En cette période ou chacun cherche des repères pour traduire ses pensées en action, ou la société veut réguler les excès, voire s’immiscer dans l’intimité des consciences, ne sachant plus ou se situe la sphère privée et la sphère publique et s’essaye à gouverner les deux.
Le poids des mots et leur maniement revêt une importance particulière, encore faut t‘il en maîtriser le sens. Ne sachant au départ ni lire ni écrire, sachant avec peine épeler. C’est dans le silence que j’apprends à maîtriser ma langue, dont Ésope disait :
« Avec la langue on peut rendre heureux, on peut adoucir la douleur, soulager le désespoir, relever les abattus, inspirer les découragés, aider ses semblables (…) Mais l’on peut aussi maudire et briser le cœur, on peut détruire des réputations amener la discorde, la guerre au sein des familles, des communautés et des nations… »
Savoir de quoi il parle, comme savoir garder le silence est un apprentissage pour le Franc-Maçon. Après avoir entendu ces jours-ci, dans un média télévisuel une personnalité déclarer : « Je ne sais pas, ce qu’est la discrétion ».
Cela m’a remis en mémoire le débat récurrent concernant la Franc-Maçonnerie, et le fameux secret transformé en la forme plus acceptable de discrétion, refusant ainsi toute idée de prosélytisme.
On demande régulièrement aux Francs-Maçons de renoncer à leurs secrets, voire de se dévoiler aux yeux des profanes, ce à quoi ils répondent tout aussi régulièrement qu’il n’y a qu’un seul secret celui de l’initiation etc …. Et qu’ils ne sont pas « secrets », mais simplement discrets. Ce qui d’ailleurs ne satisfait pas les interrogateurs.
Avec les événements que nous vivons concernant les signes extérieurs et ostentatoires, voilà que le fameux secret et son corollaire la discrétion reviennent au goût du jour, ouf, on ne va plus nous infliger ces fameuses questions sur nos secrets.
Notre société médiatisée va devoir faire de grands efforts, le souhaite t’elle ? N’oubliant pas que porter un secret, et en conséquence être discret si de plus j’en ai fait le serment vis à vis de moi-même et des autres cela n’est pas une voie facile. Je devrais renoncer aux émissions de téléréalité pas de « Secret Story » pour moi, je vous le concède l’effort sera minime. Mais être discret, humble, modeste, ne pas succomber « aux trompettes de la renommée » comme disait tonton Georges, cela ne va pas être facile, renoncer aux réseaux sociaux, c’est presque faire un retour à l’âge de pierre. J’aime bien moi la pierre quand elle bien taillée, bien polie.
Et puis la discrétion est une affaire de mathématiques, de nombres et si les nombres ordonnent le monde comme disait Pythagore elle me convient bien cette discrétion à l’inverse de la confluence, qui n’est pas toujours signe de qualité.
Cette discrétion est une forme de respect d’autrui, elle favorise ma tolérance, elle ne heurte pas les consciences, elle admet les différences, elle fait alliance avec l’humilité et la modestie, c’est déjà un pas vers une forme de sagesse.
Je reviens sur notre personnalité qui ne sait pas ce que c’est que la discrétion, il pourrait peut être demander à nos Frères Juifs et Francs-Maçons ceux qui ont connus les années 40. Je pense que eux ils savent, pour l’avoir contre leur gré, mise en pratique.
Et puisque nous sommes dans les mots, la discrétion nous permets de renoncer aussi au « Prosélytisme » à cette attitude, à cette volonté de vouloir rallier et non pas relier les hommes, de vouloir imposer des dogmes sans convaincre. Les seuls prosélytes acceptables pour moi sont ceux qui souhaitent la justice, ils sont les héritiers de la pensée de Salomon.
Enfin pour en terminer avec les mots attention je me lance avec l’aide de mon dico préféré le Littré et sa définition du Laïcisme : « Doctrine datant du 16ème siècle en Angleterre qui reconnaissait aux Laïques le droit de gouverner l’église. Volonté de couper complétement la société de Dieu. »
Laïciser : « Dégager de toute influence religieuse. »
Je vous laisse à vos réflexions et vos éventuels commentaires et je conclus par cette citation de Boris Vian sur les mots :
« Je me demande si je ne suis pas en train de jouer avec les mots. Et si les mots étaient faits pour ça ? »
JFG.