QUELQUES MOTS SUR L’ÂME.
On trouve peu d’articles sur le thème de l’âme dans nos journaux encore moins dans les médias audiovisuels. Parler de l’âme n’est pas vendeur ! J’ai pourtant comme un désir d’âme.
Il y a quelques années avec Michel un de mes anciens Vénérables décédé brutalement, nous avions engagés ensemble une conversation sur l’âme qui faisait suite à une planche qu’il nous avait donné sur « le Parménide » de Platon, ce dialogue du philosophe dans la dernière partie de sa vie, repris par les néoplatoniciens et en particulier par Plotin l’un des plus mystiques d’entre eux.
Dans cette recherche sur l’unicité de l’être, Michel me dit à cette occasion, je comprends comme tout le monde ce qu’est le corps notre enveloppe charnelle, je sens bien mon corps, quand il est bien et moins bien il me parle. Ses organes magnifiques qui nous aident à vivre, sentir, entendre, voir, toucher. Je comprends bien ce que peut être l’esprit il est domicilié dans la partie la plus haute de notre corps, celle qui fait de nous des animaux intelligents et sociables.
Mais l’âme ! Platon conçoit le monde sensible celui des formes concrètes et le monde intelligible celui que l’on imagine les yeux fermés, mais que nous sommes incapables de toucher et pourtant Platon estime que le sensible vient de l’intelligible, c’est partant de là que Platon va envisager ses trois hypothèses :
1°) L’un, c’est l’un. Il échappe à l’être, à la connaissance, à la parole. Il est absolu il est hors la substance des choses. Il est unique.
Nous sommes au cœur de l’inspiration de la pensée néoplatonicienne.
2°) L’un, il est, c’est l’être il est multiple, il est acceptation, il est connaissable.
3°) L’un est et n’est pas, il change, il n’est qu’un instant.
Et l’âme qui vient du latin anima c’est à dire souffle de vie, la vie. Les Rosicruciens pensent que : « l’âme humaine est une émanation de l’Âme universelle, laquelle est elle-même une émanation de Dieu. Il s’agit donc de l’énergie divine qui anime tout être humain, au sens étymologique du verbe « animer », c’est-à dire au sens de « donner vie et conscience ». Cela signifie que c’est elle qui fait de tout individu un être vivant et conscient, qui a la capacité de penser et d’appliquer son libre arbitre. »
Le judaïsme Hassidique essaye de nommer l’âme, il distingue cinq niveaux :
Nefech (l’âme), Rona’h (l’esprit), Néchah (souffle), Haya (vie), Yé’hida (singularité).
C’est donc l’âme qui emplit la totalité et élève mais il faut la nourrir pour quelle croisse, se révèle dans toute sa pureté aux portes de l’Orient éternel. L’âme serait donc un principe spirituel qui anime fait vivre le corps. Découvrir ou redécouvrir le chemin de son âme est un processus initiatique.
Ce souffle de la vie, est communication spirituelle, il est parole transmise par le Vénérable par exemple au jeune initié a qui il donne le mot sacré et le baiser fraternel, c’est un moment fort de la transmission initiatique. L’accent circonflexe de l’âme est la flèche venue d’en haut qui pénètre le cœur de l’initié et le touche au plus profond de lui-même. Ainsi l’âme est la vie véritable retrouvée.
L’âme humaine se confond in fine avec l’âme Universelle, la part d’étincelle divine est réactivée, les mouvements de l’âme, les états de l’âme se caractérisent par des degrés de conscience, de plus en plus élevés, pour espérer atteindre une pureté de l’âme.
Comment prétendre atteindre cette pureté est-ce une forme d’orgueil ? Ou plutôt un désir de travail, une espérance, un combat contre le vice et une pratique de la vertu.
Ce désir d’âme pure et sans tâche, la Franc-Maçonnerie qualifiée d’art Royal est recherche de la noblesse de l’âme, de l’âme vivante, de l’âme intérieure. La porte d’accès de l’âme pour les indiens est le souffle provoqué par leur aum répété rituellement.
Pour le Franc-Maçon la répétition de ses Rituels initiatiques d’ouvertures des travaux, ouvrent leur âme individuelle et l’âme collective de la Loge.
Par mes paroles, signes, comportements je forme un tout entre mon âme et mon corps, et je vois briller au fond des yeux de mon Frère briller son âme, il vit par la grâce de son âme.
Le Franc-Maçon qui vient recevoir son salaire, cherche les aliments de son âme que sont la vérité et la justice, cette dernière distingue l’homme du barbare, la tolérance maçonnique est la manifestation de notre douceur d’âme.
Je ne sais mon Frère Michel si ces quelques mots t’éclairent et si tu peux les recevoir là ou tu est quelque part dans le cosmos. L’âme est la vie, d’abord humaine, se transforme en vie spirituelle et pour certains poursuivra son ascension quand « la chair aura quittée les os ».
JF.