. Celui qui sait cela, sait tout. » Vladimir Jankelevitch
Relevé de son obligation de silence, encouragé à parcourir le monde, le compagnon doit mourir à une forme d’immobilisme. De passif, il devient actif. D’écoutant il devient agissant.
Après avoir longuement médité sur lui-même au centre de la terre dans le cabinet de réflexion, rédigé son testament philosophique, parcouru les éléments qui lui ont fait ressentir l’orgueil stérile, la vanité des passions, l’apprenti s’est purifié, un premier travail d’élimination et de triage s’est effectué. Il s’est ensuite trouvé confronté aux autres éléments : eau, air et feu, il a pu ainsi travailler sur la pierre brute et en faire sortir le joyau, aujourd’hui le voilà compagnon.
Après ce premier travail opératif sur lui-même, il est prêt à parcourir le vaste monde pour en tirer comme le disait notre Maître Rabelais, la substantifique moelle. Pour cela, il lui faudra affiner ses sens, les ouvrir, les envisager l’un après l’autre, les rendre plus subtils et plus légers, les exalter. Après cette redécouverte de ces capteurs d’information que sont les cinq sens, il pourra partir, baluchon sur le dos, canne à la main, apprendre et comprendre les Ordres d’architecture, les Arts Libéraux, les Philosophes et les Grands Initiés, la glorification du travail, la joie de construire et d’œuvrer, la joie d’être libre.
Il s’apercevra avec chaque outil pris au cours de ses voyages que la main est, sans conteste, un de nos membres les plus importants. Comment vivre sans mains ? Et vérifiera comme tous ses Frères et Sœurs Compagnons que l’outil est le prolongement de la main et qu’à chaque phase de sa vie (initiatique, maçonnique, sentimentale, familiale, professionnelle etc … ), il devra choisir les bons outils, savoir s’en servir au mieux de ce qu’ils peuvent offrir à l’homme pour grandir et s’élever, savoir, oser, donner, aimer.
Durant toute une année, voire plus, le Compagnon va voyager sous l’égide de son guide : « L’Etoile Flamboyante ». En suivant cette étoile, il va aussi chercher la plénitude de son humanité. Sa destination n’est pas un lieu mais un nouvel état de conscience. Bien sûr il va pouvoir, et même devoir, parcourir d’autres horizons, mais c’est en lui, et non sur lui, qu’il doit éprouver ces nouveaux outils. C’est aussi pour les partager qu’il doit acquérir ces nouvelles connaissances. Le Compagnon ne se contente pas de marcher dans la direction de l’Orient. Il va de chantier en chantier s’ouvrir à l’intelligence du monde pour trouver les moyens de son émancipation. Il part pour accomplir un périple et s’accomplir lui-même en lui-même.
Le compagnon renaît à l’agir, à l’action.
Pour le compagnon, la matière de son Œuvre est le miroir de la marche du Soleil, miroir au fond duquel pourtant, dans les ténèbres brille un autre astre beaucoup plus ancien que le Soleil et la Lune du monde et, celui-là, immuable : l’Etoile Polaire. Invisible à l’apprenti, elle a pourtant été son sauveur lors de sa « mort « initiale dans le cabinet de réflexion. Offerte à toute heure à la vue du Compagnon, elle est cette mystérieuse fenêtre ouverte sur l’hyperborée, figurée dans les cathédrales gothiques par la Rose Nord, que jamais n’illuminent les rayons du Soleil. L’exemple le plus caractéristique de ces « Roses Noires « est celle de la cathédrale d’Amiens, à laquelle les Compagnons médiévaux ont donné la forme d’un pentagramme dont la pointe se dirige vers le Nadir.
Enfin le mot compagnon désigne celui qui connaît l’usage du compas, indique aussi selon une étymologie révélatrice, l’union du compas et de l’équerre par le grec gnomon : équerre. La position de l’équerre et du compas sur le Livre de la Loi sacrée indique non seulement le degré auquel travaille la loge, mais aussi le but de ce travail. En loge de compagnon, la pierre brute est devenue pierre cubique à pointe, et dans cette pierre cubique se cache l’infini, comme sous l’équerre se trace le compas, traceur de cercles.
Que venons-nous faire en loge lorsque le droit à la parole nous est reconnu ?
Les livres, les discours sont restés à la porte du temple, il ne nous reste plus que nos mains, encore elles, nos paroles, nos yeux, nos sens, pour toucher et transmettre la seule richesse que nous possédions réellement, notre sens de la vie, notre humanité. Commençons donc à partager notre seul savoir, qui plongera avec ingratitude dans l’oubli. Nous n’aurons été pendant un bref instant de vie que les récipiendaires des générations qui nous ont précédées. Nous ne sommes que des témoins, la vie ne nous appartient pas, nous la recevons et la restituons.
Si le grain ne meurt
La voici venue l’heure, où le fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; sil meurt, il porte beaucoup de fruits. Qui aime sa vie la perd et qui hait sa vie en ce monde conservera sa vie éternellement. (Saint JEAN, 12, 24-25)
Schibboleth est le mot de passe du grade de compagnon, traduit généralement par : nombreux comme des épis de blé. Selon la tradition biblique, ce mot servait de mot de guet aux Galaadites dans la guerre menée par Jephté contre les Ephraimites, ceux-ci ne savaient pas prononcer la lettre sihin, et au lieu de shibboleth, ils disaient sibboleth. Or ce sifflement de la lettre, shin, servait de signe de reconnaissance.
Pourquoi le blé ? Le Blé est issu d’un grain que l’on met en terre et qui arrosé par l’eau, réchauffé par la lumière du soleil, se transforme en une jeune pousse verte, qui émerge peu à peu de la terre et revit sous une forme nouvelle. Ainsi le cycle des générations s’accomplit-il, ainsi le cycle vie-mort-renaissance existe-t-il.
La cérémonie des mystères d’Eleusis met en parfait relief le symbolisme du blé : au cours d’un drame mystérieux commémorant l’union de Déméter avec Zeus, un grain de blé était présenté, comme une hostie dans l’ostensoir, et contemplé en silence. C’’était la scène de l’epoptie ou de la contemplation. A travers ce grain de blé, les époptes honoraient Déméter, déesse de la fécondité et initiatrice aux mystères de la vie. Cette adoration muette représentait la prise de conscience de l’homme devant l’harmonie, l’Ordre du monde : la pérennité des saisons, le retour des moissons, l’alternance de la mort du grain et de sa résurrection : la terre qui, seule, enfante tous les êtres et les nourrit, en reçoit à nouveau le germe fécond ( Eschyle, Choéphores, 127)
L’épi de blé est également un symbole d’Osiris, le dieu égyptien, dont Isis retrouva les morceaux du corps éparpillés par tout le sol d’Egypte et qu’elle reconstitua. Chez les Grecs et les Romains, les prêtres répandaient du blé ou de la farine sur la tête des victimes avant de les immoler, comme symbole de semence qui les obligerait à renaître et à ressusciter malgré leurs crimes.
Le blé symbolise avant tout le don de la vie, qui ne peut être qu’un don de Dieu, la nourriture essentielle du corps et de l’esprit. En outre le blé sert à fabriquer le pain, nourriture essentielle, nourriture de vie. Bienheureux, écrit Clément d’Alexandrie, ceux qui nourrissent les affamés de justice par la distribution du Pain.
LA LEGENDE DE DEMETER
Demeter est à Athènes l’épouse de Zeus. Leur est née une fille, KORé, qui par un bel après –midi s’amuse à cueillir des fleurs dans la plaine de Nysa. Là voilà émerveillée devant un superbe narcisse à cent têtes. Alors qu’elle se penche pour cueillir cette merveille, la terre s’ouvre sous ses pieds : elle est emportée par Hadès, le seigneur des Enfers. Koré hurle et se débat en vain … Déméter entend les supplications de sa fille : « déchirante, la douleur s’empara de son cœur. De sa main, elle arracha les deux bandeaux de sa divine chevelure, jeta sur ses épaules un voile sombre et s’élança, telle un oiseau à travers terres et mers à la recherche de sa fille bien aimée ». Apprenant grâce à l’aide d’Hécate , sa sœur, que c’est Zeus , son époux, qui a donné leur fille à Hadès, Déméter , révoltée et amère, s’éloigna de l’Olympe, la cité des dieux pour aller vers la cité des hommes à Eleusis où régnait alors le sage Chéléos. Inventant une fable, elle devient la nourrice du fils de la reine. Demeter élève l’enfant comme un dieu, ne l’allaite pas mais frotte son corps avec de l’ambroisie, et le cache la nuit dans le feu ardent. La surprenant dans cette curieuse besogne, la reine prend peur pour son fils et lui interdit de s’occuper de lui. Demeter, indignée, révèle qui elle est : Hommes ignorants, insensés, qui ne savez pas voir venir votre destin d’heur ni de malheur ! J’aurais fait de ton fils un être exempt à tout jamais de la vieillesse et de la mort, je lui aurais donné un privilège impérissable mais maintenant, il n’est plus possible qu’il échappe aux destins de la mort … Je suis Demeter que l’on honore, la plus Grande source de richesse et de joie. Que le peuple entier m’élève un vaste temple et, au-dessous, un autel au pied de l’acropole, sur le saillant de la colline. Je le fonderai moi-même.
Le roi, instruit de ces évènements, fit construire le temple souhaité par la Déesse qui vint l’habiter. Toujours folle de douleur par la disparition de sa fille, Demeter rendit la terre stérile et ne fit plus lever le grain. Devant cette désolation universelle, Zeus somma Hadès de libérer Koré, ce que ce dernier fit non sans avoir fait absorber à la jeune femme un pépin de Grenade. Or, qui goûte de la nourriture dans le royaume des morts, appartient à ce monde infernal. Koré, la jeune fille ou le blé en herbe devenue Perséphone, l’épi mûr, passera donc le tiers de l’’année dans les terres froides du royaume des morts et les deux autres tiers avec Déméter, sa mère retrouvée, qui consentit à redonner vie et fertilité à la terre. Cependant Demeter tint la promesse qu’elle avait faite : elle enseigna aux rois, puis aux hommes ces mystères qui se déroulaient chaque année à Eleusis.
Demeter, a contrario des autres Grandes Déesses eut la sagesse d’avoir une fille Koré-Perséphone, qu’elle chérira et aimera tendrement, comme seule peut le faire une mère. Par son séjour au royaume des morts, Perséphone sera garante de la métamorphose du grain au sein de la terre, lançant aux hommes par-delà le temps l’un des plus grands messages d’espérance :
Ne craignez pas la mort, elle n’est que le prémice d’une transformation, et si d’aventure, vous semblez vous égarer en traversant le sombre fleuve, ne craignez rien, moi Perséphone, Déesse de la Vie Féconde, je suis là, je vous tiens la main pour vous conduire au royaume de lumière.
Ce lointain rappel des déesses, tout comme la vision de l’Etoile flamboyante, sont pour le compagnon en loge la rencontre avec l’aspect féminin du monde, des retrouvailles avec le Féminin Sacré qui, le premier, à l’aube des temps, fut créateur de rites et porteur de sens pour les êtres humains. Féminin sacré qui évoque la Nature , ‘l’âme du monde liée aux forces élémentaires : la rencontrer c’est retrouver son propre centre, la pierre cachée destinée à se transformer en pierre précieuse, la connaître c’est rentrer en contact avec l’unique source de vie.
Le blé nous ramène également à la notion de travail et d’efforts constants. Le blé est le fruit de la culture par le travail de l’homme, ici bas rien n’est donné gratuitement. Ainsi l’initié doit-il continuer son lent et parfois pénible de transformation par le travail qu’il effectue sur lui-même.Chaque phase de progression porte en elle les germes de l’évolution future, chacun ira à son rythme et chacun respectera le rythme de l’autre.
Le blé est synonyme de solidarité et de fraternité parce que ses épis poussent droits et vigoureux, serrés les uns contre les autres, tous axés vers le soleil, afin de mûrir et de croître pour que la moisson soit bonne et que la récolte permette une nourriture substantielle.
Notre seule vraie richesse réside dans deux expériences que nous aurons éprouvé et qu’éprouve particulièrement le Compagnon, l’amour de soi et l’amour des autres. Ainsi le Compagnon va lui aussi mourir et renaître dans le partage et ce sentiment particulier que je nommerai la Joie.
Claude DARCHE
Claude Darche, née le 15 juillet 1958 à Saint-Cloud, est une auteur d’ouvrages concernant l’ésotérisme et la franc-maçonnerie. Elle fut grand maître de la Grande Loge féminine de Memphis-Misraïm de 2002 à 2006. Aujourd’hui, elle se consacre à ses domaines de prédilection : le symbolisme du tarot, l’intelligence, intuitive, les phénomènes de synchronicité, le coaching. Elle est membre du comité scientifique du Musée de la franc-maçonnerie.
Sites de Claude Darche :
Provenance SITE G A D L U INFO www.gadlu.info
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