FRANC-MACON ET BENEDICTIN !

FRANC-MACON et BENEDICTIN !

C’est un sujet qui sent le soufre, un voile de plomb recouvre l’adhésion des hommes d’église, prêtres, moines, clercs c’est un sujet tabou dans l’église.

Récemment un prêtre qui s’est dévoilé Franc-Maçon a été rejeté par son église, l’église lui a imposé de faire un choix qu’il n’avait pas souhaité.

Et pourtant loin de cette chape de plomb il y a eu un âge d’or pour les Frères moines membres des Loges.

Dans une période que l’on peut dater entre 1750 et 1790 de nombreux moines Bénédictins en particulier ceux de la congrégation de Saint-Maur eurent la double appartenance. La congrégation a été dissoute par la constituante.

Les bénédictins de Saint-Maur se sont caractérisés par leur érudition, ils étaient des rationalistes et libres penseurs, donc rien d’anormal à leur participation aux lumières de la Franc-Maçonnerie. Ce phénomène s’est il répandu en province ou est- il né en province ce qui est plus probable.

En Bretagne l’abbaye Saint –Guénolé à Landévénec était rattachée à la congrégation de Saint-Maur, mais c’est surtout en Normandie sous l’influence de l’Angleterre que les moines Francs-Maçons furent les plus nombreux.

On compta de nombreuses Loges dont certaines étaient majoritairement composées de moines, plusieurs eurent pour Vénérable un moine. De nombreux couvents ont été touchés « par la contagion maçonnique ».

A Saint-Maur un moine sur deux est initié et ils proviendraient des Abbayes du Bec et de Fécamp. La Loge de Bernay : « Les Amis de la Vertu » compte seize moines, la symbiose est si grande entre la Franc-Maçonnerie et les moines que le temple de la Loge de Fécamp est intégré au cœur de l’Abbaye dans la salle Richard.

Partout au Havre, à Rouen, à Caen les Loges composées de moines rivalisent avec les Frères Bénédictins de Saint-Maur.

Dans la région plus de 150 prêtres séculiers sont Francs-Maçons.

Pourquoi les moines et les Francs-Maçons se sont ils retrouvés ? Ils se sont réunis pour soulager la misère sociale, la bienfaisance a été le ciment de ces deux Fraternités, ils étaient reliés par leur cœur. Ce cœur qui a fait éclater les barrières dogmatiques, les exclusions, les divisions pour se mettre au service de l’homme et créé un véritable centre d’Union.

Les aumônes reçues en Loge sont distribuées aux pauvres sur les parvis des Cathédrales.

C’est le choc de la révolution qui va faire apparaître la philanthropie laïque. Et peu à peu la « gestion » de la pauvreté va opposer les Laïques et les religieux Francs-Maçons.

On se prend à rêver d’une réconciliation, une tolérance permettant une union Fraternelle pour soulager la misère qui s’amplifie de jour en jour.

JF.