LE GRAND ARCHITECTE, LA PAIX DE L’ÂME, LA NATURE DES CHOSES….
Le franc-maçon par son désir d’initiation et la praxisqui en découle se met sur la voie de la pratique du bien, pour lui d’abord et pour l’humanité en général. Il se projette donc cette pratique dans le présent, vers une vision d’avenir d’un monde meilleur, il a donc le devoir de transmettre ce qu’il a reçu, avec l’humilité nécessaire, à sa mesure d’homme.
Il ne peut être dans le plaisir épicurien de vivre seulement le temps présent, il n’est pas un dieu parmi les hommes, il espère que la joie soit dans les cœurs. Il n’est pas dans l’hédonisme de Lucrèce se rapporteur de la pensée d’Épicure qui réduit l’âme à une coagulation temporaire d’atomes, de particules amenées à disparaître avec la mort du corps.
Le franc-maçon en dehors de tous dogmes qui promettent une forme de salut, a la foi et l’espérance, il croit aux cycles d’évolutions, régénérations de soi, le grain mis en terre ne meurt pas.
Épicure qui a entrepris dans son jardin, de mettre à bas toutes les religions ou plutôt toutes superstitions, peut apparaître comme un homme libre, un précurseur des lumières, il lui manque le souffle de l’espérance, qui à mon sens provoque chez lui une sorte d’incomplétude et de souffrance, qu’une fuite en avant dans le plaisir ne peut résoudre. Ce culte du plaisir s’oppose au désir du bien, qui devient secondaire voire absent, le plaisir individuel qui ronge notre société empêche le désir altruiste qui fait entre les hommes.
On opposera que les plaisirs d’Épicure étaient des plaisirs simples et nécessaires, non des plaisirs superflus, mais qui peut juger des bornes à mettre ?
Épicure prônait une forme de rationalisme pur, un scientisme naturel, mais un amas de particules ne fait pas un monde harmonieux, un monde de cohésion où l’homme trouve sa place dans l’univers, mais plutôt un monde de chaos.
Épicure nie le principe d’infinité, le monde ne peut pas se transformer, s’améliorer, puisque qu’il est transitoire et que sa mort est programmée.
Pour ma part je retiendrai dans ce panthéisme épicurien, l’amour de la nature, on peut y voir une manifestation du principe du Grand Architecte de l’Univers, c’est la thèse de John Toland qui permit la résurgence du Druidisme en parallèle avec les premiers pas de la franc-maçonnerie spéculative, dans les collèges d’oxford, la royal society, l’invisible collège.
Le franc-maçon est invité à contempler les merveilles de la nature, c’est en ce sens que les poèmes de Lucrèce peuvent l’aider dans sa démarche initiatique, et d’une manière plus pragmatique l’encouragent à protéger la nature.
Jean-François.