Publié le 14 Septembre 2023 par Jean-François Guerry

LE REJET DE L'AUTRE

GENTRIFICATION - RÉNOVATION - EXPULSION

LE REJET DE L’AUTRE.

« Les villes devraient être construites à la campagne, l’air y est plus pur. »

Alphonse Allais.

Alphonse Allais, écrivain, journaliste, humouriste de la « Belle époque », lui que l’on croyait muet, n’ayant pas dit mot avant ses trois ans, se révéla après son échec dans ses études de pharmacie, comme un humoriste de talent. Il avait comme son contemporain Jules Verne beaucoup d’intuition. Jules Verne, j’ouvre une parenthèse dont on peine à croire vu ses engagements politiques en particulier lors de l’affaire Dreyfus, qu’il fut un frère. On l’a sans doute qualifié d’initié parce qu’il était ami avec Jules Ferry, Jean Macé, Émile Littré, Léon Gambetta et bien sûr son éditeur Jules Hetzel alors ? Il semble néanmoins que dans Nantes sa ville natale il y est une loge du nom de Jules Verne, je rajoute que seul Michel Lamy auteur de : « Jules Verne initié et initiateur » soit pleinement convaincu de son initiation à la Franc-maçonnerie.

Mais je me suis un peu éloigné de ma réflexion sur la ville et la campagne, quoique ces deux intuitifs ont sans doute eu des visions de la ville à la campagne, Jules Verne a bien rêvé de fabuleux voyages et d’utopies techniques qui maintenant font partie de notre vie courante. S’il voyait aujourd’hui notre volonté de mettre la campagne à la ville, de verdir nos villes, il ne serait pas surpris.

Mais tout bonheur a sa face sombre, force est de constater que la transformation de notre monde, l’urbanisation a créé un entre-soi ignorant de la totalité du monde, un rejet de la nature et de l’autre, comme le dit fort justement Bernard Rio dans son livre : La Forêt Sacrée des Celtes. Nous avons abandonné nos campagnes où il fait bon vivre, pour nous entasser dans nos villes étouffantes, que nous avons voulues plus pratiques, plus modernes, voire plus luxueuses. Henry David Thoreau disait dans son Walden ou la vie dans les bois : « La plupart des luxes, et beaucoup de ce qu’on appelle les conforts de la vie, ne sont pas seulement non indispensables, mais constituent de véritables entraves à l’élévation de l’humanité. »

L’initiation maçonnique est inspirée et a pour méthode le symbolisme de la construction, les francs-maçons veulent être les architectes de leur vie et de leur avenir. Ils ont la volonté de construire un monde meilleur, plus fraternel, plus ouvert, un monde où tout le monde à sa place. Ils doivent donc, à mon avis, lutter contre la gentrification qui détruit les quartiers de nos villes et chasse les habitants. Dans le cercle, il y a le centre et la périphérie, nous avons l’ambition de réunir tout ce qui est épars. Il important de rappeler que nous devons être les amis des pauvres et des riches pourvu qu’ils soient vertueux. Un seul groupe social ne peut s’accaparer les biens communs, les services publics de l’état, les transports faciles, les logements salubres. L’opportunisme immobilier ne doit pas rejeter les plus pauvres, les plus faibles, les travailleurs indispensables dans les périphéries des villes puis dans les campagnes. Cette gentrification accentue les difficultés des plus humbles, elle développe la financiarisation des logements et des services publics.

Imaginer, ce que peuvent penser ceux qui vivent à la campagne quand ils constatent que nous voulons verdir les villes dont nous les avons exclus.

N’en déplaise à certains technocrates, notre pays de France n’est pas une simple juxtaposition de territoires urbains et de territoires ruraux, rassemblés, comptabilisés dans un tableau Excel ou un diaporama de Power Point. Mais, un pays fait de l’union de toutes les femmes et tous les hommes qui ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. La clarté, la claire lumière surgit des clairières et non de l’ombre des barres d’immeubles construites dans les banlieues, et remplies par les femmes et les hommes mis au ban de nos centre villes pour le profit de quelques-uns. Décidemment la ville n’est pas la campagne, et la campagne n’est pas la ville mêmes les souris le savent, et elles ne dansent pas toutes.

Jean-François Guerry.

Sur ce je pars faire un tour dans le Gers pour quelques temps, là où le bonheur est paraît-il dans le pré, je vous enverrais quelques cartes postales.

Note sur Jules Verne: Extrait de la chaîne d'union

Après l’interruption de 1871, Le Monde Maçonnique rappelle que, même si cela n’ajoute rien à ses mérites, cela les constate néanmoins, le Magasin d’Education et de Récréation est le seul recueil pour la jeunesse couronné par l’Académie ; garantie pour les pères et les mères de qualités littéraires et de la haute moralité... Il redonne le tarif de l’abonnement (12 à 14 francs par année, MM, janv-fév. 72).

Quelques mois plus tard, Le Monde Maçonnique souligne un nouveau succès académique en la personne d’un de ses principaux collaborateurs, M. Jules Verne. La notice cite un extrait du discours du secrétaire perpétuel M. Patin. Ce

dernier insiste sur l’intérêt de l’œuvre qui se situe dans le remplacement de la féerie par la science. Ce faisant, poursuit-il, l’intérêt y tourne au profit de l’instruction. La notice indique encore que, dans la même séance, un autre ouvrage, publié également par Hetzel, a été primé ; il s’agit de La bonté de Charles Rozan (MM, août-sept. 72, p.295).

Quand les Francs-maçons se faisaient critiques littéraires-Extrait de La Chaîne d’Union N° 49 de Juillet 2009.

COMMUNICATION CONFÉRENCES EN LOGES. Jean-Claude Sitbon

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Jean-Claude Sitbon Franc-maçon, conférencier, auteur de plusieurs livres, spécialiste reconnu du Rite Écossais Rectifié poursuit ses conférences en loges de manière gracieuse. Ses connaissances sont transversales à tous les Rites, son désir est de transmettre ce qu’il a reçu. La qualité de ses conférences est reconnue dans la France entière et même à l’étranger. Je vous recommande vivement d’y participer.

Jean-François Guerry.