Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
OÙ EST LA PROVIDENCE DE L’ÉGALITÉ ?

OÙ EST LA PROVIDENCE DE L’ÉGALITÉ ?

 

 

La providence de l’égalité portée par le grand architecte de l’univers a-t-elle disparu avec la révolution de 1789, a-t-elle été transférée à l’homme et qu’en a-t-il fait ?

 

Les droits et privilèges dus à la naissance ont été remplacés par ceux du mérite individuel, l’égalité des chances a-t-elle été véritablement installée, cette égalité n’est-elle pas une restriction à notre liberté ?

 

Autant de questions qui plus de deux siècles après la révolution prennent acuité dans notre société, dans un monde où paraît-il les inégalités sont de plus en plus grandes, tout dépend où l’on place le curseur qui sert de repère à notre jugement.

 

La question de l’égalité occupe la sphère politique. Ces jours-ci le problème des taxes sur le carburant a un air de Gabelle de l’ancien monde. Ce nouveau sel indispensable à la vie, à l’accomplissement du travail, faute de substitut renforce le sentiment d’inégalité. Le nouveau monde n’est pas toujours différent de l’ancien.

 

Pourquoi le franc-maçon s’intéresse-t-il à l’égalité ? Parce qu’il est avant tout un homme dans la société, ni plus ni moins qu’un autre, mais surtout parce que sa recherche initiatique l’oblige à la pratique des vertus et que dans les loges chaque la devise républicaine résonne comme un rappel aux premiers devoirs hérités du siècle des lumières. Ainsi la Liberté, l’Égalité, la Fraternitéest consubstantielle à la recherche de la Vérité. Pour ma part je l’ai déjà dit à l’Égalité je préférerais l’Équité, sans doute par crainte de l’égalitarisme, réducteur pour moi de l’égalité.

 

Au XVIIIème siècle sonnait aussi la fin d’un ancien monde, le frère Lafayette était une figure de cette transition, c’est sans doute dans cet esprit d’harmonie qu’il recommanda de conserver la couleur blanche dans notre drapeau républicain, alliance de l’ancien et du nouveau monde.

Dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen il est gravé « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » et « les distinctions sociales ne peuvent êtres fondées que sur l’utilité commune. »

 

Alexis de Tocqueville dans un élan humaniste affirmait avec fierté, que l’égalité prenait selon lui une place de plus en plus importante dans le cœur de l’homme.

Tout devenait possible pour tout le monde !

Qu’en est-il aujourd’hui, certains pensent que la pratique inconditionnelle de l’égalité, s’est dégradée en égalitarisme, réduisant la liberté.

D’autres que l’égalité est belle sur la façade de nos bâtiments publics, mais moins dans les faits, que notre société, fracture, clive de plus en plus et redevient inégalitaire, les petits marquis ont changé de territoire ils ne sont plus dans leurs châteaux, mais souvent dans des organisations diverses et variées où ils s’auto octroient des privilèges dignes de l’ancien monde.

 

Le philosophe Patrick Savidan professeur d’éthique et de philosophie politique, dans le Dictionnaire des Inégalités et de la Justice Sociale qu’il dirige, paru au P U F, donne une explication aux fractures de l’égalité, dues à deux visions politiques différentes : celle des néolibéraux et celle des socio démocrates.

 

En résumé les néolibéraux font une confiance totale à l’homme libre et responsable, constructeur de l’égalité. L’état ne devant intervenir que pour fournir un cadre à cette liberté en supprimant toutes les discriminations et pas plus.

Les socio démocrates eux pensent que la liberté et la responsabilité ne sont pas des acquis, ne sont pas innés, qu’ils se construisent, l’état doit donc fournir des services publics de qualité et gratuits pour tous. C’est sur ce socle indispensable que peut se construire l’égalité, c’est l’égalité des chances qui fait l’égalité en général.

L’homme seul peut-il tout ? La collectivité peut-elle suppléer à toutes les carences individuelles, doit-elle prendre en charge même ceux qui ne font pas d’efforts pour se construire ou s’insérer, ceux, qui n’en n’ont pas la volonté ?

 

Patrick Savidan formule ces questions ainsi : « l’égalité des chances suffit-elle à établir la justice sociale ? »ou encore « les inégalités de conditions doivent-elles êtres combattues pour elles-mêmes ?»

 

Il constate par ailleurs : « que les états providences capitalistes ont laissé substituer des niveaux d’inégalités inacceptables en conséquence des oligarchies se sont formées aggravant les inégalités. »

 

Les valeurs, de justice, de gloire au travail, de force, de sagesse, un centre d’union où toutes les femmes et les hommes de bonne volonté peuvent se retrouver, dans une harmonie universelle, c’est ce que propose la franc-maçonnerie. Elle reconnaît que l’homme doit se connaître et se construire individuellement, mais « en même temps »qu’il ne pourra pas le faire sans l’aide de ses frères, sans leur appui fraternel. La franc-maçonnerie est un lieu de conciliation des contraires.

Elle ne juge pas, elle respecte les différences, elle reconnaît l’existence des plus faibles d’entre nous, des accidentés de la vie, à ceux-là elle tend une main fraternelle, grâce à l’incontournable solidarité qui doit être pratiquée pas tous.

 

Il faut donc ajouter à notre devise républicaine de Liberté, Égalité (Équité), Fraternité,la Solidarité,levier de l’Égalité.

 

JF.

 

A LIRE : Dictionnaire des Inégalités et de la justice Sociale sous la direction de Patrick Savidan PUF.

OÙ EST LA PROVIDENCE DE L’ÉGALITÉ ?
Commenter cet article
C
".....les petits marquis ont changé de territoire ils ne sont plus dans leurs châteaux, mais souvent dans des organisations diverses et variées où ils s’auto octroient des privilèges dignes de l’ancien monde."<br /> J'ose espérer qu'il ne s'en trouve pas parmi les "Enfants de la Veuve", mais sait on jamais?
Répondre
J
Vous avez dit Egalité ??? L’Etat pourvoira…<br /> Cet article est la démonstration évidente, pour moi, que les initiés ne doivent pas confondre les valeurs qui animent leur démarche spirituelle et celles qui ponctuent la vie profane…<br /> En effet, dans la DDH s’il est bien précisé que « les hommes naissent libres et égaux en droits » cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont tous libres et égaux à la naissance. Les droits, mais surtout les devoirs et les valeurs, vont déterminer le degré de liberté et de d’égalité au fil de la vie… la liberté des uns s’arrêtant là où commence celle des autres… A l’inverse, l’initié peut se targuer de naître libre et égal à son Frère, mais le fil de son cheminement spirituel déterminera son degré de reconnaissance par les autres.<br /> De ce constat, l’égalitarisme, doctrine moderne dont se sont emparé les politiques, ne peut rester que dans le domaine de la pensée. Il ne promet qu’une égalité sociale pour le moins utopique. Quant à l’égalité des chances… L’égalitarisme ne peut effectivement qu’être réducteur de l’égalité puisqu’il ne situe pas au même plan. Mais je n’y vois aucune raison pour lui préférer l’équité puisque celle-ci n’est fondée que sur le jugement des valeurs définies par l’homme au travers de la loi. Ne dit-on pas d’ailleurs « juger en toute équité » ?<br /> On rejoint là de nouveau la DDH où il est stipulé que les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur « l’utilité commune » : il ne peut donc y avoir d’égalité entre les hommes puisque c’est toujours la loi du plus fort qui l’emporte, à savoir la démocratie. Il n’y a donc que les « gens pour » qui y trouvent leur compte.<br /> C’est pour ces raisons que je pense qu’il ne peut y avoir consubstantialité entre la « devise » et la « recherche de vérité ». Pour l’initié, la vérité recherchée est avant tout spirituelle et se situe sur un plan différent : celui de la « connaissance conforme au réel »…. C’est la réalité d’une chose concrète par rapport à ses manifestations superficielles. Et l’initié ne saurait se contenter de superficialité….<br /> Bien fraternellement, de Frère Orateur.<br />